CREANCES

 

FICHIER DOCUMENTAIRE

 

 

Abréviations, à faire figurer au début de chaque fichier

-          A.E.C. : Archives ecclésiastiques de Coutances

-          A.D.M. : Archives départementales de la Manche

-          C.A.O.A. : Conservation des antiquités et objets d’art de la Manche

-          C.E. conférence ecclésiastique (suivi de la date)

-          V.A. : Visite archidiaconale

-          Clmh : Classé monument historique

-          Ismh : Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques

-          S.A.H.M. : Société d'archéologie et d'histoire et  de la Manche

-          M.R.U. : Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme

 

 Sources manuscrites

 

Archives départementales de la Manche

BMS (non consultées)

Conférences ecclésiastiques de 1866 et 1867

Fonds MRU

Archives paroissiales déposées : 300 J 472

Visites archidiaconales

Comptes de fabrique : E Depot creances 1P 3 1864, 1858, 1854, 1853, 1841

 

Archives diocésaines de Coutances

Livre paroissial

 

Sources imprimées

Bulletins paroissiaux : 12 PER 174 1945-1947 / 175 1947 /  177 1958-1963 /

 

Bibliographie

FROMAGE, Joseph, Créances au fil des siècles, p 186 [AD : BIB D 4645, 1998]

 

 

ICONO

Archives dép. Manche : 9 Fi 484 et 490 fonds Léon Sarot 1913

 

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Dossier CAOA

 

Visites archidiaconales

1684 : pose d’un balustre au sol entre choeur et nef

1683 : il existe 3 autels secondaires, 2 dans les « chapelles du choeur ». Le 3e au haut de la nef. Ce dernier sera supprimé parce qu’il n’a pas son pendant de l’autre côté.

 

 

Conférence ecclésiastique de 1867

 

Etat de l’église à la reprise du culte : « des murailles sales, nues, n’abritant aucun mobilier et ne refermant aucun ornement. Tout avait été pillé et ce qui avait échappé alla aider de pauvres églises voisines à se reformer, la cathédrale elle-mêm ne rougit pas, dit-on, de se parer de nos dépouilles. Il fallut donc se mettre à l’œuvre pour refaire le mobilier indispensable »

Le 4 juin 1822 : installation d’un calvaire pour clôturer la mission

 

« L’adjudication des travaux de l’église eut lieu le 3 février 1840 et le 1er avril suivant les adjudicataires se mirent à l’ouvrage. Mais la difficulté de raccordement fit naître le désir d’une complète reconstruction, de là la délibération du 11 mai 1840 qui fut suivie  d’une nouvelle délibération le 12 février 1841 qui ordonnait un prolongement au projet définitif. Les travaux allèrent d’abord assez lentement puis ils prirent un peu d’activité et ils étaient terminés en août 1843(…) Avant de pénétrer dans cette nouvelle église, qu’il soit permis de dire un mot de celle qui a disparu. Ce monument était composé de trois ou quatre portions très distinctes pour l’architecture : le choeur, le transept et la nef. Ces trois portions avaient été construites à diverses époques : la nef paraîssait être du 17e siècle, le millésime 1696 gravé sur une des poutres de la charpente, semble l’indiquer ; l’arcade qui séparait le choeur de la nef était ogivale aisni que la chapelle de la croisée qui ont été cintrées dans la nouvelle église. Quand au choeur, il paraissait beaucoup plus ancien. On le faisait généralement remonter à l’époque de la fondation de l’abbaye de Lessay. Sur un des piliers qui soutenaient l’arcade de la chapelle du rosaire se lisait l’inscription suivante : Thomas Besnard noyé en 1003. E tout cas, les modillons ou tête grimaçante qui ornent aujourd’hui la sacristie et qui environnaient le choeur, ces modillons, dis-je, qui semblent être sortis de la main qui a sculpté ceux de l’abbaye, accusent une époque évidemment antérieure au style gothique. Je ne parle pas de la tour, cette grosse masse n’a pas été détruite, elle est visibe quand on est au près. Je laisse aux connaisseurs à la juger et au bon Dieu à la détruire.

L’église est construite, elle est couverte. Les portes qui n’ont pas été acceptées par Mme Perrin pour sa maison sont imposées à l’église de Créances et parce que les ouvertures en avaient prévu d’autres, on les refait à nouveau et notre église est close. Elle n’est pas pavée. De nouveaux autels sont nécessaires. On a besoin aussi de nouveaux bancs. Tout viendra en son temps mais ce qui presse le plus le zèle du Conseil municipal, c’est de donner un 3e vicaire à son curé. »

La consécration a lieu le jeudi 21 septembre 1894

 

 

Archives paroissiales déposées aux archives départementales : 300 J 472 (3 boîtes)

Confréries Boîte 1

Sacré cœur fondé en 1855

Cœur de Marie fondé en 1861

Rosaire fondé en 1867

Scapulaire érigée en 1855 dans la chapelle Saint Michel

Reconstruction de l’église (Boîte 1. Art 75)

Carte postale du chœur (cliché)

Plans de Marcel Banoun (4 rue de la Rochefoucauld Paris) : signés et datés 1949 avec le visa du curé (A PHOTOGRAPHIER)

16/1/54 : Courrier du chanoine Pinel au curé, Pierre Dubois, au sujet de la « dépose » du retable pour lequel il demande que soient sauvegardés avec soins les éléments, et au sujet des vitraux de Chapuis...

 

 

 

 

 

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Notes d’après : Fromage, joseph. Créances et les créançais au fil des siècles. 1998

Église fondée au XIe siècle.

Sur la charte de la fondation de l’abbaye de Lessay l’église de Créances fait partie des biens qu’il donna aux moines « avec toutes les dîmes et autres profits, y compris un vavasseur avec sa terre, a contenance de deux charruées de terre une pêcherie en mer trois salines une terre et deux bergeries et la dîme de toutes les recettes de ce lieu ainsi que six acres de terre dans le marais de la cressonnière ».

1056 fondation par Turstin Haldup puissant seigneur, vicomte du cotentin et baron de la Haye du Puits.

Suivis d’autres fondations.

L’abbé de Lessay présentait à la cure.

Le curé avait le reste et le casuel, ce qui lui rapportait,  au XIIIe, 20 livres.

Au XIVe siècle, il prélevait sur la grange aux dîmes abbatiale 40 boisseaux de froment.

L’abbé devait subvenir aux frais des visites archidiaconales et devait entretenir au moins le chœur de l’église.

La paroisse fait partie de l’archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Périers.

L’une des 10 églises dédiée à st Michel dans le diocèse. Dans les siècles passés, Pierre et Paul sont aussi considérés comme patrons

Leurs statues ornaient le maître autel de l’église détruite en 1840 et celui de l’actuel jusqu’en 1953.

Un autel dédié à ND du Rosaire, un à st Michel.

Confrérie ND du Rosaire : fête le second dimanche de Carême, l’autre 1er dimanche d’octobre.  Tous les dimanche et les fêtes de la Ste Vierge, on y chantait une messe en l’honneur de cette confrérie.

Foulques Paynel devient comte de Créances en 1386 en se mariant avec Agnès de Chantellou.

La construction du clocher a lieu après 1450.

Le clocher est couvert d’un toit en bâtière fortifié à mâchicoulis comme ceux de Saint Germain sur Ay,  Glatigny,  Portbail,  Barneville…On en compte ainsi 17 le long de la côte du Cotentin bâtis ou surélevés généralement à quelques kilomètres  de la mer, à la fin de la guerre de 100 ans pour protéger la population des incursions des anglais. Au début, la surveillance est assurée par des soldats de l’armée royale. Plus tard, elle est à la charge des habitants des paroisses enrôlés dans les compagnies de gardes côtes. Le clocher servait de lieu de refuge pour les habitants du pays, au 1er et 2e étage.

En 1554  Antoine d’Estoutteville est seigneur châtelain de Chantellou, rénéville, apilly, comte de Créances. Meurt en 1556.

1606 : Nicolas et Marguerin Le Cesne, curés, oncle et neveu inhumés dans l’église (cf plaque de marbre noir) fondation dans l’église.

Réparations importantes dans l’église début XVIIe.

1612 : emprunt de 300 livres « pour estre icelle somme employée à la réparation du cueur de l’église de la dite paroisse », cautionné par l’abbaye de Lessay, fait par Jean Lefillatre et Gilles Le Signe, au nom des habitants de Créances.

1622 : fondation par Gilles Lesigne

1619-39 : épidémie de peste au mois de mars 1638, 377 personnes meurent à Pirou, soit presque la moitié des paroissiens.

Visites archidiaconales

De 1649 – 1757, soit une soixantaine de visites.

1669 : mention chapelle s Michel

1680 : « nous avons trouvé un autel et un tabernacle donné par madame la comtesse dame du lieu et nous avons trouvé un ciboire  et ( ?) d’argent donés à l’église par demoiselle Bollaye constate l’archidiacre Pierre de Blanche ».

1682 : « il y a dans cette église un grand autel et un tabernacle fort honeste qui a été donné par madame la comtesse de Créances ». « Il y a une nouvelle contretable à la chapelle du Rosaire ».

1683 : « il y a dans la nef proche de l’entrée du choeur un autel dédié à la sainte Vierge du côté du septentrion et de l’autre costé il n’y a point d’autel ce qui rend cette église dans un état indécent et qui n’a point d’ordre ni de règle et attendu qu’il y a un autre autel dans une des chapelles du cœur, dédiée à la ste Vierge, et qui sert pour le rosaire, et qu’il y a pareillement de l’autre costé une autre chapelle où il y a un autel et que d’ailleurs il n’u a icy en ecclésiastique que le sieur curé et le sieur vicaire nous ordonnons la démolition du dit autel qui est à l’entrée du dit cœur et que les deux images qui y sont posées seront mises dans la chapelle du rosaire des deux costé du tableau ».

1684 : « nous avons trouvé qu’on a beaucoup travaillé à cette église ». « Faire enterrer profondément une image que nous avons trouvé dans la chapelle de saint Michel ».

1685 : « le choeur est bien pavé bien boisé par ses soins » [par les soins de la comtesse].

1689 : « elle [la comtesse] a beaucoup contribué aux autels de l’église »  

[1698 : le sieur abbé de Lessay est patron. La dame comtesse est la veuve du seigneur Bouillé. 150 foyers à Créances]

1709 : réparations à la couverture

En 1707 : un devis de réparations avait été établi à l’abbaye de Lessay. [archives de l’abbaye, AD50 - H 5754]

1709 : partage entre les moines et l’abbé de Lessay : la part dans laquelle se trouvaient les dîmes de l’église est attribuée aux moines de l’abbaye.

1723 : « il faut travailler aux chapelles et en ôter certaines images qui ne conviennent point ».

1729 : trouve « une sacristie faite, bâtie de neuf par les soins du dit curé et le grand autel rapporté contre le pignon du chœur qui a beaucoup augmenté ».

1731 : nef et clocher de l’église réparées au mois de juillet. Adjudication à  Germain Lenoir de Créances 3 290 livres (AD Calv C 1321).

1740 : « des nouvelles statues dans le chœur du costé du maître autel et un nouvau contretable à l’autel du Rosaire. Cependant la chapelle st Michel a besoin d’être décorée ».

1745 : « le tabernacle du maître autel est pourri ». « Un autel a été donné par une dame charitable ».

1751 : le vieux tabernacle est toujours là.

1781 : l’abbaye de Lessay délègue l’entretien du chœur à trois créançais : Gilles Regnault François Paquet Gilles Lefèvre, contre des dîmes.

 

Travaux de démolition et reconstruction

« En démolissant l’ancienne chapelle st Michel, sous l’autel, on trouva  d’abord un squelette en carreau couché sur le dos de chaque côté était une colonne cannelée également en carreau, l’une contenait une inscription qu’on ne put lire, l’autre un écusson…l’existence d’un caveau et (…) trois squelettes humains ». Cf. la légende des trois frères Dugas.

11 mai 1840 : démolition de la partie de l’ancien mur nord de la nef.

18 octobre : démolition de l’arcade de la chapelle du Rosaire (la chapelle est conservée) et sa reconstruction.

2 février 1841 : agrandissement de 4,5 m.

Fin 1843 : travaux presque terminés.

Mme Perrin, propriétaire de l’abbaye de Lessay, propose des portes pour l’église, mais comme elles ne sont pas adaptées pour l’église, on refait les ouvertures.

1844 : réception travaux. 37 152 f.

Maître autel construit par Jean Henri Dubost sculpteur de portbail : un autel à la romaine commandé par l’architecte Queille.

Deux autels modernes dans les chapelles et deux armoires pour les ornements financés par le conseil municipal en 1845 pour 2 064 f.

Au nord, la chapelle du Rosaire est conservée. La chapelle st Michel est reconstruite avec des remplois de pierre.

Consécration le 15 décembre 1854.

Renault. Revue monum et historique  de l’arrondissement de Coutances. 1860.

« De toutes les églises que j’ai visitées dans l’arrondissement de Coutances, celle-ci est sans contredit la plus vaste et la plus longue ; à défaut d’antiquité et d’art architectonnique, elle a un certain mérite, celui de la grandeur mais d’une grandeur nue froide à l’œil et muette à l’imagination… ». Le chœur est voûté de bois, les deux chapelles en plâtre. « On remarque dans le chœur un tableau donné à l’église par le gouvernement sur la demande de M de Gaslonde, maître des requêtes au conseil d’Etat. Ce  tableau représente Jésus-Christ dans la barque avec ses apôtres au moment où il leur dit « pourquoi craignez-vous hommes de peu de foi ? »

[Cf. Base ARCADE, ministère de la culture. Il s’agit du tableau « Jésus apaisant la tempête » par Dubouloz, achevé en 1851. Coût : 1000 F. Réf. : AN  F/21/26. Le tableau a disparu.]

Cuve baptismale : XIe XIIe reléguée dehors.

Sur le mur derrière et dominant le maître autel se trouvait le grand tableau représentant la Sainte Trinité offert par Mme Desheulles [propriétaire à Pirou. Don en 1846]. Depuis 1954, ce tableau est placé dans la chapelle st Michel.

[Cf. Conférence ecclésiastique de Lessay 1866. Chap. 1er, art. 3 : «Les mauvaises toiles qui garnissaient les différents sanctuaires furent délaissés dans les sacristies ou vendues à l’encan ou accaparées par les particuliers. Un tableau figurant les trois personnes divines, serait passé, par une voie sans doute très légitime, à l’église de Créances. On ne dit pas qu’il eut une grande valeur artistique ; mais nos vieillards qui ne mesurent pas leur admiration à cette aune et s’intéressent toujours aux souvenirs de leur jeunesse pleurent encore l’exil de la Trinité. » le maître-autel de l’église abbatiale de Lessay étant dédié à la Sainte Trinité, il est probable que ce tableau viennent de ce dernier qui a été construit en 1778 sur des plans de Jacques de Cussy.]

 

1895 : don de 3 statues (sainte Anne, saint Antoine et le Bienheureux Thomas Hélye) par les paroissiens.

1896, 27 septembre : délibération du CM « considérant que l’autel principal n’a aucune valeur artistique et qu’une personne généreuse offre de placer un autel de pierre qui fera le plus bel effet, accepte avec reconnaissance. Démolition de l’autel. Don de Melle Ursule Lenoir. Seule partie supérieure est démolie.

1888 : autel de la Vierge du Rosaire en chêne sculpté.

 

Reconstruction.

Février 1944 : la couverture de l’église est refaite suite à une tempête.

Dégâts lors des bombardements sur la toiture du chœur et du clocher. Les vitraux ont volé en éclat.

25 août 1946 : un architecte est désigné : Banoun.

Janvier 1949 : le portail est refait par un menuisier de Créances, Pierre Rapilly.

25 juillet 1945 : le CM décide des travaux mais l’emprunt n’est accordé qu’en février 1953.

L’architecte est Banoun. Tribune en béton coulée le 17 aout puis couverture de la nef côté nord en septembre par les entrepreprises Pottier et Navarre. La maçonnerie est faite par Turrou.

Mi octobre les voûtiers sont à l’œuvre.

Avril : gros œuvre terminé, deux petits autels en cours de restauration. Flèche centrale du maître-autel gothique remplacé par un christ du calvaire de la Vallée.

Souscription pour les bancs.

Vitraux posés en juillet : Chapuis et Ripeau.

Bénédiction le 28 octobre 1954.

Entreprise et artisans : Giard (électricité), Rapilly (menuisier), Houssard, Navarre et Pottier (charpente et couverture).

Montant total des fonds dépensés : 11 075 000 f.

1957 : nouveau beffroi Cornille Havard.

Poids de la statue de st Michel : 250 kg.

Cadran solaire peint au pignon de la chapelle st Michel,  par Bruno Dufour Coppolani,  en juin 1994 « Hora fugit ne tardes » (l’heure fuit ne tarde pas).

1995 : orgue construit par Jean-François Dupont facteur à If 5m de haut 2 de large.

Lutrin et Fût de croix armorié découvert en 1840 sous l’autel.

 

Recherches effectuées par la CAOA/E. MARIE mai 2019.