VALCANVILLE

 

FICHIER DOCUMENTAIRE

 

 

 

Abréviations,

-          A.E.C. : Archives ecclésiastiques de Coutances

-          A.D.M. : Archives départementales de la Manche

-          C.A.O.A. : Conservation des antiquités et objets d’art de la Manche

-          C.E. conférence ecclésiastique (suivi de la date)

-          V.A. : Visite archidiaconale

-          Clmh : Classé monument historique

-          Ismh : Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques

 

 

A - Sources manuscrites

 

De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

 

C. E.  1866 (A.E.C.)

En 1789, Pierre Picot était Curé depuis un an. Il mourut en exil en Angleterre, en 1798.

L'église de Valcanville dépendait de l'Ordre de St Jean de Jérusalem et ensuite de l'Ordre de Malte qui nommait à la cure. Plusieurs religieux de cet ordre furent curés de Valcanville. Ce furent Nicolas Ruault en 1606; Thomas Le Cour 1657; Saillard en 1715 et Pierre Jean Guillery en 1525…malgré que tout le diocèse eut accepté la liturgie parisienne, l'office romain fut toujours suivi à Valcanville jusqu'à la Révolution.

Un témoin oculaire rapporte qu'avant 1789, les commandeurs faisaient un certain nombre de paquets de cendre dans l'un desquels on introduisait une pièce de trois livres. On jetait les paquets du haut de la tour le jour de Noël après les vêpres. Ceux qui étaient de la partie mettaient trois livres chacun en régale et l'heureux paquet était ainsi dépensé. Peu d'années avant 1789, on supprima la cendre et on suspendit les trois livres à la tour dans une bourse qu'on abattait à coups de fusil pour l'usage cy dessus. Cet amusement s'appelait la chole.

En 1789, l'église de Valcanville était dédiée à la Ste Vierge, à st Jean-Baptiste et à st Firmin…La fête patronale était l'Assomption.

On fêtait comme on le fête encore très solennellement la fête St Firmin le 25 septembre de chaque année; il s'y trouvait venant de très loin un grand nombre de pèlerins et à cette occasion il se forma une assemblée tenue dans la pièce dite St Firmin attenant au cimetière. Cette assemblée a donné lieu à une foire qui se tient le même jour au même lieu. Cette foire est une des plus considérables de la contrée…on invoque st Firmin pour l'épilepsie et les spasmes des enfants.

 

Les meubles de l'église consistaient en:

1° cinq cloches fondues dans le cimetière actuel, à peu de distance de la muraille nord de l'église en ligne du portail et bénite en 1777. La grosse pesait 1204 livres et les autres en proportion.

2° Une croix en argent massif

3° divers ornements

4° Diverses reliques, entre autres une relique insigne de st Firmin qui avait été apportée d'Amiens en 1475 par Enguehard le jeune seigneur religieux de St Jean de Jérusalem, Commandeur de Valcanville.

Le premier ventôse an 3, on porta au district les quatre petites cloches avec l'or, l'argent et tous les ornements de la cy devant église et l'argent du tronc qui s'y trouvaient lors de l'abolition de la superstition.

La première relique de st Firmin avec le bâton de la croix furent cachés par Mme Le Mignot et rendue à l'église après la terreur.

Puis, on ferma l'église.

 

En 1789, il existait les confréries du Rosaire (1637) et de st Firmin, créées par Sixte IV mais non renouvelées après la Révolution.

Il existait en 1789, quatre croix qui furent abattues ; celle du cimetière et celle de Doncanville ont été réparées. Un petit oratoire dédié à la Vierge, au Mont Rôti ne fut point profané et existe encore aujourd'hui.

 

M. Le Mignot, de Barfleur, racheta la Commanderie et tous ses biens… Ses deux filles, Eulalie Véronique et Reine Victoire se distinguèrent par leurs vertus et leur piété. Elles ont redonné le presbytère à la commune, fait bâtir la nef actuelle de l'église, qui a coûté en 1833 plus de 50 000 francs et fait à l'église une fondation considérable. Reine Victoire, surnommée des Fontaines, mourut en 1834. Eulalie Véronique, surnommée Des Coutures, mourut en 1835, l'une et l'autre sans postérité et n'étant pas mariées.

 

L'église fut rendue au culte divin en 1802. Le 17 mai 1802, le conseil municipal constate que l'église n'ayant pas été aliénée est suffisante pour l'exercice du culte et qu'elle n'exige de réparation qu'à deux poutres. Le même conseil constate qu'il n'existe à l'église aucun linge ni ornement, ni presbytère pour loger le curé. C'est pourquoi il prend sur l'allocation faite pour la réparation des ch…? une somme de 292 livres aux fins de faire face aux dépenses les plus urgentes.

 

Jean-Baptiste Pontus est nommé curé. Pensant à la jeunesse, il fit bâtir à ses frais une école de filles et leur donna une institutrice vertueuse. Il mourut le 11 mai 1810. Mr Pontus mourut en odeur de sainteté. On fit une collecte pour lui ériger un tombeau qui était auprès de la muraille du midi du chœur…Les pèlerins emportaient l'herbe qui croissait auprès de cette tombe.

En 1827 on construisit un nouveau chœur à l'église, plus large que l'ancien et alors les cendres du vénérable pasteur sont maintenant dans l'église, sous les bancs auprès du sanctuaire.

Il donna ses objets du culte à l'église, par testament. Il reste l'ostensoir massif en argent  …et une aube en filet brodé ayant servi de rochet à Mgr de Senez.

 

C. E.  1867 (A.E.C.)

 

François Marin Jeannet succéda comme curé à M. Pontus. Il mourut à Valcanville en 1826.

La Confrérie du Rosaire est renouvelée en 1816.

Pendant cette période, on continua à entretenir l'église avec décence mais on n'y fit aucun travail extraordinaire. En 1823, un incendie se déclara dans le bois de la Folie au Vicel. On sonna l'alarme à Valcanville et on brisa la cloche qui était la grosse des cinq fondues en 1777.

 

Charles Crochard devient curé en 1826. Il trouva l'église trop petite et entreprit de l'agrandir. Alors, la commune n'ayant pas de presbytère en propriété vendit des marais communaux pour faire face à cette dépense. Mais, Eulalie Véronique Le Mignot, à qui appartenait le vieux presbytère l'offrit  gratuitement à la commune à la condition que ladite commune emploierait 20 000 francs à bâtir un chœur à l'église. Le tout fut accepté immédiatement et l'on se mit à l'œuvre en 1827…il fut construit sans plan ni architecte, de sorte qu'il est un véritable chef d'œuvre de mauvais goût, comme on peut en juger actuellement. La sacristie à côté du sanctuaire fut bâtie en même temps. Mr Crochard fit établir en même temps les bancs du chœur, fit paver le sanctuaire et le chœur et fit sculpter l'autel en chêne qui est maintenant dans la chapelle nord. Les dépenses s'élevèrent à la somme de 25 000 francs.

En 1834, la même Eulalie Véronique Le Mignot des Coutures donna à l'église une cloche du poids de 4360 livres qui lui coûta, non compris l'ancienne qui fut refondue 5594 livres. On imprima sur cette cloche les paroles ego sum Regina. Cette cloche, nommée par la donatrice et Mr Crochard , curé, fut bénie le 12 septembre 1834. Cette cloche a été brisée le 6 juillet 1863 et remplacée par trois cloches actuellement existantes.

En 1834, 35 et 36, fût bâtie la nef de l'église. Melle Le Mignot des Coutures vendit une terre à Valognes pour faire face aux frais qui s'élevèrent à la somme de 40 à 45 000 francs. Cette nef mesure 32 m de longueur sur 10,66 m de largeur. Les chapelles latérales furent construites en même temps. ..on bâtit la nef plus haut que le chœur dans l'intention d'exhausser le chœur au niveau de la nef. On voulait aussi exhausser la tour et la terminer par une flèche mais la bienfaitrice mourut trop tôt et le monument est resté tel.

Avant de mourir, elle avait donné à la fabrique la pièce St Firmin.

Sa sœur donna une rente de 476 francs à charge de services cultuels.

 

Tous ses travaux avaient causé des ennemis au curé qui fut destitué par Mgr Robiou en 1838. Félix Mahier le remplace, il trouva l'église inachevée, il n'y avait rien dans la nef et les chapelles que les murailles; il fit paver la nef et les chapelles, fit construire les bancs, la chaire, le Christ de la croisée et les fonds baptismaux en marbre. On fit en 1840 une souscription pour placer au chœur l'autel en marbre actuellement existant et on plaça l'ancien dans la chapelle du nord. Il fit aussi placer au fond du chœur les statues qui existent aujourd'hui.

En 1840, le vieux presbytère étant devenu inhabitable fut démoli et remplacé par celui qui existe aujourd'hui; les dépenses s'élevèrent à la somme de 7000 francs environ.

 

1840 : érection du chemin de la croix

Mr Mahier quitta Valcanville en février 1852, remplacé par Joseph Delacour.

Le mur du cimetière date de 1855.

Dans le même temps, on construisit un autel dans la chapelle du midi et on y plaça la statue de saint Firmin. On construisit un confessionnal pour le vicaire et on fit beaucoup de réparations urgentes.

 

 

 

B - Sources imprimées

 

GERVILLE (C. de ), Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820). Edition annotée par le Dr Michel Guibert. I : arrondissement de Cherbourg. Saint-Lô, SAHM, 1999, p.438-443.

 

RENAULT, « Notes historiques sur les communes de l’arrondissement de Valognes », Annuaire de la Manche, 1871-1872, p. 46-48

 

BARROS (Jean), «  la commanderie de Valcanville », Annuaire de la Manche, t. 16, n°63, 1974, p. 143-180.

 

Université inter-âges de Basse-Normandie, antenne de Cherbourg, Blasons du clos Cotentin, Presses Universitaires de Caen, Charles Corlet.

 

 

Recherches en archives CAOA Manche/ J.Pagnon/ avril 2003