SAINTE-GENEVIEVE

 

 

Abréviations

-          A.E.C. : Archives ecclésiastiques de Coutances

-          A.D.M. : Archives départementales de la Manche

-          C.A.O.A. : Conservation des antiquités et objets d’art de la Manche

-          C.E. conférence ecclésiastique (suivi de la date)

-          V.A. : Visite archidiaconale

-          Clmh : Classé monument historique

-          Ismh : Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques

-          S.A.H.M. : Société d'archéologie et d'histoire et  de la Manche

-          M.R.U. : Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme

 

 

A - Sources manuscrites

 

Ancien Régime

 

 

 

Visites archidiaconales – Cotentin (AEC)

 

Vol. XIX 1732 : visites du Cotentin

Sainte-Geneviève : p. 11 : RAS

 

Vol. XX 1733 : visites du Cotentin

Sainte-Geneviève : p. 30 ; RAS

 

Vol. XXI 1734 : visites du Cotentin

Sainte-Geneviève : p. 32 : RAS

 

Vol. XXII 1737 : visites du Cotentin

Sainte-Geneviève : p. 14 : RAS

 

Vol. XXIII 1738 : visites du Cotentin

Sainte-Geneviève : RAS

 

 

Vol. XXV 1740, p 26

« Avons remarqué avec peine que le tabernacle…toujours dans le mesme etat quil est

 tout pourry et vermoulu »

 

Vol XVII, 1752, p 33

« on vient de faire décoré l’autel st Sébastien. L’autel de la ste Vierge et de celle de st Pierre est assez bien décoré. On a fait repeindre la chaire a prêscher. Nous exhortons à prendre les mesures necessaires pour faire faire a la nef un planché [un lambry] en forme d’anse de pannier [il s’agit de la vôute] et en blanc en bourre [enduit formé de terre et recouvert de chaux mêlé de bourre c'est-à-dire de poils d’animaux] le pavé du chœur ainsy que les vitres et le lambry (…) nous enjoignons (…) a faire repeindre et redoré la contretable et les statues du maître autel ainsy que les deux statues des deux cotés et les portes pour aller a la sacristie »]

 

Pas de visite en 1753

 

Vol XXIX, 1756p. 45

« Les autelles biens décorés »

« On a fait faire une statue de st Sébastien et de st Sulpice depuis notre dernière visite et du produit des quêtes on a acheté une bannière. Les stalles des ecclésiastiques, le lambry a  hauteur d’apuy ainsy que celuy du haut du chœur et le pavement et les vitres en bon etat »

 

Vol. XXXII, 1764

« L’autel et la contretable du cœur sont bien décorés. Celles de la chapelle et des autels de la nef sont decemment tenües »

 

[Pour les visites à partir de 1752 voir aussi GUIBERT, Michel, 2007, T.II, p. 552-553]

 

Manuscrit de Mgr Leroux (AEC - M46 p 281)

Patronage : abbaye du Vœu à Cherbourg

p 283

Yves de Henriot chapelain de la chapelle Notre-Dame de Pitié fondée en l’église ste Geneviève…1522-1549…

 


De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

 

ADM, fonds HULMEL, 140 J 6 /104

 

[voir  GUIBERT, Michel, 2007, T.II, p. 553-554]

 

Sainte-Geneviève – Conférences ecclésiastiques.

 

En 1789, et depuis 1766, Michel François Pontus est curé et natif du lieu. Avec les trois autres prêtres de la paroisse, il refusa tout serment prescrit par les idées révolutionnaires.

Ils se cachèrent et un curé intrus s'installa, puis ils s'embarquèrent le 8 décembre 1792 à Barfleur, pour gagner l'Angleterre. Un collège d'exilés se créa dans le château de Winchester.

Les gens de la paroisse n'avait pas l'idée de persécuter les prêtres d'autant que ceux de Sainte-Geneviève n'avaient pas de dîme mais seulement la portion congrue.

 

L'église fut dévastée. Sur les ordres d'un nommé Villèle, de Cherbourg, Commissaire du pouvoir exécutif, et des gens du districts, les autels furent démolis, plusieurs bancs arrachés, l'église vendue trois francs, le tabernacle enlevé, les enduits grattés. On célébra des décades (ce qui sauva la chaire).

L'ardent révolutionnaire qui avait emporté le tabernacle, le cacha dans une chambre, le conserva… et le remit plus tard sans l'avoir endommagé le moins du monde. Un autre, qui avait fait un paquet d'ornements se sentit porté à une sorte de respect involontaire; il enveloppa le rouleau avec du glui, le plaça fort sèchement sur les perches de sa grange et le mettait à la disposition des dévotes, comme il disait, quand elles avaient plus de per….(personnes?) qu'elles n'en pouvaient habiller.

La plupart des statues, notamment celle de sainte Geneviève, furent montées dans la tour comme moyen de préservation; elles y restèrent tout le temps de la Révolution.

Joseph Le Neveu, parent des Meurie, actuellement existants, en sa qualité d'acquéreur de l'église, n'eut rien de plus à cœur que d'user de son droit de propriété pour empêcher de nouvelles démolitions; et, aussitôt qu'il se fit un peu de calme, il fit tout son possible, par des quêtes et par tous les moyens que sa foi lui suggérait, pour réparer le temple de Dieu. Bien avant le retour des prêtres, M. Onfroy et Joseph Leneveu chantaient dans l'église tous les dimanches

Des trois cloches fondues en 1777, il n'en était resté qu'une, la grosse; on avait été forcé de porter les deux autres au district à Cherbourg, où les prirent en échange des leurs les habitants de Tocqueville et de Varouville. Elles y sont encore.

Il n'y eut point à Sainte-Geneviève de violation de tombeaux pour une raison très simple, c'est qu'il n'y en avait pas; chose frappante: il est peu de paroisse dans le diocèse où ce genre de culte pour les morts soit moins en usage. Quoi de plus surprenant en effet que de voir par exemple, sans distinction aucune, la tombe de M. Pontus, confesseur de la foi et curé pendant cinquante ans. Et cependant, ni la famille, ni les paroissiens n'ont jamais songé à remplir ce pieux et honorable devoir.

 

Croix. La croix du cimetière fut démolie et la pierre vendue. Cette croix occupait dès lors la place qu'elle occupe encore aujourd'hui et qui est unique peut-être dans l'espèce, au chevet de l'église, entre le mur est de la sacristie et l'entrée principale du cimetière.

Il y avait en outre à Sainte-Geneviève sept croix de carrefour ou de village: six, la croix rompue, la croix du Rubé, la croix Hubert, la croix du Vendy, la croix Quêtre et la croix au devin avaient été brisées fort longtemps avant 1789, et cela d'une façon à peu près uniforme, en laissant le socle et une partie de la hampe, et se contentant de rompre la croix au-dessous du croisillon. On voit encore plusieurs de ces restes de croix rompues; l'époque où ces mutilations ont été accomplies est inconnue. Seulement, il y a lieu de conjecturer qu'elles le furent dans le temps où les calvinistes exerçaient leur fureur contre les objets du culte catholique. Ce qu'il y a de bien certain, c'est qu'il a existé longtemps dans le Val de Saire des disciples de Calvin. La croix du Rubé a été relevée en 1857 à l'occasion des exercices de l'adoration perpétuelle. Une septième croix, la croix du Perron, dont les débris sont maintenant sur la paroisse de Valcanville, par suite d'un changement de circonscription, a été érigé il y environ cent ans, aux frais et sur le terrain de M. Jean-Pierre Pesnel, sieur de Laberquerie. Elle était située en avant d'un édicule contenant une statue de la sainte Vierge. Elle a été bénite par le curé Jean-Thomas Morin, curé de Ste-Geneviève, et renversée pendant la Révolution.

 

Chapelle domestique. Il n'y avait à Ste Geneviève d'autre chapelle que celle qui existe encore présentement à Arville et qui était dédiée à saint Christophe. M. Dehennot, prêtre, docteur en Sorbonne, seigneur d'Arville, l'avait fait construire et elle était demeurée chapelle domestique. On y allait en procession le jour saint Marc; le calice à l'usage de cette chapelle existe encore, il est massif en argent et appartient à M. Langlois, le propriétaire de la chapelle. Construite en pierre de taille et bien conservée, cette chapelle sert maintenant à des usages profanes.

 

Confréries. A la requête de Me Guillaume Vautier, prêtre, curé de Ste Geneviève, des sieurs Lemercier, vicaire, Dehennot, prêtres, et des paroissiens de Ste-Geneviève, Mgr Charles François de Loménie de Brienne, évêque de Coutances, par lettres à la date du 18 août 1702 avait permis l'établissement de la confrérie du Très Saint Sacrement de l'autel en l'église de Ste-Geneviève, et l'association d'icelle  à celle établie dans l'église de Saint-Pierre de Coutances ainsi que celle de son adoration perpétuelle. Avant la Révolution, les confrères étaient nombreux, des fondations importantes leur étaient spécialement affectées et la fête principale de cette confrérie était le quatrième dimanche après la pentecôte; elle était accompagnée de ce qu'on appelle une assemblée. Depuis M. Caillet, désirant faire disparaître cet attroupement, se fit autoriser à transférer cette fête au second dimanche après l'Epiphanie; enfin, il a jugé à propos de l'abolir. L'église de Ste Geneviève possédait en outre la confrérie du saint Rosaire, plus anciennement établie que celle du très saint Sacrement, comme il en résulte de l'acte d'inhumation de M. André Clérel (18 avril 1678). Ce curé avait établi à perpétuité la fondation du saint Rosaire dans la chapelle qu'il avait fait bâtir près du chœur et où son corps repose conformément à ses désirs. De cette confrérie encore en grande vénération dans la paroisse, il ne restait aucun titre; et les supérieurs ecclésiastiques consultés ont décidé que de fait elle était supprimé.

 

Les prêtres exilés rentrèrent sans problème en 1799 mais le Maire n'osa leur permettre de réintégrer l'église aussitôt. M. Pontus put rentrer dans son église le 8 décembre 1802.

Eglise. A l'église, une croix de bois fut improvisée; et tous en regrettent encore les débris; bientôt, une croix en cuivre lui fut substituée. Peu à peu, la propreté et la décence reparurent dans le lieu saint.

 

Livraison de 1867

L'église était pauvre, dépourvue d'ornements et de vases sacrés.

Jean-François Caillet est curé de 1817 à 1855.

L'église et le presbytère ne subirent pendant ce laps de temps que des modifications sans importance.

 

1822-1836.

Georges Marie Pesnelle, simplement prêtre habitué, mort le 10 avril 1826, a été le bienfaiteur de l'église de Ste-Geneviève, à laquelle il a légué un calice en argent, orné de ciselures, qui lui avait coûté 600 francs, une chape et une chasuble riches.

 

Erection de la confrérie du St Rosaire le 27 août 1828

25 juin 1822, érection du chemin de la croix.

 

M. Caillet enrichit l'église de sa paroisse de deux reliques précieuses: une parcelle de l'os du bras de saint Bernard, et une parcelle du suaire de st Thomas, archevêque de Cantorbéry. Ces deux reliques sont munies du sceau de Mgr Pierre Dupont-Poursat; elles ont été tirées de lieux sûrs et authentiques, comme l'attestent les lettres manuscrites données à Coutances sous le sceau de Mgr, le seing de M. Mauger, Vicaire général, et le contre-seing de M. Michel, sous-secrétaire le 1er juillet 1831. Ces mêmes lettres accordent la permission d'exposer ces reliques à la vénération des fidèles dans toute église du diocèse de Coutances.

 

En juillet 1829, une ordonnance royale changea les limites des communes de Valcanville et de Sainte-Geneviève.

 

1836-1853

M. Caillet enrichit l'église de trois reliques précieuses, de la Sainte Croix, de ste Geneviève, et une parcelle d'étoffe de couleur jaune et violette extraite du suaire de saint germain, évêque d'Auxerre, comme l'attestent les lettres manuscrites de Mgr Jean Joseph Marie Victoire de Cosnac, archevêque de Sens, évêque d'Auxerre, primat des Gaules et de Germanie, données à Sens le 20 janvier 1842.

 

La chaire, des bancs (1844) et des stales neufs furent placés, les pavés et les enduits furent entièrement refaits, ainsi que le plafond du chœur, les poutres de la nef furent ôtées, les autels restaurés et garnis de nouvelles statues et de chandeliers argentés ou dorés; trois lustres suspendus aux voûtes, enfin l'église enrichie de linges, d'ornements et de meubles de toute sorte très convenables et même précieux.

Le 7 septembre 1851, bénédiction d'une petite chapelle en l'honneur de la Ste Vierge, N.D. Auxiliatrice

 

1853-1862

M. Caillemer mourut le 25 avril 1859; il avait résilié ses fonctions le 1er octobre 1855, et Jean-Baptiste Février le remplaça

 

11 mai 1856, inauguration de l'association pour la sanctification du dimanche

1856, œuvre de la sainte enfance, et puis Œuvre des Tabernacles

février 1858, don d'une relique de sainte Geneviève.

M. Caillet avait aussi donné une relique de st Vincent en 1840

 

L'église était complètement privée d'ornements noirs (chapes, chasubles, draps mortuaires, tentures, etc.), des quêtes spéciales faites dans certaines circonstances pendant les années 1857, 1858 et 1859 y ont abondamment pourvu. L'église n'avait jamais possédé qu'une horloge de sacristie; on en plaça une dans le clocher en l'année 1860, elle avait coûté 470 francs.

Juste après 1856, la commune transféra le presbytère dans l'ancienne maison de M. Caillet.

 

Le curé Février a signé

 

 

Archives paroissiales : 300 J 164 art. 3 - livre mémorial

[Le livre mémorial a été trouvé après le récolement de 2003. Il est à lire en entier avant le prochain récolement]

 

« selon une ancienne tradition, la paroisse Ste Geneviève portait autrefois le nom de paroisse de St-Germain-des-Champs : ce n’eut été que vers le XIIème siècle qu’elle aurait pris son nom actuel. Quoiqu’il en soit, st Germain a toujours été révéré dans la paroisse ; on a en lui une très grande confiance. Les parens des paroisses voisines y viennent souvent en pèlerinage avec leurs petits enfants ; et chaque année le jour de sa fête, 31 juillet, il est d’usage de bénir solennellement après la sainte messe tous les enfants qui n’ont pas fait leur première communion. »

De tous temps, la fête de st Germain avait été l’occasion d’une nombreuse réunion…et implorer, surtout contre les funestes effets de la peur, la protection du grand évêque d’Auxerre. On vient…apporter des enfants malades, faire toucher des linges aux reliques, demander des messes, offrir des cierges en l’honneur du saint que la tradition désigne comme ayant été avant ste Geneviève le premier patron et le titulaire de la paroisse.

 

L’ancienne statue de st Joseph a été donnée à l’église de Valcanville

9 février 1868 : bénédiction des statues de st Joseph et de st Jacques le Majeur

 

Le 14 juin 1880, on commence la démolition de l’ancienne nef et le 30 juillet est posée la première pierre de la nouvelle

Marché du 7 octobre 1880 pour pavement du chœur en pierre d’Aubigny, blanc et noir, et la nef en ciment

Le même jour, Mr Dorey, maître-menuisier à Cherbourg, s’est engagé à faire 6 ( ?) stalles neuves, à les accorder avec les 4 anciennes et à les placer de chaque côté de l’entrée du chœur pour 690 francs »

 

 

Sainte-Geneviève – dossier P – R.A.S.

 


B. Sources imprimées

 

Saint Germain l’Auxerrois (fête le 31 juillet et le 1er octobre)

 

On suppose qu’il naquit en 378.

Gouverneur d’Auxerre et marié, il se convertit et fut, malgré lui, élevé au rang d’évêque par l’évêque Amâtre qui le désigna comme successeur en 418.

Accompagné de saint Loup, il se rendit deux fois en Grande-Bretagne, en 429 et en 444. En passant par Nanterre, il consacre à Dieu la petite Geneviève.

La légende lui prête de nombreux miracles. En Angleterre, il met en déroute avec l’aide de Dieu des païens Pictes et Saxons. Il fait rendre gorge à un voleur ; il arrête une épidémie provoquée par les démons ; l’incendie épargne une maison où il était tombé malade ; assailli par une tempête en mer, il l’apaise par ses prières ; il ressuscite sa mule, enchaîne un dragon à sept têtes. Il ouvre à Tonnerre la sépulture de son disciple saint Micomer avec lequel il converse et qu’il invite à le suivre, mais qui demande la faveur de rester dans son tombeau.

Il mourut à Ravenne le 31 juillet 445. L’impératrice Galla Placidia fit embaumer son corps qui fut ramené à Auxerre par sainte Magnance.

 

Culte

Sur son tombeau s’éleva une basilique mérovingienne construite au VIème siècle par la reine Clotilde, puis une église carolingienne édifiée vers 840 par Conrad Ier, beau-frère de Louis le Débonnaire.


 

Geneviève de Paris (fête le 3 janvier)

 

Née vers 422 à Nanterre, elle joua un rôle de défenseur de Paris lors de la menace de l'attaque d'Attila et des Huns, notamment en ravitaillant la cité.

A partir du XIVème siècle seulement, par contamination avec l'histoire de Jeanne d'Arc, on la transforma en bergère gardant ses moutons, tenant houlette ou quenouille à la main. Il n'est pas impossible que le cierge, qui est son attribut habituel, ait été pris pour une houlette.

Elle avait six ans et surveillait son troupeau lorsque l'évêque saint Germain d'Auxerre, accompagné de saint Loup de Troyes, vint à passer à Nanterre, en se rendant en Angleterre. St Germain consacra Geneviève à Dieu en lui mettant autour du cou une médaille marquée d'une croix.

Sa mère lui ayant donné un soufflet, parce qu'elle voulait, malgré sa défense, aller à l'église, devint subitement aveugle. Sa fille chercha un seau d'eau sur lequel elle fit un signe de la croix: elle se lava les yeux avec cette eau et recouvra la vue.

Devenue plus grande, Geneviève se rendait de nuit à un office; un coup de vent éteignit la torche que tenait une servante; Geneviève saisit le flambeau qui se ralluma aussitôt. Certaines histoires disent que le diable éteignait son cierge avec un soufflet, mais un ange le rallumait instantanément. Cette légende populaire est issue de la parabole des Vierges folles et des Vierges sages tenant une lampe symbolique que le démon peut éteindre de son souffle mais que protège la vigilance de la foi.

 

culte

D'après Louis Réau, le culte de ste Geneviève est presque exclusivement parisien. Elle avait deux églises à Paris, celle de Ste-Geneviève-la-Grande, sise sur la Montagne Sainte Geneviève, à l'emplacement du Panthéon actuel; et celle de Ste Geneviève-la-Petite, qui correspond à l'emplacement actuel du Parvis de Notre-Dame.

On l'invoquait contre la peste, la fièvre, pour la guérison des rois. Le Parlement et le Corps de Ville lui demandaient de faire tomber la pluie en temps de sécheresse et inversement de la faire cesser quand il y avait humidité.

Elle était en outre patronne des ciriers en souvenir de l'épisode le plus populaire de sa légende. A cause de sa houlette, elle est devenue la patronne des bergères.

En dehors de Paris, son culte se répandit au XVème siècle dans le sud-ouest de l'Allemagne où elle devint aussi populaire que saint Denis.

 

Iconographie

On la représente, tantôt en jeune bergère tenant sa houlette ou filant sa quenouille, tantôt en habit de nonne. Elle porte quelquefois la médaille crucifère.

L'ange tient une torche, c'est-à-dire un bâton de cire tordu en spirale.

 

Ste Geneviève à Pierreville

Ste Geneviève à Neuville, la fête patronale se célèbre le dimanche précédant les Rogations.

Egalement patronne de la paroisse du même nom dans le Val de Saire, au centre d’un élégant retable, statue : la sainte amplement drapée dans un long manteau à col relevé, souliers à bouts carrés ; un angelot est posé sur l’épaule droite. Quoique décédée par vieillesse à 89 ans, sainte Geneviève tient la palme, attribut du martyre. Dans cette église de Sainte-Geneviève, des paroissiennes sur le point d’être mères viennent prier leur patronne et apportent…une chemise « sortant de l’armoire », qui est destinée à toucher la statue ; acte plus compliqué qu’on ne le pense, car il faut se servir d’une gaule pour cet attouchement réservé au pasteur ; dans le cas de son absence, la chemise est posée sur l’autel et, à sa première visite à l’église, le prêtre sa mission. Le lendemain, la future parturiente reprend son bien. Arrière les esprits timorés : qu’ils sachent que nos paysannes, aussi prudes qu’eux, pratiquent sincèrement des actes ancestraux et qui exigent une belle dose d’absence de respect humain.

Dans l’église voisine de Le Vicel, la « chapelle du château » a conservé son allure seigneuriale par son décor : porte et clôture spéciales…elle renferme encore une grande peinture, non signée, époque Napoléon III, où sainte Geneviève garde ses moutons, puis un bas-relief

 

Josiane Pagnon, pour la CAOA 50 / 2003