30 objets inscrits au titre des Monuments historiques | |
La commission départementale des objets mobiliers (CDOM) s'est réunie le 6 novembre 2012 à la préfecture de Saint-Lô, en présence du préfet, Monsieur Adolphe Colrat. Après un bilan des restaurations (voir ci-dessous), un état des vols d'objets d'art dans la Manche en relation avec la gendarmerie qui apporte son expertise en matière de prévention, la conservation des antiquités et objets d'art a proposé 31 objets pour l'inscription au titre des Monuments historiques. Après débats, les membres de la commission se sont montrés favorables à l'inscription de 30 objets (tableaux, sculptures, meubles) et ont émis un voeu de classement au titre des Monuments historiques (en Commission supérieure des M.h. à Paris) pour deux objets : une bassine de baptême datée de 1660 et un triptyque en laque des années cinquante. Voir ci-dessous. Autel de la Vierge de l'église de Saint-Senier-sous-Avranches, entre 1673 et 1719. Cliquer sur les images pour les agrandir. |
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Une bassine de baptême du XVIIe siècle datée | |
LES BIARDS (CT Isigny-le-Buat) Cuve à deux anses munie d’un couvercle. **** En 1082, l’église de Vezins, avec toutes ses dépendances, est donnée à l’abbaye de la Couture du Mans, par les seigneurs Gautier et Raoul d’Astin. L’abbé de la Couture envoie alors quelques religieux aux Biards pour y fonder un prieuré ; ils bâtissent un petit monastère avec une église pour l’usage des religieux, au lieu où se trouve l’église paroissiale actuelle. Cette bassine de baptême est un objet rare, tant par la nature de l’objet que par le matériau qui la compose, du plomb. De surcroît, elle est datée et porte deux patronymes. |
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Un triptyque en laque des années cinquante | |
GATHEMO Triptyque : l’Annonciation (panneaux latéraux) et la Vierge de Pitié (panneau central). Laque sur bois. Inscrit Monument historique le 11/12/2012 Avis favorable, à l'unanimité, pour le classement au titre des Monuments historiques en Commision nationale des Monuments historiques du 04/02/2013. **** François Chapuis, un peintre "cartonnier" François Chapuis (1928, Beaune – 2002) est peintre, mais la formation très large qu’il a reçue à l’école des beaux-arts de Nancy et de Paris (1945-1950), puis ses travaux au Centre d’art sacré (1951), animé alors par Jacques Lechevallier et Maurice Rocher, l’ont ouvert à d’autres disciplines, notamment celles de l’art mural. Il a ainsi réalisé des fresques, des tapisseries et surtout des vitraux. L’artiste met au point la technique des murs-lumière à partir de résine et de plastique. Celle-ci lui permet de clore en 1963 les quatre parois murales de la tour lanterne de Saint-Michel de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), d’une surface de 400 m², sans connaître les contraintes des plombs du vitrail traditionnel, ni celle des parois en dalle de verre. Parmi ses principales réalisations de vitraux traditionnels figurent, au nombre de ses plus belles réussites l’immense verrière de la cathédrale de Nantes (1957), les vitraux de l’église de Pont-l’Évêque (Calvados) et ceux des chapelles Saint-Jean et Saint-Martial du palais des papes à Avignon, où il s’agissait d’éclairer des fresques du XIVe siècle dans une lumière ne colorant pas les peintures. Un tableau en laque. La laque est une technique rarement employée pour du mobilier d’église. Le laqueur reste inconnu. L’emploi de cette technique témoigne de la curiosité de François Chapuis – comme un certain nombre d’artiste de la période - pour les arts décoratifs d’une manière générale. En outre il a recours ici à une forme médiévale, un retable d’autel bas à panneaux. Il choisit deux iconographies traditionnellement associées – ainsi que les symboles qui les accompagnent -, l’Annonciation et la Vierge présentant le Christ mort, une méditation sur Marie, tabernacle du Christ. Mais le langage formel, résolument contemporain et la composition épurée (les figures et les symboles débarrassés de tout décor, flottent sur un fond abstrait), apportent à l’œuvre une puissance d’évocation intérieure, qui n’est pas sans rappeler, comme le caractère précieux de l’œuvre, le style des icônes. |
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Peintures marouflées de Robert Guinard | |
CONDÉ-SUR-VIRE ***** Robert Guinard, peintre fresquiste Robert Guinard, époux de Marcelle Delcourt-Guinard, sculpteur, réussit à 13 ans, le concours de l'École Estienne, préparant aux métiers du livre et se dirige d’abord vers la lithographie. Il bifurque vers les Beaux-Arts où il rencontre son épouse en 1920. Ils en ressortent tous deux médaillés. En 1925, au salon des Artistes Français, Robert Guinard obtient, en plus de la médaille d’argent, le Grand Prix de la Ville de Paris. En 1936, les nus de Robert Guinard connaissent le succès. Installé à Crécey, Robert Guinard continue de peindre en attachant beaucoup d’importance au dessin et restaure des œuvres abîmées pendant la guerre à la demande des MH et du chanoine Pinel. Il reçoit la médaille d'or de la Ville de Granville en 1983 (il a été président de l’Association des Artistes granvillais pendant 21 ans). Thème eucharistique et mémorial Le thème du premier panneau, les Pèlerins d’Emmaüs, est en rapport avec le lieu dans lequel il se trouve, le chœur, à proximité immédiate de l’autel. Le moment choisi par le peintre est souligné par la phrase de saint Luc, inscrite sous l’œuvre : « il le reconnurent à la fraction du pain ». Le nom des donateurs est inscrit sous la toile. Genèse des oeuvres Les bulletins paroissiaux de Condé-sur-Vire apportent des informations sur la genèse des œuvres dont le projet remonte à juin 57 : Un don des familles de Condé. L’excellent état de conservation des panneaux est une preuve de la maîtrise technique de l’artiste pour « ce nouveau procédé », qu’il mis au point spécialement pour ces œuvres, comme nous en informe les bulletins diocésains. La Renaissance italienne comme source d'inspiration Robert Guinard s’inspire pour ces deux œuvres, notamment la seconde, des grandes œuvres de la Renaissance italienne. Les références sont ici Giotto (figure de la Madeleine et du Christ) Masaccio (présence monumentale des personnages), et Fra Angelico (recueillement méditatif des personnages, attitudes et gestuelle). S’il puise à la source des grands maîtres, on voit bien que sa composition est d’une grande modernité par le style qui fait une large part au portrait, rendant l’œuvre vivante, et à la couleur qui ajoute en puissance d’évocation. |
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Bilan des restaurations dans les églises de la Manche (2011-2012) | |
90 objets ont été restaurés entre 2011 et 2012 :
Servon, église Saint-Martin Peinture à la détrempe bleu nuit avec motifs au pochoir rajoutées à la peinture à l’huile (motif stylisé végétal, monogramme du Christ), cabochons dorés et étoiles en carton bouilli pointés de manière irrégulière. Après consolidations de menuiserie, l'opération a consisté, dans la sacristie, à réintégrer le bleu nuit et atténuer les taches de tanin provoquées par le bois et des infiltrations d’eau (la peinture à la détrempe n’a pas pu faire obstacle à ces remontées).
Une patine a été réalisée à l'aide d'un jus à la chaux et de pastels secs fixés, afin de donner une unité visuelle entre la partie XVIe/XVIIe et la partie XVIIIe/XIXe. L’ensemble restauré permet, sans heurt visuel, de prendre en compte l’histoire du chœur avec la première couche picturale encore bien présente (la sacristie), les éléments créés avec la mise en place du maître-autel (nuée, luminaires, couleur bleu ciel), enfin la peinture beige du XIXe siècle, les couches sous-jacentes étant trop lacunaires. Hiesville, église Saint-Côme et Saint-Damien Cloche nommée Adélaïde-Anicette. 1811 par Jourdan, fondeur à Ver. Inscription : / POPULUM CONGREGO. L'AN 1811 J'AI ETE NOMMEE ADELAIDE ANICETTE PAR M(ONSIEUR) / LE VAVASSEUR D'HIESVILLE ET DAME ADELAIDE LE FEVRE DE LA GRIMONIERE SON / EPOUSE, ET BENITE PAR M(ONSIEUR) REGNAULT CURE. JE PEZE 600. S(AIN)T CLAUDE / PATRON./ JOURDAN DE VER FOND(EU)R.// |
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