SAINT-MAURICE-EN-COTENTIN
Abréviations :
- A.E.C. : Archives ecclésiastiques de Coutances
-
A.D.M. : Archives départementales de
-
C.A.O.A. : Conservation des antiquités et objets
d’art de
- C.E. conférence ecclésiastique (suivi de la date)
- V.A. : Visite archidiaconale
- Clmh : Classé monument historique
- Ismh : Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques
-
S.A.H.M. : Société d'archéologie et d'histoire et de
-
M.R.U. : Ministère de
Dossier paroissial aux A.E.C. : rien
Curés de
Saint-Maurice-en-Cotentin
Début XIIe siècle : Julien Malesarz est curé
Nicolas de Cuquemelle, mort en 1668
Etienne Baril : 1747-1768
Charles-Etienne Fontaine ; 1773-1791 ; doit partir à Jersey puis dans le Northumberland
Georges Le Cannelier ; 1803 – meurt en janvier 1820
Michel Nicolas Le Long ; 1820, transféré en 1821
Germain Meslin ; novembre 1821 - démissionne le 24 juin 1824
Jean-Jacques (ou Florent ?) Lequertier ; transféré en 1827
Jacques (ou Nicolas ?) Mabire ; démissionne en avril 1828
Jean Lemarois ; avril 1828 - meurt le 23 septembre 1830
Jean-Baptiste Gourdan ; 1830 - transféré en 1833
Guillaume Castel ; 1833 - meurt le 24 mars 1859
16 avril 1859, nomination de Victor Honoré Leconte
4 avril 1866, nomination de François-Bernard Prével
26 mars 1875, nomination de Pierre Noël
10 avril 1877, nomination d’Auguste Goueslain
8 juillet 1879, nomination de Jacques-Jean Saint
20 février 1882, nomination de Germain Bazurais
Fernand Mauduit, 1928
François Normand né en 1876 ; ordonné en juin 1898 ; meurt le 21 mai 1954
A - Sources manuscrites
Ancien Régime
Eglise Saint Maurice. Sous l’Ancien Régime,
élection de Valognes, doyenné de Barneville,
archidiaconé du Bauptois. L’abbaye de Montebourg
avait le patronage depuis le début du XIIe siècle, et avait deux
parts de la dîme pour une troisième au curé. En 1790, district de Valognes. Aujourd’hui, canton de
Barneville-Carteret.
(Uniquement recherches textiles)
Visites archidiaconales :
(1) 27, 2, 159, 3, 65, 147, 4, 50, 5, 32, 6, 87, 152
24 juin 1727, Saint-Maurice, p.19 bis : on a depuis notre
dernière visite fait faire un plat fond à la sacristie
Visites de
l’archidiaconé du Bauptois, fragment sans date d’un
registre disparu contenant des visites faites par Me Le chevalier de 1720 à
1729
le grand autel a été poussé presque contre le pignon, ce qui fait un très bon effet tant pour la propreté que l’augmentation du chœur ; on a commencé à se servir de la sacristie, laquelle nous a paru très propre et très commode.
2 septembre 1680 :
5 septembre 1681 : Thomas Cuquemelle, curé
16 juillet 1683 : Pierre Le
Rossignol, archidiacre, se rend au manoir seigneurial « dit ordinairement
Avons trouvé une chapelle d’une
ancienne construction laquelle a de longueur viron
Avons aussi trouvé un ancien
autel de bois avec la place d’un autel portatif, lequel bois dudit autel est pourry et gasté par une vétusté
ainsi que le marchepied et devant d’autel et avons estimé nécessaire d’en
refaire et placer un aul[tre] plus contre la muraille.
Avons veu
Plus attestons qu’il n’y a aul[tre] chapelle en cette parr[oisse] et que ce manoir est
éloigné notablem[en]t
p[ou]r le moins d’un grand quart de lieue de l’égl[is]e parr[oissia]lle de S[ain]t Maurice et que les
chemins en hyver y sont fort dif[f]iciles ce qui fait que les parr[oissi]ens estans
au-dessus et plus éloignés que ce lieu,
du costé de Valdécie, S[ain]t-Pierre d’Art[h]église et aul[tres] parr[oisses]
perdent la messe les dimanches et festes ainsi que
les résidens en ced[it] manoir. C’est p[ou]rquoy led[it] feu F de
29 août 1685 : « avons ordonné que les bancs de la nef seront mis uniformes. »
3 août 1686 : « réparer le pave du chœur du côté de l’évangile, qui est rompu »
14 juin 1687 : « Nous avons trouvé que le sieur curé a fait faire à ses dépens et a donné à l’église un …aux deux côtés de l’autel pour fermer l’espace de d… en forme de sacristie et attendu qu’il y a un autel qui, depuis longtemps est inutile qui occupe tout un bout de ladite sacristie, vu qu’il en est encore quelques autres autels dans la nef et le petit nombre de prêtres, nous avons permis de démolir l’autel et transporter l’image st Eloi sur un des autels. »
13 juillet 1688 : « avons trouvé les chasubles en monceau sans être renfermées » ; au curé Thomas Cuquemelle, « luy ordonné de prendre sa soutane et son habit du tem, ce qu’il a fait. »
24 mai 1689
1690 : « il demeure condamné en dix livres par provision pour être employez aux nécessités de la réparation de la nef tant des couvertures que du bois et lambris et … du mauvais état du côté du chœur qui doit servir de place pour le seigneur ayant droit sera averti d’y faire un banc plus honneste. »
6 septembre 1695 : « lequel satisfera à faire réparer la couverture de la nef et la voûte de la chapelle du costé du midy sera suite réparée par le sieur Cuquemelle. »
6 septembre 1696
7 juillet 1797 : Jean Galot, curé
17 novembre 1712 : tabernacle indigne
25 juillet 1713 : « Nous avons trouvé l’église avoir besoin de décoration et surtout d’un tabernacle pour le Très saint Sacrement à la confection duquel le sieur curé [Jacques Mauger] nous a promis de réunir tous les moyens possibles pour y réussir… Avons trouvé le cimetière bien fermé, la cloche refondue en conséquence de la dernière ordonnance
25 juillet 1716 : « On mettra des …ssis aux chaises qui servent de confessionnaux »
1723 : rien
1724, lambris du bas de la nef à faire.
1727, p. 19, « on a depuis notre dernière visite fait un plafond à la sacristie »
1728, p. 17, « une partye du lambri de la nef à faire »
24 août 1730, p. 25, rien
1734, p. 31 bis, « en conséquence de notre dernière ordonnance, il a
été fourni un soleil d’argent par Mr le curé en lieu et place de celuy de cuivre que nous avions interdit […]le sieur curé a
aussi fourny une ampoule pour porter les saintes huiles aux malades, l’aultre étant vieille et hors d’état de servir. » Il
veut que les comptes à récupérer servent pour faire les lambris de la nef.
1738, p. 30 bis,
31 août 1739, Saint-Maurice, p.31 bis, à 10 heures : « il est nécessaire d’achever quatre ou cinq
portées de lambris au bas de la nef et
de blanchir l’église ; la sacristie ayant été pavée l’an passé.
14 juillet 1741, p. 31 bis, « depuis notre dernière visite, on a
achevé le lambris de la nef en … poultre ; il
est encore nécessaire de relever le pavé de la chapelle du côté du midy […] Les bancs qui sont dans la nef sont en totale
ruine ; la terre qui en dessous est » ; il y a des fosses ;
le sol est tout défoncé.
13 mai 1744, p. 38, « on a depuis la dernière visite fait une contretable en plâtre fort propre où il ne manque plus que
le tableau qu’on nous a dit devoir être placé incessamment ; le lambris de
la nef a été raccommodé en toutes ses parties deffectueuses ;
le pavé de la chapelle du côté du midy a été aussi
relevé ; les bancs de la nef ont été mis de niveau. »
23 avril 1745, p. 11, « tout est en fort bon état. »
3 septembre 1746, p. 33, l’église à l’intérieur et à l’extérieur est en
bon état.
3 septembre 1747, p. 38, tout en bon état.
Transcriptions de visites archidiaconales
par Josiane Pagnon en ce qui concerne les textiles et par le docteur Guibert
pour son ouvrage : Les églises du département de
- 1751 -
Eglise en bon état. Visite archidiaconale, le 26
juillet, de René-Jean Debordes du Plantis,
archidiacre du Bauptois, vicaire général : “(...). L’église
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur n’a besoin d’autres réparations urgentes. (...)”.
p.29 : les ornemens pour la pluspart
commencent à dépérir et il est même absolument nécessaire d’en fournir un noir,
ce que nous ordonnons être fait dans le courant de cette année, autrement, nous
interdirons à notre prochainne visite celui dont on
se sert ; (A.E.C., A.D.C. XL).
- 1752 - Quelques réparations d’entretien à
prévoir. Visite archidiaconale,
le 23 juillet, de René-Jean Debordes du Plantis, archidiacre du Bauptois,
vicaire général : “(...). Les registres de baptêmes et fonts
baptismaux sont en règle à
l’exception de quelques pierres,
qui manquent au pied desdits fonts. Il est nécessaire de racommoder
(sic) presque en totalité la grande porte du bas de la nef et quelques endrois (sic) du lambry (sic) du choeur. On a fourny un confessionnal neuf. Il en reste encore un vieux qu’il est nécessaire de changer. On refait une partie de la couverture de la nef.
Et le reste de la couverture de ladittte (sic) église quoy que
vielle (sic) en plusieurs endrois
peut encore subsister. Nous n’avons
remarqué aucune autre réparation tant à l’intéreur
qu’à l’extérieur de l’église. (...)”.
p.26 : on a fourny un chasuble noir, l’ancien que nous avons interdit et plusieurs autres qui subsistent pourront être réparés, après quoy nous permettons qu’on s’en serve ; il n’y a que trois chappes qui commencent à être en mauvais état, on nous a assuré qu’il y a une somme de cent livres aux mains d’un particulier, que nous ordonnons d’être employée à cet usage ; (A.E.C., A.D.C. non précisé).
- 1758 - Quelques travaux d’entretien
nécessaires. Visite archidiaconale, le 12 septembre,
de René-Jean Debordes du Plantis,
archidiacre du Bauptois, vicaire général : “(...). Il faut (...) réparer quelque endroits du lambry (sic) tant
du coeur (sic) que de la nef et de la couverture. (...)”. (A.E.C., A.D.C. XLII).
- 1765 - Entretien intérieur à prévoir. Visite
de l’archidiacre du Bauptois, chanoine Pierre de Ruallem, le 12 septembre : “(...). Les murs du choeur, de la nef et de la
chapelle de
p.70 bis : les linges sont propres et bien entretenus, il faut faire réparer le devant d’une chasuble en soye blanche qui est toute déchirée, une des vieilles rouges en velours est lacérée en plusieurs endroits et indécente ; nous l’interdisons dans notre présente visite, le nombre nécessaire pour les couleurs est d’ailleurs complet ; on nous a promis qu’on va fournir trois chappes noires neuves. (A.E.C. - A.D.C. XVII).
- 1783 - Travaux d’entretien à prévoir. Visite archidiaconale, le 30 septembre, du chanoine Pierre de Ruallem, archidiacre du Bauptois :
“(..). Nous nous sommes transportés, sur
les onze heures du matin, en l’église paroissialle
(sic) de St-Maurice. (...).
Les fonts baptismaux ne ferment point faute
de serrure. Nous ordonnons d’y en faire
placer et de les réparer de manière
qu’ils ferment exactement et ce dans le délay
d’un mois au plus tard. (...).
Le lambris de la nef est pourri dans toutes
ses parties. Plusieurs planches en sont même détachées, ce qui présente un
aspect difforme. Il est même à craindre que les planches qui sont encore prêtes
à corruer* n’occasionnent des accidents par leur
chute. Nous ordonnons d’en faire faire
un neuf dans le délay du premier aoust
prochain, faute de quoy lors de notre prochaine visitte (sic) nous serions forcés d’interdire la nef, vu que le lambris actuel
ne peut pas subsister plus longtemps en l’état où il est.
La grande porte de la nef
ainsi que la petite porte du côté du midy sont dans
le plus mauvais état, en sorte que l’église n’est pas suffisamment fermée. Nous ordonnons d’en faire faire deux neuves
dans le délay de deux mois à compter de ce jour. (...).
La chaire à prêcher est vielle (sic) et peu solide. Nous ordonnons d’en faire faire une neuve.
(...).
Les confessionnaux placés au bas de la nef
ont besoin de réparation. Nous ordonnons
d’y faire travailler incessamment.
(...)”.
p.105 : linges et ornements sont en bon état à la réserve néanmoins d’une chasuble fond blanc qui est déchirée dans le devant et que nous ordonnons de faire réparer. (A.E.C., A.D.C. XVII).
- 1785 - Réparation de la nef et de la tour.
Assemblée des paroissiens. “Les Sr. curé, habitans
et possédants fonds de la paroisse de St-Maurice exposent qu’ils se sont
assemblés et demeurés d’acord (sic) par une délibération du 19 8bre. 1783 qu’il étoit
indispenable et
urgent de procéder à la réparation de la
nef et tour de leur église.
Le 6 du mois de mars 1785,
ils se sont assemblés de nouveau et ont
agréé le devis dressé le 12 août 1784
par le S. Renouf.
Ils demandent aujourd’hui
que l’adjudication desdits ouvrages soit passée dans les formes ordinaires et
qu’il soit procédé à la levée des sommes nécessaires. (...)”. (A.D.C., C 1352).
- 1786 - Autorisation administrative pour la
réparation de la nef et de la tour. Arrêt du 11 avril du Conseil d’Etat : “Vu au Conseil d’Etat du Roy (...) le devis des réparations de la nef et de la
tour de l’église de la paroisse de St-Maurice, dressé les 10 et 11 aoust 1785 et l’adjudication desd.
réparations à Jean Guillaume Avoine moyennant
De 1789 à
Conférences ecclésiastiques 1866 et 1867
Charles-Etienne Fontaine devient curé en 1773 et le
reste au moins jusqu’en juin 1791 ; ensuite, il s’exile à Jersey. Le 14
septembre 1802 est son premier mariage après son retour. Il meurt en 1803.
Germain Meslin, prêtre
habitué, fuit aussi à Jersey, où il acquit grande réputation comme
pédagogue ; à son retour, il ouvrit un pensionnat ; il mourut à
Saint-Maurice le 14 novembre 1848.
Jean-Charles Dubost fut le
prêtre jureur, installé en grande pompe par les révolutionnaires. Le 28
novembre 1792, le curé perd son rôle d’officier d’état-civil. Il ne resta pas
bien longtemps et se rétracta.
l’église … fut dépouillée de ses ornements sacerdotaux, qui furent enlevés et
portés à Valognes.
Puisque
nous avons dit qu’elle fut dépouillée de ses ornements, c’est ici le lieu de
rappeler l’acte de généreux dévouement qui nous a valu la conservation, pour
nous si précieuse, d’un ornement sacerdotal, composé d’une chasubles, d’une
étole, d’un manipule, d’une aube, d’un cordon et d’un voile de calice, que la
plus antique et la plus vénérable tradition
croit avoir appartenu au Bx Thomas de Biville, ancien curé de Saint-Maurice. La conservation
de ces précieux objets tient presque du prodige. Les révolutionnaires venaient
de dépouiller l’église de ses ornements. L’ornement du Bx
Thomas fut mis dans le même paquet, qui
contenait tous les autres ; or, comme le spoliateur sortait de la sacristie,
l’ornement du Bx Thomas tomba par terre, et fut
recueilli par un homme dont le nom mérite de passer à la postérité. Cet homme
était Jean Besselièvre, de St-Maurice. Son épouse,
Marie Dubosq, femme sincèrement pieuse, se hâta de
porter ce dépôt sacré à Sortosville-en-Beaumont, lieu
de sa naissance. Elle le déposa dans un grand vase de terre cuite, et l’enfouit
sous terre. Après la tourmente révolutionnaire, ce précieux trésor fut déterré
et rendu à l’église de St-Maurice ; mais comme on le pense bien, dans un
état de dégradation infiniment regrettable. Mais si regrettables que fussent
les dommages causés par l’humidité, les décorations d’un galon neuf et
reluisant, qu’on y a appliqué, ne sont pas moins regrettables, au dire des
connaisseurs. Avant les réparations qu’il a subies, cet ornement, avant 1789,
comme depuis le concordat, servait dans les deux fêtes annuelles du Bx Thomas, célébrées à Saint-Maurice – on sait que depuis
1863, il a été placé dans une armoire à vitrine par ordre de Mgr Bravard, qui en a interdit désormais l’usage, et l’a
remplacé par un autre de la même forme.
« Nous avons ajouté que non seulement
l’église de Saint-Maurice fut dépouillée, mais encore dévastée. Pendant les
jours de
Ensuite, l’église fut fermée. Elle servit un temps
de réserve à grain. Il n’y a pas eu de fêtes des décades.
Presbytère et dépendances furent vendus, rachetés
plus tard par l’abbé Lecannelier, qui les revendit à
la commune.
Henri Giret, prêtre
réfractaire, installé à la ferme de
Les
deux fêtes en question sont le lundi de Pentecôte (fêtes des reliques, instituée
seulement en 1803) et le 19 octobre (décès).
On
usait avec dévotion et confiance (dit
M. Guillebert, curé des Pieux) de la ceinture pour
la délivrance des femmes en travail d’enfant.
Sous
le pontificat d’Innocent XII, fut instituée la confrérie de tous les saints,
dite du Bx Thomas, avec des lettres apostoliques
données à Rome le 21 décembre 1693 ; elles furent enregistrées à Coutances
le 3 février 1694. (suit la transcription des deux
textes latins).
Pour
réactualiser le culte, la confrérie et les indulgences, une relique fut obtenue
en 1806 par le curé, qui est l’humerus gauche. Parmi
les documents manuscrits figurant dans le reliquaire, il y avait le procès-verbal
rédigé par M. Closet, vicaire général de Mgr
Rousseau, acte par lequel l’authenticité du saint corps existant alors à Virandeville est reconnue, en même temps qu’ordre est donné
de conserver la tête à Virandeville, d’accorder
quelques reliques à Saint-Maurice, Vauville et
Yvetot, et de rapporter le reste du saint dépôt à Biville
(1803).
Le
curé Le Cannelier, arrivé en 1803, fit tout son possible pour restaurer
l’église.
Dans
son testament du 8 janvier 1820, le curé donna trois chasubles et une chappe, le tout estimé à 100 francs.
A la réouverture, « plus de bancs, plus d’ornements, plus de cloches, plus de vases sacrés, plus de couverture, plus de lambris ; en un mot, à l’intérieur et à l’extérieur, la ruine et la dévastation, causées tout à la fois et par la main des impies et par l’injure du temps. »
L’abbé Le Cannelier meurt en janvier 1820. Michel Nicolas Lelong le remplace. En novembre 1821, l’abbé Germain Meslin prend la place.
« Parmi les fêtes que l’on solennisait beaucoup à cette époque à Saint-Maurice, il ne faut pas oublier la fête de saint Clair, second patron de l’église paroissiale. A vrai dire, cette fête était plutôt profane que religieuse. Sans doute, quelques âmes d’élite se faisaient un devoir de la célébrer chrétiennement. Mais la foule, accourue des quatre vents, ne venait que pour l’assemblée mondaine. Il se tenait alors à Saint-Maurice une assemblée, vulgairement appelée Louerie. Si la tradition ne nous fait plus connaître les faits édifiants dont cette fête était l’occasion, elle est féconde en récits sur les abus qui se commettaient en ce jour. »
C’est à Barneville que se tint ensuite la fête.
« Une charpente magnifique, toute de bois de chêne, qui conserve encore aujourd’hui sa première solidité, fut construite par les soins du curé [Le Cannelier]. En même temps, une couverture en pierre, toute neuve, des carrières de Cherbourg acheva cet indispensable ouvrage. »
A l’intérieur, « le courageux curé fit établir le lambris actuellement existant. Les statues de l’autel du chœur, l’autel, la chaire, le confessionnal, les fonts baptismaux, les ornements nécessaires au culte, une cloche (non pas celle que nous avons aujourd’hui), furent le fruit de son zèle. »
Il est probable qu’il a payé lui-même beaucoup de ses dépenses.
Le 21 août 1817, la commune devient propriétaire du presbytère, pour 1 200 francs seulement.
Dans son testament, il donne encore à l’église « divers objets mobiliers servant au culte, c’est-à-dire trois chasubles et une chappe, le tout estimé à cent francs. »
Monsieur Meslin (1821-1824) : « c’est à lui que nous devons la construction des bancs actuels de l’église. Il les fit faire en bois de chêne, coupé sur sa propriété, et qu’il donna purement et simplement…Il fit aussi faire les stalles du chœur. Elles sont en bois de chêne et d’une très grande solidité. Les socles qui les supportent ont seuls subi les ravages de l’humidité et demandent quelques réparations. »
Florent Lequertier (1825-1827) restaure le presbytère et y plante des arbres.
Nicolas Mabire (1828), objet de tracasseries ( ?) il part dès avril.
Jean Lemarois (avril 1828-24 septembre 1830, date de sa mort) : il fit ériger le chemin de croix, remplacé depuis.
M. Gourdan (1830-1833)
Guillaume-François Castel (1833-24
mars 1859, date de sa mort), inhumé à Saint-Maurice. Inhumé à Saint-Maurice. En
1843, fonte d’une cloche de
Victor Honoré Leconte (15 avril 1859-
Le 28 mai 1860, inauguration d’un reliquaire pour la relique du Bx Thomas donné par l’impératrice Eugénie. Le même jour, on bénit la statue du bienheureux placée en face du reliquaire. Elle a été faite par Duccini, de Coutances.
« Cette journée vraiment solennelle se termina par l’inauguration de la fontaine du Bienheureux située à cent mètres de l’église, dans un champs appartenant à Mr de Beaudrap. »
Dossier intitulé travaux d’érudits mais en réalité archives
paroissiales, aux A.E.C.
Délibérations du 24 avril 1892 : « Mr l’abbé Lanjalley ayant promis de donner à l’église une statue du Sacré Cœur de Jésus, le conseil prie Mr le curé de remercier en son nom le donateur de sa générosité et charge également Monsieur le Curé de faire exécuter les travaux nécessaires à l’installation de la statue à la place du vieux tableau du maître-autel. »
Le même jour, « Mr le curé expose au conseil que l’autel du chœur se disloque et que prochainement il sera impossible d’y célébrer la messe si des réparations n’y sont faites, que le retable a beaucoup souffert lors de la réfection de la couverture et du lambri de l’église il y a trois ans et il est dans un déplorable état ». Il présente un devis d’Auguste et Pierre Leduc
Procès-verbal d’érection du chemin de la croix, en 1862
S’y trouvent tous les documents authentifiant les reliques
25 juillet 1890, inventaire :
I. Reliques
1. Relique de
2° Humerus gauche du Bx Thomas Hélye, dans le beau reliquaire en cuivre doré que l’impératrice Eugénie…
3° Parcelle des ossements de saint Marcouf, l’authentique est daté de 1860.
4° Parcelle des ossements de st Gaud, même date
5° Parcelle des ossements de Bx Thomas, placée en dessous de la statue
6° reliques des saints martyrs Victorius, Emilien et Magne, extraites en 1806 du reliquaire de St-Pierre de Coutances ; authenticité reconnue en 1860.
Les reliques des 3°,4° et 6° sont enfermées dans deux reliquaires en bois sculpté, qui sont placés sur l’entablement du maître-autel.
« II. Statues
Statue du S Cœur de Jésus donnée par Mr Lanjalley en 1892.
1° Statue de saint Maurice ; 2° Statue de st Clair : ces deux statues sont en pierre et remontent au Moyen Age. Autrefois, elles étaient placées au maître-autel. Aujourd’hui, elles sont dans la chapelle Saint-Jean. La première, en chevalier du Moyen Age, est au fond de la chapelle ; la seconde, représentant st Clair portant sa tête dans ses mains, est dans le tombeau de l’autel.
3° St Maurice ; 4° St
Clair : ces deux statues sont en bois et ont été faites par un ouvrier
charpentier de
5° St Jean-Baptiste ; 6° St Sébastien ; 7° St Denis de Paris : ces statues sont placées dans la chapelle Saint-Jean, laquelle appartenait autrefois à la famille Cuquemelle ; elles sont en bois et remontent, je crois, au XVIIe siècle.
8° Notre-Dame de
11° Bx Thomas Hélye ; cette statue sort des ateliers de Duccini, statuaire à Coutances. Elle est en plâtre. Elle fut achetée et bénite en 1861.
Quelques débris de vieilles statues se trouvent dans la tour et dans le tombeau de l’autel saint Jean.
III. Ustensiles
1° Deux calices dont la coupe seulement est argent. Le premier, de forme romane, a une provenance que je n’ai pu connaître. Le second, de forme ogivale, est un don de l’œuvre des tabernacles.
2° Un ciboire. La coupe seule est en argent ; l’œuvre des tabernacles la donna en 1879.
3° Un ostensoir ; il est en cuivre argenté ; la custode est en argent ; provenance inconnue. Il est convenable.
4° Garniture du maître-autel. Une croix et six chandeliers en cuivre argenté.
5° Garniture de l’autel de la sainte Vierge. Une croix et quatre chandeliers en cuivre argenté.
6° Garniture de l’autel Saint Jean. Une croix et deux chandeliers en cuivre verni.
7° Deux lampes en cuivre. L’une au chœur en bon état ; l’autre, plus petite, placée au milieu de l’église, don fait en 1861 par l’œuvre des lampes.
8° Trois croix de procession : une très ancienne (IXe siècle, dit-on (sic)), restaurée en 1861, en cuivre verni. Une autre en cuivre ; le bâton est étamé, le croisillon est argenté ; il avait été rompu, il fut raccommodé avec du fer ; la troisième fut achetée en 1881 ; elle est en cuivre argenté.
9° Deux bénitiers en cuivre ; l’un est vieux et pas convenable, l’autre est argenté ainsi que l’aspersoir.
10° Six chandeliers pour cierges ; deux servent aux acolythes, les quatre autres servent pour les saluts. Ils sont en cuivre argenté.
11° Trois (rayé) un chandelier pour bougie ; ils sont de très peu de valeur. Un est brisé.
12° Trois lanternes ; deux très propres servent aux processions du St Sacrement, l’autre en fer blanc peint sert pour le saint viatique.
13° Trois vases pour les saintes huiles. Ils sont en argent. Pour le saint Chrême et l’huile sainte, ils sont unis ensemble.
14° Un petit ciboire pour le viatique. Il est en argent ; dans le pied, est un vase pour l’huile des infirmes. La bourse est en velours rouge brodé d’or.
15° Deux encensoirs et une navette ; l’un, de forme romane, est en cuivre argenté ; l’autre, ogival, est en cuivre verni.
16° Quatre candélabres en cuivre verni. Les plus grands, achetés en 1898 ; les autres donnés par Mme J ? fille Beaufort pour grâces obtenues par le Bx Thomas en 1898.
17° Thabor en cuivre verni, acheté en 1898.
IV. Ornements
1° Ornement du Bx Thomas : il se compose d’une chasuble, étole, manipule et voile du calice. D’après la tradition, le Bx le laissa à sa paroisse. Il est en soie qui était rouge autrefois. Il y a en plus une aube et un cordon.
2° Ornements de Mgr Bravard. Il est de forme Moyen Age, en soie blanche. Il se compose d’une chasuble, étole, manipule, voile de calice et bourse. Il fut donné par Mgr Bravard en 1863.
3° Ornement en velours rouge. Ce magnifique ornement en velours rouge de soie, brodé d’or, à la main, se compose de chasuble, étole, manipule, voile de calice et bourse ; estimé 600 francs ; donné par Mgr Groult-Duférier de Cherbourg, en 1875.
3° bis Ornement en soie blanche, brodé de fils d’or et couleurs, acheté en 1888, avec d’autres objets, de l’héritier de l’abbé Prével.
4° Ornement en soie rouge moirée, croix et bordure en tapisserie.
5° Ornement en soie blanche. Au milieu, le chiffre de ND
6° Ornement en soie noire avec bordure en tapisserie.
Les N°4, 5 et 6 : ces ornements furent laissés à l’église par les héritiers de Mr Goueslain en 1879.
7° Ornement en soie verte, brodé au point de chaînette, donnée par M. Lanjalley en 1892.
8° Ornement en drap d’or
9° Deux ornements en soie, un rouge l’autre blanc, donné en 1862 par l’œuvre des Tabernacles
10° Deux ornements blancs, l’un en vieille soie blanche japonaise (sic), l’autre rouge. Ces ornements sont convenables.
13° Ornement en soie verte avec croix et fleurs violettes.
Inventaire de 1957
Ornement en drap d’or, avec dalmatiques et trois chapes
4 tentures de dais blanches avec monture en bois et plafond, en très bon état.
Inventaire du 26 mars 1906 :
6 chandeliers, 2 lanternes de procession, 1 ostensoir, 2 encensoirs, tentures rouges et noires, 6 chasubles, étoles, manipules aux couleurs liturgiques, 2 calices, 1 crucifix, 1 plat à quête, 3 bannières, 4 statues, 29 bancs dans la nef, 1 chaire, 2 autels dans les deux chapelles, 2 statues, fonts baptismaux.
Autre inventaire
Tunique et dalmatique en drap d’or données en 1898
Chape en drap d’or et tapisserie
Chape maîtresse, chaperon et orfrois blancs, donnée par le chevalier de Beaudrap lors de la bénédiction de la cloche.
3 belles chapes en soie blanche et rouge achetées par M. Castel
3 chapes noires, deux refaites en 1897, l’autre donnée par l’œuvre des tabernacles (1895).
1 chape violette donnée en 1892 et 1 drap d’or donnée en 1895 par l’œuvre des tabernacles.
Un dais vieille boiserie et vieille étoffe. Pas de panache. Convenable.
Magnifique bannière en velours rouge, soie, brodée or. D’un côté l’image de st Maurice, de l’autre écusson d’un martyr soldat
Bannière en soie rouge, couleur aujourd’hui passée ; d’un côté st Maurice, de l’autre Bx Thomas, obtenue par M. Leconte en 1862.
Petite bannière de
Drap mortuaire en velours acheté en 1903.
Délibérations du conseil de fabrique
9 avril 1899, « les bancs de la nef et du chœur sont dans le plus pitoyable état » ; on décide de faire à neuf mais que la commune doit payer.
Le 7 juillet 1901, est présenté un devis de M. Boulland, menuisier de Saint-Jacques-de-Néhou, pour 825 francs, et la commune accepte d’aider.
6 avril 1902, on décide d’utiliser à finir les bancs de la nef, et à acheter un drap mortuaire s’il reste des fonds.
Mêmes décisions en 1903.
3 juillet 1904, un membre expose « le mauvais état d’une partie de la couverture de l’église, de toute la couverture de la chapelle Saint-Jean et aussi de certaines parties des murs extérieurs. »
1883 : Notes pouvant servir pour faire le registre paroissial de Saint-Maurice
« On a conservé au chœur deux fenêtres ogivales qui rappellent le XIIIe siècle. Des lézardes dans les enduits de la nef font voir qu’il existait là autrefois des fenêtres du même style ; elles ont été fermées avec de la maçonnerie et on a ouvert plus tard d’autres fenêtres en anse de panier. Dans cette présente restauration, quatre fenêtres au moins furent fermées, trois au nord, trois au midi ; trois seulement furent ouvertes, une au nord et deux au midi. La porte latérale dut être percée à la même époque, en face la porte Saint-Claire qui se trouvait du côté du nord. »
300 J 560, au x archives départementales
Art.1. Bulle d’Innocent XII en 1693, à propos du culte du Bienheureux Thomas.
Art. 2. Authentique de la relique
de
Art. 4. Consignes de l’évêché de Coutances sur le culte du Bienheureux Thomas.
Art.6. Authentique de la relique du Bx Thomas, en 1860, par Mgr Daniel
Art.7. 1877. Le ministre des cultes accorde officiellement 3000 francs pour la restauration de l’église et des travaux au presbytère.
Art.8. 1884. Projet d’offrande d’une bannière pour aller en procession à Biville ; dons de tout le canton.
Commande d’une bannière de 300 francs ; « Mr l’abbé Pagny, directeur à l’Institut catholique de Toulouse voulut bien se charger de la faire confectionner chez M. Joseph Bent, à Toulouse. »
Elle est en soie blanche moirée Moyen Age or fin, au milieu, un buste du Bx d’une exécution parfaite. Inscription : à son ancien curé la paroisse de Saint-Maurice.
Art. 10. Récit du curé à propos de l’inventaire de 1906
Art. 16. Bail et état du presbytère
Art. 23. Arrêtés de classement du 20 octobre 1962
Art. 24. Lettre de M. Bourget, du 15 octobre 1968 ; il annonce qu’il va venir installer un vitrail.
B - Sources imprimées
GERVILLE, (Charles de), Voyage
archéologique dans
GUIBERT Michel, Saint-Lô, Société
d'Histoire et d'archéologie de
« refaite depuis 1700 ».
1860 : travaux au
maître-autel et enlèvement d’une statue ancienne de
1886-1888 : installation d’une voûte en anse de panier sur l’église, (C.E. 50).
1888 : couverture à neuf de l’église et de la sacristie, (C.E. 50).
1892 : réparation au maître-autel et enlèvement et remplacement du tableau du retable (qui représentait deux anges en adoration devant le Sacré-Cœur de Jésus). Les fenêtres du chœur sont garnies de verres blancs avec quelques emblèmes en verre coloré, (C.E. 50).
1919 : restauration de la chapelle du Rosaire (avec bénédiction de son autel le 17 octobre 1920).
1920 : installation d’un vitrail représentant saint Maurice dans la chapelle du Rosaire (« Un très beau vitrail du XIIe siècle, œuvre d’un jeune artiste de Paris, René-Marcel Aubin » (S.R., 1920, n°33, p.387) et d’un vitrail dans la chapelle de saint Jean.
1929 : pavage du chœur, en remplacement d’un plancher. Pose de boiseries le long des murs du chœur, cachant ainsi une piscine gothique à double arcature. » (C.E. 50).
1935 : pose d’un vitrail dans la fenêtre au-dessus du portail. (C.E. 50).
RENAULT, Notes historiques et
archéologiques des communes de l’arrondissement de Valognes, Annuaire
de
EN 1867, il y avait 474 habitants.
BARROS (Jean), « Saint-Maurice-en-Cotentin », Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles), Valognes, éditions de la côte des Isles, 1991, tome 1, le patrimoine, p.315-331.
Dit que le presbytère est un gîte. Date du curé Etienne Baril : 1747-1768. Sur une poutre de la cuisine, il y avait l’inscription : « a été donné par Jacques Cuquemelle, sieur des Carreaux, 1754 ». Une autre poutre, dans la chambre au-dessus du cavot portait la date de 1756. Plusieurs cheminées en pierre d’Yvetot-Bocage (XVIIIe siècle).
« L’ensemble de l’édifice a été très remanié au XVIIe siècle. Le croisillon nord du transept, qui supporte le clocher massif et trapu édifié au XVIIe siècle, date du XVe siècle ainsi que les fenêtres qui éclairent le chœur. Ces fenêtres ont été modifiées en 1892 ; celles de la nef, en anse de panier, furent agrandies au XVIIIe siècle. La sacristie a été édifiée en 1725. »
Semaine religieuse, 1928,
p. 314, notice nécrologique de l’abbé Fernand Mauduit (24 juin
1893-1928) ; collège de Saint-Lô (1905-1912), Séminaire, à Carentan puis
Coigny, est sur le front de juillet 1916 à la fin de la guerre, devient prêtre
le 25 juillet 1919 à l’abbaye ND de Bricquebec. Sa première messe a lieu le 8
août à Saint-Sauveur-Lendelin. Il est vicaire à Bréhal, puis à Sourdeval. Le 15
janvier 1928, il est installé curé à Saint-Maurice et
Josiane Pagnon, pour
2009