LES MOITIERS-D’ALLONNE
Visites archidiaconales
(tissu)
- 28 juin 1724, Saint-Pierre-d’Alonne, p.17 bis : on nous a fait remarquer un voille pour la
grande croix servant pendant le Caresme où nous avons
trouvé six figures toutes ridiculement faites aux deux costés
de la croix, plus propres à faire rire qu’à exciter la dévotion
(rayé : nous y avons aussi remarqué la figure du saint suere
qui nous a paru mal placé) pourquoi nous
disons qu’elles seront effacées faute de quoy nous
interdirons l’usage dudit voile et deffendons au
sieur curé et M. le vicaire de souffrir qu’il soit exposé.
- 1er septembre 1739, Saint-Pierre-d’Allonne,
p.34, vers 7h 30 : nous ordonnons pareillement qu’il sera fourni une
aube et une ceinture.
-
24 avril 1745, Saint-Pierre d’Allonne, p.14 : nous avons trouvé les ornements assez mal ploiés ainsy que les linges de
l’église non baleiés ;
-
27 juillet 1751, Saint-Pierre-d’Allonne,
p.31 bis : il y a peu de linges pour l’usage de l’église, cependant
suffisamment à ce qu’on nous a dit ;
-
24 juillet 1752, Saint-Pierre d’Allonne, p.28
bis : les linges sont en petite
quantité…l’armoire des ornements est en mauvais état, il est nécessaire d’y
mettre plusieurs planches dans le bas pour empêcher l’humidité. Lesdits
ornements sont tous en état de servir ;
-
13 septembre 1765, Saint-Pierre d’Allone, p.75
bis : l’autel de la chapelle saint
Jacques restera toujours interdit faute de décoration.
- 25 juillet 1716, Notre-Dame d’Alonne,
p.22 bis : le sr curé (Jean-Baptiste Navarre) y avait encore
donné cette année plusieurs ornements, sçavoir deux tuniques et deux chappes
rouges.
- Notre-Dame d’Allonne, 1783, p.125 : les linges ne sont point en quantité suffisante, nous ordonnons de
fournir deux nappes d’autel neuves, douze purificatoires, six manuterges. Les
ornements sont en bon état ; il est cependant nécessaire de faire réparer
deux anciennes chasubles qui sont déchirées dans le devant, dont l’une fond
blanc et l’autre vert et blanc.
Conférences
ecclésiastiques (archives diocésaines Coutances)
Paroisse
Saint-Pierre d’Allonne
L’église
fut complètement dévastée.
Un
seul ornement (chasuble) fut
conservé par le courage et l’énergie d’une femme de la paroisse qui l’arracha
des mains des agents, les menaçant d’employer les armes contre eux s’ils ne
cédaient.
Eglise
abandonnée de 1804 à 1825.
Les
deux paroisses, Notre-Dame des Moitiers et
Saint-Pierre d’Allonne essayèrent chacune d’obtenir
le titre de succursale.
Paroisse
de Notre-Dame d’Allonne
Livraison
de 1866
En
1789, Marie Léonor Le Terrier des Fontenelles était
curé. Il était le neveu d’un autre curé Le Terrier décédé en 1785 comme curé
des lieux. Il prêta serment, resta sur place et reprit le culte ensuite, en
premier lieu dans la chapelle des seigneurs Dubreuil. Il meurt le 4 octobre
1804. Il avait acheté le presbytère et souhaitait le rendre à la commune contre
un petit dédommagement pour ses héritiers. Cependant, la commune ne fut pas
assez active et les héritiers s’emparèrent de la maison.
« A
cette lamentable époque, l’église de Notre-Dame perdit deux de ses cloches qui
furent portées à Valognes. Elle vit tomber les croix qui surmontaient les
pignons, elle fut dépouillée de tous ses ornements et les statues furent
abattues : l’église fut convertie en magasin et l’on vit suspendu à la
perche le quintat qui pesait le blé aux habitants. M.
Le Terrier sauva le calice et la lampe et dans des jours heureux les rendit à
leur première destination. »
Sur
la chapelle : « cette chapelle qui existe encore n’est plus qu’à
l’usage de cellier. »
Entre
1807 et 1822, toujours signalée comme pauvre en ornements.
Nicolas
Mabire du Breuil, prêtre, revint vivre dans sa
paroisse en 1831 ; il y meurt en 1866 léguant avant de mourir, les
objets de sa chapelle à l’église de Notre-Dame.
La
situation de l’église ne s’améliore qu’à partir de 1844, avec l’abbé Louis. Dans
les années 1844, 1845 et 1846, nous le voyons acheter des chandeliers pour les
autels, des ornements pour le culte, faire peindre et dorer les petits
autels.
300 J 564, aux arch. dép. de Saint-Lô : en fait, les deux boîtes concernent la paroisse St-Pierre, et il y a un dossier qui concerne ND et qui a sa propre numérotation ; vus
Boîte 1, art. 1 à 67
Art. 3 : la confrérie de saint Joseph de Beauvais date de 1865 à ND
Art.7 : inventaire de ND, en 1874
10 chasubles, dont 4 neuves et les autres anciennes
6 chapes, dont 3 noires et les autres de toutes couleurs
8 nappes d’autel, dont 2 pour les grandes fêtes
4 aubes pour les solennités
18 amicts
6 cordons
4 rochets
3 surplis
Art. 10 : la confrérie du Rosaire date de 1853 à ND
Art.19 : privilège sur l’autel majeur, en 1899, puis 1913
Art. 35 : plan de la cour de la grange aux dîmes et du presbytère de Saint-Pierre d’Allonne
Art. 59 : le 12 décembre 1825, St-Pierre d’Allonne est érigée en succursale, en vertu d’une ordonnance royale du 12 mai 1825.
Art. 60 : le 1er janvier 1826, la fabrique de St-Pierre d’Allonne demande au Maire des Moitiers d’Allonne de faire rapporter dans les deux jours « tous les ornements et autres objets appartenant à l’église succursale Saint-Pierre », qui avaient été emportés à ND.
Art. 61 : Le 24 janvier
1827, le roi Charles X autorise la fabrique de St-Pierre « à rentrer en
jouissance de l’ancien presbytère. Après
Ils demandent :
« 1°. Que l’acte de donation dont nous venons de parler cesse immédiatement d’avoir son effet ;
2°. Que l’église de St-Pierre soit conservée pour l’exercice du culte
sous le titre de succursale ;
3° et que le traitement du desservant de cette succursale soit comme
celui de tous les ecclésiastiques du même ordre prélevé sur les fonds de
l’Etat.
La commune des Moitiers-d’Allonne dont l’étendue
territoriale est de
Les deux presbytères dont elle a aussi la propriété ne laissent non plus rien à désirer. »
Art.62 : mémoires de dépenses en gros œuvre faites au presbytère et à l’église.
Art. 67 : document officiel de Mgr Guérard : « Ayant été informé que l’église paroissiale de St-Pierre-d’Allonne est tombée en ruines et que la population est dans l’impuissance de la reconstruire, voire même de la restaurer, après avoir pris conformément au droit l’avis du vénérable chapitre de notre église cathédrale, le saint nom de Dieu invoqué, nous avons supprimé et par les présentes, nous supprimons la paroisse de Saint-Pierre d’Allonne dont l’église est d’ailleurs contigue à celle de ND d’Allonne… » 24 février 1920
Art.68 : journal de campagne du sous-lieutenant Gilles Buret
Boîte 2, art. 69 : registre de la confrérie du Sacré Cœur de Jésus érigée à Saint-Pierre en 1851
Boîte 2, art. 70 : inventaire de 1905 pour St-Pierre d’Allonne
« 1° Un maître-autel en bois […] adossé contre un retable en bois, au
milieu duquel est encadré un magnifique tableau représentant Notre-Seigneur
Jésus-Christ remettant les clefs à saint Pierre.
2° Au-dessus du retable, 2 statues en plâtre d’anges adorateurs. De
chaque côté de cet autel, 1 girandole pour cierge, une lanterne de procession,
une statue (en plâtre, blanc) de saint Pierre, une statue (en plâtre, blanc) de
saint Paul, un reliquaire contenant des reliques de st Pierre, un reliquaire
contenant des reliques de st Paul.
3° Le tabernacle est en bois
4° Sur le tabernacle, une croix d’exposition en métal argenté ; de
chaque côté, trois chandeliers argentés.
5° Deux croix de procession, l’une en métal argenté, l’autre,
croisillon en vieux métal et bâton en bois
Dans le chœur
6° une statue du Sacré Cœur
7° une statue de saint Joseph portant l’enfant Jésus
8° à l’entrée du chœur, sous l’arcade, une perche en fer surmontée d’un
crucifix d’un mètre de hauteur.
9° à droite du crucifix, une statue de Simon Pierre, pêcheur ;
au-dessous, image du Sacré-Cœur encadrée ;
10° à gauche du crucifix, une statue de
11° une pendule
Chapelles
12° à droite du transept, est la chapelle dite de la cloche :
13° un autel en bois, adossé contre un retable également en bois,
14° Au milieu de l’autel,
sur le tabernacle, une statue antique (en pierre) de la sainte Vierge, portant
sur le bras gauche l’Enfant Jésus et lui présentant de la main droite une pomme
que l’enfant paraît impatient de posséder.
15° à droite de la
sainte Vierge, une statue, en bois, de saint Jean L’Evangéliste ;
16° à gauche, une
statue, en bois, de sainte Marie-Madeleine.
17° L’autel est garni
de quatre chandeliers argentés et de quatre vases à fleurs ;
18° à gauche du
transept, c’est-à-dire au sud, est la chapelle dite de la confrérie du saint
Cœur de Marie (établie dans cette paroisse et affiliée à l’archiconfrérie du
Très St et immaculée Cœur de Marie de ND des Victoires, à Paris).
Dans cette
chapelle :
19° un autel, en bois,
adossé à un retable (en bois) magnifiquement sculpté.
20° au milieu de
l’autel, sur un piédestal, une statue de
21° à droite de
l’autel, une statue (en bois) de st Louis de Gonzague
22° à gauche, une
statue antique (en pierre) de ste Brigitte
23° l’autel est garni
de 4 chandeliers en orfèvrerie de grand prix, argentés, et de quatre vases à
fleurs en porcelaine bleue et de deux bocaux de fleurs artificielles.
24° dans cette même
chapelle, une lampe à pétrole avec suspension ; un confessionnal à trois
compartiments (en bois, solide), la bannière de la paroisse (presque usée).
Nef
25° une chaire en bois
de sapin surmontée d’un baldaquin
26° un chemin de
croix, images sur papier peint à l’huile, encadrées, peu solides
27° un lustre doré à
deux étages, 10 branches à l’un, 5 à l’autre
28° deuxième lustre
doré à deux étages, 8 branches à l’un, quatre à l’autre
29° troisième lustre
doré à sept branches
30° fonts baptismaux
en pierre de taille »
31° Bancs et deux
stalles de chaque côté du choeur
Il y a une cloche de
450kg en place
Sacristie
« 34° un calice
tout en argent
35° un ciboire, coupe
en argent
36° un ostensoir
argenté
37° deux burettes avec
plateau, argentés
… 39° quatre
chandeliers (à bougies) argentés, dont deux de style Louis XIV
…
55° un voile du saint
Sacrement fond rouge
56° un voile huméral
moitié drap d’or fleuri
…58° 13 chapes :
3 drap d’or, 3 noires, 3 en vieille soie de diverses couleurs, 4 de célébrant
dont une blanche, une violette, une en vieille soie, une noire en velours.
59° 10 chasubles avec
étole… dont une en vieux drap d’or faux, deux blanches, deux rouges dont la
plus belle a été donnée, 2 violettes, 2 noires, 1 verte.
…
77° un lutrin et trois
tabourets de chantre
…92° un chapier, un
chasublier
…98° un vieux
tabernacle portatif
99° une petite statue
de
Tels sont les biens meubles et immeubles qui appartiennent en propriété à la fabrique sauf la chasuble rouge croix fleurs dorées et les trois beaux lustres dorés et la chape blanche et la chape violette que la fabrique n’a pas payés… »
ND
Art. 8 : délibérations de la fabrique, de 1830 à 1847
6 octobre 1839 : n’ayant aucune ressource, la fabrique décide que chaque famille paiera la restauration de son banc.
Délibération du 10 septembre 1838 montrant que la paroisse de ND n’est pas favorable à l’érection de celle de St-Pierre en succursale.
Document du 24 octobre 1860 : « J’ai l’honneur de certifier à Monsieur Dubost fils et héritier de M. Dubost peintre et doreur qui d’après le marché conclu entre la fabrique de ND concernant divers travaux à exécuter au retable de l’autel, statue et lambris du chœur, marché reconnu par le sieur Dubost fils lui-même, ladite fabrique lui reste devoir la somme de 240 francs… »
Jean Henri Dubost père était marié à Marie Adélaïde Joséphine Le Cerf ou Lecerf ; ils vivaient à Portbail. Ils ont un fils, qui s’appelle aussi Jean et qui est menuisier et qui est dit « marchand de bois du nord ». Ils se sont mariés en 1830 ; lui était veuf de Marie Brunet
Chemise 14 : inventaire de 1957 :
Chemise 17 : travaux à l’église Notre-Dame ; plan et élévations. A lire.
Chemise 18 : travaux à l’église, factures
Travail de Francis Mautalent, 1987, aux arch. diocésaines, Coutances
1869, achat de la statue de saint Sébastien, peinte par Giret, de Bricquebec
En 1982, à l’occasion de l’arasement du talus du cimetière, le maire a découvert la statue de sainte Marguerite
Délib du 12 mai 1824, le conseil municipal délibère sur la fusion de Notre-Dame et de Saint-Pierre en une seule paroisse. Il arrête « 1° qu’il n’y aura qu’une seule église pour la commune des Moitiers-d’Allonne 2° Qu’il sera ultérieurement statué s’il sera fait une église neuve avec les matériaux des deux églises ou si l’une des deux sera mise d’une grandeur convenable pour contenir la population. »
Extrait de : GUIBERT (docteur Michel) : Les églises du département de
« SAINT-PIERRE-D’ALLONNE
- La commune de Saint-Pierre d’Allonne a été
supprimée et rattachée en 1818 à celle de Notre-Dame d’Allonne
sous le nom des MOITIERS-D’ALLONNE. Sous l’Ancien Régime : élection de
Valognes, doyenné de Barnevile,
archidiaconé du Bauptois. En 1790, district de
Valognes. Aujourd’hui, canton de Barneville-Carteret.
A la fin de l’Ancien
Régime - 1751 - Eglise en bon état. Visite archidiaconale, le 27 juillet, de René-Jean Debordes du Plantis, archidiacre
du Bauptois, vicaire général : “(...). L’église, tant à l’intérieur qu’à
l’extérieur, n’a pas besoin de réparation urgente, sinon les bants (sic) tant du choeur que de la
nef qui ont besoin d’être racommodés (sic) et qu’on mette à la pluspart
(sic) des planches de marchepied. Ordonnons
que cette réparation soit faite pour
l’utilité et décence de l’église.
(...)”. (A.E.C., A.D.C. XL).
- 1752 - Pavé à réparer.
Visite archidiaconale, le 24 juillet, de René-Jean Debordes du Plantis, archidiacre
du Bauptois, vicaire général : “(...). Le tablau
(sic) du grand autel auroit
besoin dêtre changé
vu qu’il est tout effacé et malpropre (...). Il reste toujours un des autels
de la nef sans décoration et hors d’état d’y célèbrer
(...). Une partie du pavet (sic) en plusieurs endrois
(sic) ont (sic) besoin aussy de réparation. Ordonnons que la paroisse y apporte ses soins,
autrement nous les ferons auter (sic) de
l’église comme indécens (sic). Nous n’avons remarqué aucune autre réparation urgente. (...)”.
(A.E.C., A. D.C. non précisé).
- 1758 - Quelques travaux
d’entretien à prévoir. Visite archidiaconale, le 13
septembre de René-Jean Debordes du Plantis, archidiacre du Bauptois,
vicaire général : “(...). Il faut un
tableau nouveau au grand autel, vu
que celuy qyi y est, est
presque totalement effacé et malpropre (...). Une des chapelles auroit aussi besoin d’estre répavée et quelques endroits de la couverture de l’église.
(..)”. (A.E.C., A.D.C. XLII).
- 1765 - Une église pauvre. Visite de l’archidiacre du
Bauptois, chanoine Pierre de Ruallem,
le 13 septembre : “(...). La nef n’est ni voûtée, ni lambrissée.
(...). L’autel de la chapelle St.
Jacques restera toujours interdit, faute
de décoration. (...)”. (A.E.C. - A.D.C. XVII).
- 1782 - En 1782, les
habitants et les marguilliers déposèrent une requête demandant à être
autorisés, par le Conseil, à retenir les deniers provenant du rachat de
certaines rentes en vue de l’agrandissement de la nef. (Jean Barros, op. cit., p. 169-170).
- 1783 - Couverture de la nef
et clocher en mauvais état. Visite archidiaconale, le
2 octobre, du chanoine Pierre de Ruallem, archidiacre
du Bauptois : “(...). Nous nous sommes transportés sur les trois heures après midy en l’église paroissialle
(sic) de St-Pierre d’Allonne.
(...). Le tabernacle est dans le plus
mauvais état. Il ne ferme point. Les deux panneaux de côté en sont détachés et
l’on ne peut sans indécence et sans s’exposer à des accidents, y laisser
séjourner le St. Sacrement et les vases
sacrés. Nous ordonnons de le faire
réparer dans le délay de deux mois au plus tard de
manière qu’il soit propre et sûr, faute de quoy et led. délay
passé, il demeurera interdit et nous déffendons (sic) que
l’on s’en serve. (...). Le tableau du
grand autel est déchiré en plusieurs endroits. Les deux statues de
- 1787 - “Le Sr. De Précorbin (2), curé de St-Pierre-Dalonne
(sic) dit que la nef et le clocher de son église ont besoin de réparations les
plus urgentes. Il demande qu’il soit fait
un détail estimatif de ces réparations. (...)”. (A.D.C., C 1352).
Pendant
Après le Concordat - 1802 -
“Depuis 1804 jusqu’en 1825, l’église de St-Pierre fut abandonnée. Ce ne fut
qu’à cette dernière époque qu’elle fut reconstruite et réparée par les soins et
la générosité des paroissiens qui
obtinrent du Gouvernement qu’elle fut érigée en succursale”. (Ibid.).
- 1804 - L’abbé Laisney est au centre d’un conflit entre les deux paroisses
réunies dont il est le curé : Carteret et Saint-Pierre-d’Allonne.
Le Secrétaire général de l’Evêché a reçu des lettres des autorités municipales
de Carteret affirmant que ce prêtre ne veut pas venir habiter à Carteret parce qu’il a des biens
dans l’ancien presbytère de Saint-Pierre-d’Allonne et
elles craignent qu’il ne veuille y demeurer et ainsi faire transporter à Saint-Pierre le titre de succursale qui a
été attribué à Carteret. Voir à la notice (3) consacrée à Carteret le début de
cette affaire. Dans une lettre du 12 mars an 12, l’abbé Laisney
expose son point de vue au Secrétaire
général et à propos de Saint-Pierre-d’Allonne, il
écrit : “(...). L’église de Saint-Pierre (est) presque contiguë de celle de
N-Dame, mais (...) cette dernière est placée sur le territoire même de St-Pierre, par
dessus lequel il faut nécessairement passer
pour se rendre à l’église Notre-Dame dans cette même commune. (...). L’église
de St-Pierre est vaste et susceptible
d’accroissement facile. Dans son état actuel, elle peut contenir 800 à
1000 personnes. Elle est en assez bon état et pourvue de tous les ornements
convenables à la décence du culte. La
commune a, de plus, le précieux avantage d’avoir conservé son presbytaire (sic)
qui est en très bon état. Toutes ces considérations, Monsieur l’abbé, me
portent donc à donner la préférence à l’église de St-Pierre sur celle de
Carteret pour en faire le chef-lieu des deux communes réunies. (...)”. (A.E.C.,
Saint-Pierre d’Allonne, Série P.).
Bien entendu, le maire, l’adjoint et les membres du
Conseil municipal de Saint-Pierre appuient
ce point de vue et pétitionnent
auprès de l’évêque de Coutances en faveur de leur église !
(Supplique non datée). (Ibid.).
Mais un billet, non daté, vraisemblablement du
secrétariat de l’Evêché, accompagne ce dossier et précise l’opinion de l’évêque
: “L’église de Carteret doit être le chef-lieu de réunion, mais l’évêque observe que la réunion des deux églises de St-Pierre-d’Allonne et de N.-D.-d’Allonne
seroit bien plus convenable, vu que les églises de
ces deux communes sont situées dans le même cimetierre
(sic), et que l’une de ces deux églises est en ruine totale”. (Ibid.). Cette
dernière mention est en contradiction avec les informations du rapport Montalivet-Clément pour lequel les deux
églises sont “en bon état” et elle ne
précise pas laquelle des deux
églises est en mauvais état.
- 1818 - Les deux communes d’Allonne et de Saint-Pierre-d’Allonne sont réunies
en une seule commune sous le nom des Moitiers-d’Allonne.
- 1825 - Ultimatum à la
municipalité des Moitiers-d’Allonne. L’église de
Saint Pierre est érigée en succursale et à
cette occasion, la fabrique adresse
un véritable ultimatum à la
municipalité : “(...).
Considérant que d’après l’ordonnance
royale en date du 12 mai 1825 qui érige l’église de St-Pierre-d’Allonne succursale, la réintègre dans tous ses
droits, voyant l’état de
dépérissement où elle se trouvait alors et les grandes réparations qui y sont nécessaires, nous nous sommes
réunis à l’effet de réclamer
1°- Le presbitère et
dépendances de St-Pierre, (...).
(...).
3°- Considérant que la fabrique de St-Pierre d’Allonne et celle de Notre-Dame d’Allonne
n’ayant plus aucun rapport, nous demandons qu’il nous soit présenté copie du budget des rentes des deux
fabriques de manière à ce que
chacune d’elle puisse connaître et percevoir ses droits suivant les titres
qui en font foi,
4°- Considérant que l’ancienne fabrique de St-Pierre avait déposé provisoirement tous ses objets à celle de Notre-Dame en attendant le rétablissement définitif de son église,
nous demandons que le procès-verbal de
ce dépôt nous soit remis sous un
récépissé,
5°- Nous
demandons le procès-verbal des compte-rendus par Mr Mauger
lorsqu’il a cessé d’être maire, et
l’état des sommes qui appartenaient à notre fabrique à cette époque et signé de
lui, y compris une somme de
Cette nervosité de la fabrique vis-à-vis de la
municipalité s’explique par la crainte de voir
l’église démolie ainsi que celle de Notre-Dame-d’Allonne pour en reconstruire une seule
pour les
deux paroises
qui ont donc été réunies en 1818, C’est
ce que fait connaître une lettre du
ministre des Cultes à l’Evêque de Coutances (23 mai 1825) : “Monseigneur. Les
habitants de l’ancienne paroisse de St-Pierre-d’Allonne,
après avoir dépensé plus de 20 000 francs pour faire reconstruire leur église,
ont demandé qu’elle fut érigée en succursale. L’un d’eux a offert de donner une rente de
- 1908 - La paroisse est
supprimée.
- 1921 - L’église est démolie
- sauf le clocher qui, depuis 1866, était classé comme servant d’amer pour la
marine.
BARROS
(Jean), « Sénoville », Le canton de Barneville-Carteret
(Côte des Isles), Valognes, éditions de la côte des Isles, 1991, tome 1, le patrimoine, p.165-207.
RENAULT,
Notes
historiques et archéologiques des communes de l’arrondissement de Valognes,
Annuaire de
GUIBERT (docteur Michel) : Les églises du département de
Notes Josiane Pagnon, pour la caoa 50, 2009