PONTORSON

 

Eglise de Pontorson, hôpital de Pontorson

Eglises deCurey, Les Pas, Boucey, Moidrey, Cormeray

 

 

Abréviations

-          A.E.C. : Archives ecclésiastiques de Coutances

-          A.D.M. : Archives départementales de la Manche

-          C.A.O.A. : Conservation des antiquités et objets d’art de la Manche

-          C.E. conférence ecclésiastique (suivi de la date)

-          V.A. : Visite archidiaconale

-          Clmh : Classé monument historique

-          Ismh : Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques

-          S.A.H.M. : Société d'archéologie et d'histoire et  de la Manche

-          M.R.U. : Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme

 

 

 

Eglise Notre-DaMe et hôpital de Pontorson

 

 

Sources et bibliographie

 

Visites archidiaconales du diocèse d’Avranches de 1748 et 1750 (AEC, ADAVI)

Conférences ecclésiastiques de 1866 et 1867 (AEC)

Délibérations de la fabrique 1834-1869 (ADM 300 J 302 boîte 3)

Dossier Paroissial (AEC DP 410)

 

        Notre-Dame de pontorson

 

Le Héricher (Edouard), Avranchin monumental et historique, T.2, 1846, p. 442-471

« Etude archéologique sur Notre-Dame de Pontorson », Revue de l’Avranchin, T.XX, n°125, 1922, p.196-218

HULMEL (L.) abbé, « Notes historiques sur Pontorson », Revue de l’Avranchin, T.XX, n°126, 1923, p.285-291

BARBE (Emile), « l’achèvement des restaurations dans l’église de Pontorson », Revue de l’Avranchin, t.26, n°150, 1933, p.143-147

MARTIN-DEMEZIL (Jean), « Notre-Dame de Pontorson », Congrès archéologique de France, 1966 (Cotentin et Avranchin), p. 398-405

SAUVAGE (R.N.), BSAN, T.36, p. 456-459

LAMBERT (M.), « les travaux dans l’église de Pontorson », Bulletin cantonal de Pontorson, nov-Dec 1973, n°95, p.13-21

« l’église de Pontorson », Publications multigraphiées, fasc. 39, série 8, 1979, p.49-56

« Pour servir à l’histoire de Pontorson », Revue de l’Avranchin, t.71, n°360, 1994, p. 337-345

SEGUIN (Jean), « Pontorson », Corpus des inscriptions tumulaires (avant 1789) du Mortainais et campanaire de l’Avranchin et du Mortainais, après 1919, p.78

SEGUIN (Jean) et VIVIER (Emile), « Corpus des inscriptions tumulaires de l’Avranchin (antérieures à 1789) », Revue de l’Avranchin, t. XXI, n°130, 1925, p. 233-238.

SEGUIN (Jean) et VIVIER (Emile), « Pontorson », les anciens fonts baptismaux du Département de la Manche, 1941, p. 14

GERVILLE (Charles de), Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820), Dir. GUIBERT, Michel, collection « Etudes et documents », S.A.H.M., T.IV, p.182-195, Saint-Lô, 2001. voir aussi la bibliographie

 

        Hôpital de Pontorson

 

DERIES (Léon), « les frères Saint-Jean-de-Dieu à la Charité de Pontorson », La vie monastique en Normandie, Saint-Lô, 1933

FAUCHON (Maxime), « l’hôpital Saint-Antoine de la Charité de Pontorson  (1644-1792) », Revue de l’Avranchin, t.41, n°238, 1964, p. 11-25

 

 

I. Ancien Régime

 

 

Pontorson – ADA VI – Archives diocésaines de Coutances

 

13 octobre 1748 (pour cette visite, n’ont été transcrit que ce qui concerne les ornements)

 

Visite de Mgr Durand de Missy. Il va d'abord au presbytère "d'où nous avons été conduits processionnellement sous le dais de la principale porte de ladite église, pendant que le clergé chantait le repons Ecce sacerdos magnus, où étant arrivé le sieur curé nous a présenté l'eau bénite et l'encens en la manière accoutumée…avons ensuite visité les fonts baptismaux, précédé du clergé en chappes qui chantait le psaume Laudate dominus omnes gentes…avons passé dans la sacristie…les ornemens tant ceux qui appartiennent à l'église que ceux qui sont aux sieurs obitiers nous ont paru en bon et suffisant état."

Mais ils reviennent le lendemain pour terminer.

"…avons aussi remarqué étant entré dans la sacristie qu'il y a trois chappes appartenantes au trésor lesquelles sont hors d'état d'être emploiées pour le service divin, pour quoi nous les avons interdites et ordonné qu'elles seront emploiées à ce qu'elles pourront servir pour l'église, et quant aux autres ornemens qui ne sont pas en bon état et notamment une chasuble qui nous a été montrée avons ordonné que tous les dits ornemens seront réparés incessamment et défendu de s'en servir jusqu'à ce qu'ils soient en due réparation."

Les abbés du Mont Saint-Michel sont patrons présentateurs de la paroisse.

 

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines - ADA VI - PONTORSON – 5 juillet 1750

 

Du dimanche 5 juillet 1750, nous Pierre Jean Baptiste Durand de Missy, évêque d'Avranches, nous sommes transportés sur les neuf heures du matin dans l'église de Pontorson où nous avons été reçu avec les cérémonies ordinaires par Mre Jean-Baptiste de Bienville Boulant, Curé, Me François de Lille, Jean Martin, Julien Le Dos, Charles de Lancizé, Julien Arnoul (?) et Olivier François Caignon, tous prêtre et obitiers de la paroisse, Me Jacques Le Chaptois et Julien Picard, prêtres obitiers absens. Après avoir donné au peuple assemblé pour notre visite la bénédiction du Saint Sacrement avec le saint ciboire qui est en bon état et la custode, nous avons célébré la sainte messe après laquelle nous avons visité les ornemens et vases sacrés. Les messes fondées par le .. de sieur (?) Moron seront célébrées à onze heures en touts tems et celui qui sera chargé de les acquités aura attention de ne commencer qu'après la grande messe finie, en cas qu'elle ne le soie pas à onze heures. Nous avons défendu aux … obitiers de célébrer aucune messe basse pendant les fondations, à celui du sieur curé et de celui qui est chargé des petites écoles.

Il y a cinq calices dont trois en bon état et deux autres entièrement interdits. Nous avons défendu à tous ceux qui seront à l'autel pour servir de diacre et de sous-diacre de quitter l'autel que la messe ne soit finie et que le célébrant ne soit rentré dans la sacristie, et avons ordonné que quand il sera célébré une messe haute le diacre et le sous-diacre accompagneront le célébrant dès la sortie de la sacristie. Nous avons ordonné qu'à l'avenir on ne commencera les fondations qu'à sept heures en été et à huit heures en hiver. Les ornemens comme chasubles, chappes, dalmatiques sont en bon et suffisant état; il y a du linge suffisamment. Les vases des saintes huiles sont en bon état ainsi que le soleil. Nous avons ordonné qu'on ne fera point paier à la fabrique la somme de dix huit livres provenant de vingt sept livres pour la fondation de Jean Le Clerc et de Bertrande Giffard.

Il y a une croix et un encensoir d'argent avec la navette. Nous avons ordonné qu'il sera paié par chaque année au custos de l'église une somme de douze livres, laquelle sera prise sur le trésor de ladite église et paiée par moitié par les deux trésoriers.

Les fonts sont en bon état ainsi que tous les autels à l'exception de celui de St Sauveur, au sujet duquel nous avons renouvelé notre ordonnance portée dans notre visite de 1748. Les confessionnaux sont en état suffisant. Il est besoin de réparer quelques vitres qui le seront incessamment. Nous avons interdit les canons qui sont sur le grand autel. Nous avons ordonné que de toutes les fondations postérieures à 1704 le tiers en sera affecté au trésor. Les trésoriers de l'année présente sont le sieur Sauvage, docteur médecin, et Antoine Hus, bourgeois de cette ville. Nous avons aussi ordonné qu'il sera rendu un compte de toutes les charges et revenus tant des obits que du trésor, pour l'examen duquel nous avons nommé les personnes de Me Le Sauvage, docteur médecin, Charles Chauvin, chirurgien, François Allard, contrôlleur et Julien Lescalot (?), et avons exorté lesdits sieurs commissaires à inviter audits examens messieurs de la noblesse ou quelqu'un d'eux, de toute quoi nous sera donné avis. L'église est dédiée à la sainte Vierge. Les religieux du Mont Saint Michel nomment au bénéfice. Nous avons défendu d'inhumer à l'entrée de la principale porte de l'église et dans le sillon de la procession et ordonné qu'on n'enterre qu'à trois pieds de distance des murs de ladite église. Le cimetière est clos; nous avons ordonné qu'il sera nommé un procureur qui sera chargé de la poursuite de toutes les affaires et en particulier d'exiger et faire paier les arérages de treize livres de rente duë par le sieur Josseaume, docteur médecin, dont sera fait par (ou fairpar?) aux trésoriers précédens, qui ont avancé lesdits arérages. La confirmation après les Vêpres.

 

Ajout en plus petit, en bas de page

Nous avons ensuite ordonné que lesdits sieurs François de Lille et Julien Le Dos, obitiers, se retireront dans notre séminaire d'Avranches, et ce pour raisons à nous connuës, et ledit Julien Le Dos dans notre séminaire de La Garlière pendant trois mois pour raisons pareillement à nous connuës ledit jour et an que dessus sous les peines portées par le droit.

 

Ajout dans la marge:

De plus, sur ce qui nous a été représenté qu'il seroit très avantageux pour les personnes infirmes et autres qui n'auroient pas eu la commodité d'assister aux messes qui se célèbrent le matin dans l'église de Pontorson, qu'il y fut célébré une messe basse tous les jours ouvriers à une heure commodes pour les personnes, nous, pour entretenir de plus en plus la piété des fidèlles, avons ordonné que tous les jours ouvriers il sera célébré par les obitiers, chacun à son tour de rang, une messe basse à dix heures en été et à dix heures et demie en hiver, laquelle sera sonnée et tintée aux heures dites afin que les personnes qui n'auront pas eu la commodité d'entendre la messe le matin puissent y assister, l'honoraire de laquelle sera par nous fixé au-dessus de celui porté par nos statuts, eu égard au retardement de l'heure, lors de la réduction qui sera par nous faite des fondations de la paroisse. Donné à Avranches le 20 juillet 1750.

 

 


II. De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

 

 

PONTORSON – Conférence ecclésiastique de 1866

AEC, Coutances

 

 

Histoire religieuse depuis 1789 jusqu’en 1801 :

Clergé : Avant la Révolution, il y avait un curé et huit obitiers. En 1789, le curé était Mr Robert François Boëssel. Sa signature à Pontorson intervient pour la première fois en 1786. Plus tard, Mr Boëssel était devenu curé schismatique de la paroisse de Pontorson et curé intrus de la petite paroisse de Cendres qui dès lors fut réunie, par une autorité sans pouvoir, à celle de Pontorson pour le spirituel comme pour le civil.

D’après une délibération du 19 7bre 1789, les huit obitiers étaient :

François Duchemin

Jacques Genevée

Jean Baptiste Morel

Robert Pierre Renault

François Julien Bedel

Joseph Dauguet

Guillaume Le Roux

Gabriel Jacques Le Roy

 

Le Prieur de l’hôpital est à l’époque Allire ( ?) Charrière ; l’aumônier était un Mr Pierre Barberot

 

Article 3ème : église paroissiale : L’église fut profanée de bien des manières et dépouillée de tout ce qu’elle possédait. Voici quelques faits que j’ai recueillis sur ce sujet :

L’église devint pour les habitants, à cette époque d’impiété, le temple de la liberté et de la raison, et on y célébrait régulièrement la décade (…) La statue de l’Assomption de la Ste Vierge ; qui couronne aujourd’hui encore le retable de l’autel du chœur, servit de déesse de la raison, et pour cette raison fut coiffée d’un bonnet rouge. C’est à cette circonstance assez probablement qu’elle dut sa conservation.

Une autre délibération, datée du 7 Pluviose an 2 (26 janvier 1794), prouve que l’église était le lieu de réunion, non seulement pour les décades des assemblées religieuses, mais aussi pour les assemblées profanes de tout genre (…)

Le sol de l’église fut fouillé dans presque toutes ses parties, afin d’en extraire du salpêtre. Cependant, eu égard probablement à l’intervention de Mr Boëssel, les autels furent peu endommagés. Les autels avec la chaire, composaient à peu près tout le mobilier resté dans l’église.

Les croix et les statues furent enlevées et pillées. N.D. de Pitié fut cependant conservée par une dame Fleury. Le Christ du transept et plusieurs autres statues furent aussi retrouvées plus tard ; mais par qui furent-ils conservés ? Je l’ignore.

Les croix du cimetière furent brisées comme partout, on abattit aussi un calvaire qui avait été planté au bas de la rue de Tanis. Et voici sur ce fait quelques circonstances assez remarquables, conservées dans l’opinion publique et qui m’ont été racontées à moi même par une personne âgée de la localité. Ce fut un soldat qui exécuta cet acte sacrilège. D’un coup de hache il coupa une des jambes du Christ, mais cette jambe, du moins un éclat du bois, vint le frapper lui-même à la cuisse ; il tomba et mourut sur la place au bout de son sang (…) Une dame Morin de Pontorson recueillit dans sa maison le Christ mutilé. La jambe du Christ qui avait été coupée, fut déposée d’abord chez une autre personne qui se disposait à la brûler. Mais la dame Morin l’en empêcha et lui donna même à la place un fagot de bois, puis elle cacha le tout sous la paille. Quand la paix fut rendue à l’église, la famille Morin rendit le Christ, qui fut déposé dans le grenier du presbytère où il resta pendant longtemps sous la paille  ou parmi du vieux bois. Ce fut Mr Gilbert, alors curé de Pontorson et depuis curé de N.D. de St , qui pour réparer les profanations, le fit enfin transporter solennellement dans la chapelle St Jean, où nous le voyons encore aujourd’hui.

Voici une délibération relative au mobilier du culte. Elle est du 9 Florial an 2 (28 avril 1794) : elle porte que, ce jour là : « délibérant les citoyens Hedouin, maire, Huet et Guérin, officiers municipaux, Letort, Royer, Brason et Colin, membres du conseil général de la commune, un membre a proposé de nommer deux commissaires pour faire le répertoire et inventaire des chasubles, ornements, des chapes, argenteries, cordes ( ?) et autres objets appartenant à la commune de Pontorson, ainsi qu’à l’hôpital de la charité pour être de suite conduits et déposés, conformément à la loi, au directoire du district d’Avranches et en retirer un récépissé. Ce dont les citoyens Huet et Hedouin se sont chargés volontairement (…) »

Il est probable que la mesure fut assez bien exécutée, car, après la révolution, le 21 Floréal an 11 (11 Mars 1803), le conseil municipal reconnaît dans sa délibération que l’église est entièrement dépouillée de linges, ornements et vases ecclésiastiques.

Quelqu’un m’a dit que plusieurs des ornements de l’église furent vendus publiquement dans la grand rue. Néanmoins une Delle Cellard avait trouvé le moyen de soustraire une pierre sacrée et quelques ornements sacerdotaux, qu’elle tint cachée chez elle (…)

De trois cloches qui existaient alors, il n’en resta qu’une ; les deux autres furent descendues et emportées pour être fondues.

Le presbytère fut vendu pour la somme de six francs à un Sr Robert Deville de Pontorson.

 

Paragraphe 4ème – Eglise et presbytère de Cendres : La paroisse de cendres, comme nous l’avons observé précédemment, dépendait pour le spirituel de l’archevêché de Dol, mais de Pontorson pour le civil. Son église fut dévastée comme celle de Pontorson et de la Charité. Elle devint bientôt la prison publique. Le bénitier servit d’auge pour les chevaux ; le cimetière fut transformé en cour pour les détenus et un lieu de dépôt pour les fumiers. Tels furent à peu près son état et sa destination jusqu’à ces derniers temps, lorsque l’hôpital, il y a dix ou douze ans, fit abattre cette église, devenue une prison et en réunit l’emplacement, ainsi que le cimetière au grand jardin anglais qui est devant l’établissement. L’église, le presbytère et autres dépendances de Cendres, qui avaient été déclarées propriété de l’Etat, furent, en vertu du décret du 7 Thermidor an 11 (26 juillet 1803), restitués à la fabrique de Pontorson, qui elle même les vendit à l’hôpital le 1er février 1842, moyennant une somme de 1 200 f.

Une personne de la localité m’a raconté le fais suivant, comme ayant eu lieu à la suite du pillage et de la dévastation de l’église de Cendres : dans cette dévastation impie, quelques unes des statues de l’église avaient été jetées dans la rivière du Coësnon. Un petit enfant ayant vu flotter au-dessus de l’eau une petite statue de la Ste Vierge, s’efforça de l’attirer à lui et la porta ensuite chez ses parents où elle fut conservée avec respect. On remarqua depuis que cet enfant témoigna pendant toute sa vie une tendre dévotion envers la Ste Vierge et qu’il eut une mort édifiante ( …) Cette statue existe encore aujourd’hui à Pontorson, chez une famille Duteil qui la conserve religieusement.

 

Paragraphe 5ème – Confréries : En 1789, l’église N.D. de Pontorson possédait deux confréries qui y existent encore aujourd’hui.

La première est la confrérie du St Esprit qui remonte à l’année 1247. Nous avons encore une bulle du S.S. Pontife Innocent X en date du 27 avril 1653 qui la confirme et y attache des indulgences ; cette confrérie a toujours été en grand honneur dans la ville. Chaque année, on célébrait avec une grande solennité ; la fête de la Pentecôte, qui était la fête patronale de la confrérie. On y élisait les deux majeurs qui devaient, pendant l’année, prendre soin de tout ce qui la concernait. Le registre qui est encore en usage pour l’inscription des membres contient les noms d’un grand nombre de prêtres étrangers qui sont venus prêcher à Pontorson ce jour là et qui, pour cette raison, ont été reçus gratuitement dans cette confrérie.

La seconde confrérie est la confrérie du St Rosaire, qui fut érigée en cette ville, à la demande de tous les habitants par le R .P. Jacques Raymond Robert de l’ordre des frères prêcheurs. Cette érection eut lieu le 1er dimanche d’octobre 1620.

 

Epoque qui a suivi immédiatement la Révolution, jusqu’à l’Episcopat de Mgr Dupont Poursat, vers la fin de 1807 :

Après la Révolution, Mr Boëssel est curé de Pontorson. Il racheta le presbytère en remboursant à Robert Déville les six francs que celui-ci avait payé en l’achetant, il s’occupa aussi de la restauration de l’église qui néanmoins resta bien longtemps encore dans un état de dénuement et de pauvreté qui excita les larrons de Mgr Dupont Poursat, lors de sa première visite pastorale. L’abbé Boëssel décède le 23 août 1833 à l’âge de 77 ans, dont 50 à peu près curé de Pontorson.

 

Article 2ème – Eglise paroissiale et dépendances : Cette église ne fut rouverte que assez tard au culte catholique, environ un an m’a dit quelqu’un, après celle d’Avranches ; et cela se conçoit avec les dispositions dans lesquelles se trouvaient les autorités civiles de Pontorson et Mr Boëssel qui en était curé. Je suis porté à croire que le culte catholique n’y fut guère réorganisé définitivement avant le mois de juin 1803, époque à laquelle nous croyons Mr Boëssel recommencer la tenue régulière des registres de catholicité (…) Nous avons vu précédemment dans quel état de pauvreté et de délabrement elle avait été réduite pendant la révolution. C’est dans cet état et peut-être dans un état pire encore qu’elle fut trouvée quand la paix fut rendue à l’église de France ; en effet, dans une délibération du conseil municipal en date du 21 Floréal an 11 (11 Mars 1803), il est dit dans un : « considérant que l’église de Pontorson est entièrement dépossédée de linges, ornements et vases ecclésiastiques et qu’elle a un très pressant besoin de réparations tant à la couverture qu’au vitrage, etc… » c’est-à-dire partout. Il fallut donc aviser à faire des réparations les plus urgentes, celles du pavé, des bancs. Pour paver le chœur et la nef, on enleva les pierres tombales du cimetière et on les employa à cet usage. Ces pierres se voient encore aujourd’hui dans la nef et dans une partie du chœur. Une seule pierre tombale fut épargnée, celle de Jeanne Yvreux que l’on voit encore maintenant au bas de l’église, tout près du mur latéral du côté sud. Elle dut sa conservation à la vénération religieuse dont l’ensemble de la population était encore pénétrée pour cette ste fille morte en odeur ( ?) de sainteté. Les familles qui voulurent avoir des places dans l’église, durent se procurer des chaises ou des bancs (…).

 

Article 3 – Hôpital : L’ancienne chapelle des frères de St Jean de Dieu continuant d’être une salle des malades, nécessité fut d’en construire une nouvelle. On résolut de le placer devant la grande façade de l’établissement, non loin de la porte principale, à l’extrémité Est d’une avenue plantée en peupliers qui conduisait de la grande route à l’hôpital. Cette chapelle était très petite, sans aucun ornement à l’extérieur ni à l’intérieur, vraiment digne d’un hôpital. Elle fut achevée en 1808 et le 30 décembre de cette même année Mgr l’Evêque permit qu’on y dit la messe et qu’on y fit certaines autres fonctions à condition qu’elle ne préjudicieraient pas aux offices de la paroisse. Ce fut, comme nous l’avons dit, Mr René Talbot qui en fut le premier aumônier, fonction qu’il remplit jusqu’à sa mort. Cette chapelle telle quelle, servit au culte divin pour l’hôpital, jusqu’à ce qu’elle fut devenue tout à fait insuffisante, par l’annexion à l’hôpital, d’un quartier d’aliénés qui en multipliant les malades, rendit nécessaire un plus grand nombre de sœurs, de gardiens et autres domestiques. Alors la commission construisit deux salles pour les malades civils et militaires ; après quoi, par ses soins et ceux de Mr l’abbé Menard, aumônier, l’ancienne chapelle des frères de St Jean de Dieu , fut restaurée, bénite de nouveau et rendue au culte. La petite chapelle provisoire fut détruite immédiatement, et aujourd’hui il n’en reste plus aucunes traces.

 

 

Conférence ecclésiastique de 1867 (AEC Coutances)

 

 

Histoire religieuse depuis le mois d’août 1807 jusqu’au mois d’août 1862 :

Paragraphe 1er – Curés : il y en a eu cinq : Mr Boëssel jusqu’en 1833 ; puis Robert Garnier qui ne resta que quatre ans ; puis Mr Jean Gilbert, appelé à la cure de Pontorson en mars 1838 qu’il occupa pendant un peu plus que sept ans (1845) ; ensuite Mr Paul Lepelley jusqu’à la fin de l’année 1851 ; enfin Mr Aimable Désiré Menant.

 

Paragraphe 3ème – Aumôniers de l’hôpital : Mr René Talbot jusqu’en 1832 ; Mr François Marie Lefranc jusqu’en 1837 ; Mr Pierre Menard jusqu’en 1865 ; Mr Pierre Langlois.

 

Chapitre III – Matériel : Mr Boëssel adjoint à l’unique cloche restée, deux nouvelles, fondues dans le cimetière.

Vers 1822, achat du dais, de la bannière et d’un ornement blanc complet, composé de cinq chapes, chasuble, tunique, dalmatique, étole pastorale . Cet ornement est aujourd’hui usé, mais on voit bien encore que dans le principe il était solide et beau. Il paraît que la plus grande partie de ces objets fut due à la générosité de Me Le Chevalier de Moidrey.

La croix en pierre qui se voit maintenant dans le cimetière fut adressée ou érigée de nouveau du temps et par les soins de Mr Boëssel.

Dans les archives de la fabrique est trouvé un devis en date du 30 7bre 1836, pour réparations urgentes aux murs, charpentes et couvertures de l’église, du presbytère et autres bâtiments appartenant à la fabrique, et aussi pour la réparation et la décoration des autels. N’a apparemment pas eu de suite, sauf pour le pignon ouest du presbytère.

Mr Gilbert fait faire des bancs neufs de la nef et acheta les fonts baptismaux qui existent aujourd’hui. Ce fut à son instigation que fut érigé l’autel de l’archiconfrérie, et à cette occasion les autels du St Esprit, du Rosaire et de N.D. de Pitié, peut-être aussi le tombeau et le retable de l’autel du chœur furent peints et dorés de nouveaux avec les offrandes des personnes généreuses (…)

La grosse cloche ayant été cassée, un marché est passé avec Havard de Villedieu pour une cloche pesant 1.150 kg.

Achat d’un second ornement en or, du temps de Mr Gilbert. Celui-ci acheta aussi le ciboire en vermeil.

La confrérie du St Esprit avait aussi son petit mobilier : un drapeau rouge, des chasubles pour chaque couleur, un missel etc

Mr Lepelley fournit l’étoffe pour le petit ornement blanc composé de trois chapes, d’une chasuble, d’une tunique et d’une dalmatique.

 

 

 

 

 

PONTORSON – AD 300 J 302

 

 

Boîte n° 3 : Délibérations de la fabrique 1834-1869

 

En 1834, un nommé Garnier est curé de Pontorson. En 1838 Gilbert. Lepelley en 1848. Menant , à partir de 1852 ?

 

Etat de dégradation avancé de l’église en 1838 : clocher abîmé à la suite d’une tempête.

En avril 1841, la fabrique cède le presbytère à l’hospice pour pouvoir effectuer des travaux tant extérieurs qu’intérieurs à l’église.

 

1859 Marché pour la cloche avec Havard à Villedieu.

 

Devis de travaux à exécuter pour la construction d’une chapelle joignant l’abside, d’une tour servant à l’escalier, du beffroi avec plan d’élévation , datant de 1869.

 

Boîte n° 4 : Extrait du registre de délibérations, séance du 5 janvier 1902 : une somme de 500 francs est affectée pour l’achat de vases sacrés destinés à remplacer ceux qui ont été enlevés par des voleurs le mois dernier.

En 1906, la toiture de la nef a été refaite, mais il reste celles des quatre chapelles et du chœur qui sont dans un état de vétusté et de délabrement tel que l’eau traverse les voûtes et inonde l’église.

 

Inventaire du mobilier de l’église en 1899 :

 

Un calice vermeil XIVe siècle, bon état avec patène

Un calice plus simple XIVe siècle argent coupe d’or, neuf avec patène

Deux calices genre moderne, argent – coupe

dorée, bon état avec patène

Un calice argent très simple, hors d’usage avec patène

Un ciboire vermeil XIIIe siècle bon état

Un grand ciboire renaissance vermeil, bon état

Un ciboire argent XIVe siècle – coupe dorée, bon état

Deux petits ciboires pour l’administration des sacrements aux infirmes, bon état

Un grand ostensoir vermeil, bon état

Un second ostensoir cuivre doré, custode vermeil

Un 3ème ostensoir simple argent, custode vermeil, bon état

Deux paires de vases aux saintes huiles pour l’église, bon état

Deux vases id. pour les infirmes, bon état

Bénitiers : deux en cuivre repoussé argenté, l’un neuf, l’autre état passable

Bénitier en cuivre repoussé verni, mauvais état

Burettes six paires, bon état

Crois de procession en cuivre argenté 2, l’une et l’autre bon état

Une croix de procession pour les fêtes en cuivre verni, bon état

Canons d’autel 10, bon état

Plateaux à quête 3, deux en bon état, l’autre mauvais

Encensoir 10 avec navettes, 6 état neuf, les autres bon état mais ayant été défraichies par l’usage, une des navettes est  en argent

Lanternes de procession 2 en cuivre doré, bon état

Lanternes de procession 2 inférieures, état médiocre

Chandeliers d’enfants de chœur acolytes, 2 paires, bon état

Garniture de maître autel croix et chandeliers (6) cuivre verni, état neuf

Garniture d’autel, croix et chandeliers (6) cuivre argenté, bon état

2 garnitures plus petites ; croix, chandeliers, cuivre verni, état neuf

2 garnitures petits autels : croix, 4 chandeliers, cuivre verni, bon état

2 garnitures cuivre argenté, état passable

Trois lampes de sanctuaire petit modèle, état neuf

Une lampe de sanctuaire grand modèle, bon état (…)

Six pierres sacrées avec authentique, bon état

4 reliquaires en cuivre doré avec authentiques, bon état

2 reliquaires plus petits id, bon état

Une parcelle de la vraie croix, bon état

Chemin de croix, bon état

Les autels tous en bois sont munis de leurs pierres sacrées sauf l’autel de la chapelle St Jean où l’on ne célèbre pas la sainte messe, bon état

Bancs mobiles pour le chœur et la tribune, état médiocre

Bancs de la grande nef en bon état, ceux de la chapelle latérale et du transept, côté de l’Evangile sont encore dans un état passable, ceux du transept côté de l’épître sont en mauvais état.

Chaire en bon état

Lutrin en bon état

Lustres de la grande nef et des côtés du transept sont en état médiocre. Lustre principal du transept en bon état.

Statues : St Pierre, St Paul, Ste Cécile, Ste Catherine St Sébastien (vieille statue en pierre), su Sacré Cœur, de la Ste Vierge de Lourdes, de Ste Anne et de St Joseph, de St Michel, Anges gardiens, Piéta (ces deux dernières étant en bois et faisant corps avec l’autel et diverses autres statues plus petites, sont en bon état).

Le Christ de la nef, bon état

Le Christ de la chapelle St Jean (Christ mutilé à la Révolution et restauré depuis).

Le bas-relief de la chapelle St Jean formant retable d’autel (travail artistique dans un état de mutilation déplorable depuis 1793, n’a pas subi de nouvelles détériorations

Un autre bas relief plus petit, de valeur analogue à celle du grand, mieux conservé.

Les 3 confessionnaux sont en bon état

Les fonts fermant à clef et pourvus d’une piscine sont en bon état

L’orgue est en état satisfaisant, en attendant une transformation ou restauration

Tableaux : St Antoine de padoue, dû à la libéralité récente d’un paroissien de Pontorson, Les Mystères du Rosaire placé dans le chœur, L’Assomption, la Pentecôte par Mr Tanguy, Une Descente de croix par le même, un tableau à la congrégation des enfants de Marie, un petit tableau N-D du perpétuel Secours, la Ste Face, la Ste Vierge donnant le chapelet à St Dominique (grand tableau par Tanguy).

(…)

Deux bannières paroissiales, dont l’une en très bon état

Deux autres bannières pour les écoles, état passable

Drapeau pour la confrérie du St Esprit, confrérie établie depuis 1250 en notre église, en bon état

(…)

La sacristie étant en projet de restauration ne possède comme meuble définitif qu’un chasublier neuf. Les autres meubles sont appelés à disparaître au fur et à mesure de l’extension des travaux projetés par le Conseil de fabrique.

Deux fauteuils, deux prie-Dieu

 

Ornements :          Chasublerie :

Blanc                     1 complet avec Diacs et sous diacs, soie brodée, bon état

Blanc                     1 complet…………………………, soie blanc et jaune, bon état

Blanc                     1 célébrant seul, soie brochée, état neuf

Blanc                     1 blanc célébrant, soie broderie, état passable

Blanc                     2 célébrant seul soie broderie, état médiocre

Rouge                    1 complet diacre et sous diacre velours, bon

                               6 célébrant seul, 1 hors d’usage, les autres bon

Violet                     2 célébrant seul, un velours, l’un et l’autre bon

                               2 célébrant seul, mauvais état, hors d’usage

Vert                        1 célébrant seul velours, très bon

Noir                        1 complet velours brodé, neuf

                               1 complet id. moins fin, brodé, id.

                               1 célébrant seul simple, bon

                               1 id, hors de service

Drap d’or              3 célébrant seul, simples, bon

 

Etoles pastorales 10 variées

 

Chapes :

                               4 blanc allant avec l’ornement n° 1 blanc, bonnes ou neuves

                               4 id . allant avec l’ornement n° 2 blanc, id

                               1 blanche satin broché, id

                               1 blanche et rouge, id

Rouge                    3 de chantres, id

Violet                     1 pour célébrant, bonne

                               3 pour chantres, moins bonnes

Vert                        1 pour célébrant, bonne

                               2 autres, pas très bonnes

Noir                        1 Romaine velours br., neuve

                               1 id velours, bonne

                               3 velours 1e et 2e classe, neuve

                               2 velours 3e classe, bonne

Suisse et bedeau 2 tenues pour chacun, bonnes, hallebarde, 2 épées, 2 hallebardes, neuves

 

Inventaire des ornements de 1902

 

Chapes de diverses couleurs                                           19

Ornements ordinaires pour messe (blanc)                     6

Id. avec diacre et sous diacre (blanc)                             2

Id. en drap d’or (blanc)                                                     3

Id. (rouge)                                                                           5

Id. avec diacre et sous diacre (rouge)                             1

Id. (violet)                                                                            2

Id. (vert)                                                                               3

Id. (noir)                                                                               3

Id. avec diacre et sous-diacre (noir) 2e classe               1

Id., id. (noir) 1ère classe                                                      1

Etoles diverses couleurs                                                   9

Voiles                                                                                   5

 

 

III. De la Séparation de l'Eglise et de l'Etat à nos jours

 

PONTORSON – Dossier Paroissial DP 410 (AEC, Coutances)

 

 

Discours du chanoine Labbe, curé de La Croix-Avranchin pour la consécration de l’autel primitif restauré de l’église Notre-Dame de Pontorson, le 28 mai 1978

 

Eglise pour l’essentiel de style roman avec des particularités de l’école normande. Elle est contemporaine de la Tapisserie de Bayeux dont un passage est reproduit à un vitrail du chœur.

Chœur, croisillons, bases de la tour édifié vers 1050. La nef suit, comportant des demi-colonnes engagées dans les murs, travées carrées et croisées d’ogives à la voûte. S’y rattachent le pignon de l’Ouest, les trois portails et leurs sculptures frustes.

L’autel primitif au fond du chœur, rejointoyé en 1923, contemporain du cloître gothique du Mont Saint-Michel, serait un peu postérieur (vers 1220). Mariage de granit breton et de schiste normand.

Entre 1381 et 1418, aménagements gothiques : on perce la grande fenêtre du chœur. On surélève le pavé du chœur. Aménagement d’une gracieuse crédence pour la desserte du maître-autel. On édifie le beffroi et deux chapelles ogivales flanquent la nef au nord et au sud. On construit la chapelle St Sauveur parallèle au chœur et, en 1402, le Seigneur Robert Monflard et son épouse font sculpter le retable des Saints-Cassés après sa mutilation, sans doute en 1794, sous la Révolution.. Clocher à bâtière achevé en 1627, charpente posée en 1668.

XVIIe et XVIIIe temps de grande vitalité religieuses. Renom de sainteté de trois chrétiens : Jeanne Yreux dont la pierre tombale jouxte le mur de la place (morte en 1747), Julienne de la Guérinire (en 1728), Tuffin de la Rouërie (en 1756) appelé le Père des pauvres.

Confréries et corporations étaient vivantes, fondations fréquentes. Elles furent pour beaucoup dans l’aménagement mobilier remontant à cette époque. On construit la chaire qui porte le millésime de 1683. On place le Christ en bois de la Chapelle St Jean, l’autel et la statue de Notre-Dame de Pitié, le baptistère dont le couvercle de bois ouvragé mérite l’attention, mais surtout l’ancien maître-autel, le retable de bois doré, fleuri, solennel, à l’honneur de l’Assomption de Notre-Dame, qui reçut plus tard la statue de la Vierge, œuvre majestueuse (…) Pour poser le retable au fond du chœur, il fallut modifier les soubassements, c’est sans doute alors que la pierre d’autel qui est consacrée aujourd’hui, défigurée comme intentionnellement par le marteau d’un fanatique, fut relégué quelque part dans la nef.

Après la Révolution, les curés s’emploient à remédier aux dégâts causés par la Révolution. Gilbert, vers 1841, avec le badigeon ; Havard, trente ans plus tard avec les moulages de fausses pierres en plâtres.

Après la guerre de 1914, sacristie neuve en 1919 ; réparation du maître-autel en bois doré dans une chapelle, pose de verrières, restauration de la Chapelle Notre-Dame de Pitié et remise à l’honneur de l’autel de pierre du XIIIème siècle.

 

Entre 1807 et 1833, un nommé Boëssel est curé de Pontorson. L’abbé Garnier lui succède en 1833. En 1838 est nommé Monsieur Gilbert. A Monsieur Gilbert succède en 1845, Monsieur Lepelley. Monsieur Aimable Désiré Menant lui succède en 1851. Monsieur Louis-Désiré Totain, en 1869. Celui-ci décède la même année et est remplacé par Monsieur Havard. Lui succède, en 1889, Monsieur Louis-Adrien Lecacheux.

 

 

 

 

PONTORSON – Eglise Notre-Dame d’ARDEVON

 

 

Sources manuscrites

Archives diocésaines de Coutances (AEC)

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy : ADA VI – Ardevon – 14 juillet 1750

Conférences ecclésiastiques de 1866-1867 (récits des évènements de la périodes révolutionnaire demandés aux curés par Mgr. Bravard) : C.E.1866-1867, doyenné de Pontorson, Ardevon

Archives départementales de la manche (AD50)

Archives paroissiales déposées : 300 J 8 (1 boîte)

 

Sources manuscrites

GERVILLE, Charles de, Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820), édition annotée par le docteur GUIBERT Michel, collection "Etudes et documents publiés par la Société d'Histoire et d'archéologie de la Manche », T. IV.,2001, p. 1à 9 (et ref. bibliographiques)

Trésors d’art religieux de l’Avranchin – statistique mobilière des églises, T.V (n° spécial d’Art de Basse-Normandie 1966, P. 23

LE HERICHER, E. Avranchin Monumental et historique, t. II, 1846, p. 141-159

LECANU, abbé. Histoire du diocèse de Coutances et Avranches, t.II, 1877-1878, p. 285

SEGUIN, Jean. Corpus des inscriptions tumulaires avant 1789 du Mortainais et campanaires de l’Avranchinais et du Mortainais, après 1919, p.

 

A - Sources manuscrites

 

I. Ancien Régime

 

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines - ADA VI – ARDEVON – 14 juillet 1750

 

Audit mardi 14 juillet 1750. Nous avons visité l’église d’Ardevon où nous avons été reçu avec les cérémonies ordinaires par Me Olivier François Gombert, Curé, et Me Louis Hamel, vicaire. Après avoir donné au peuple assemblé pour notre visite la bénédiction du St Sacrement avec le St ciboire qui a besoin d’être redressé, nous avons visité les ornemens et vases sacrés. Le tabernacle sera doublé dans trois mois faute de quoi ledit tems expiré il sera interdit. Nous avons interdit dans quinze jours les canons du grand autel. Le tableau du grand autel est déchiré en plusieurs endroits considérablement, nous l’avons déclaré interdit si, dans trois mois, il n’est pas décemment réparé. Nous avons interdit dans trois mois de ce jour les vases des saintes huiles et ordonné que le vase pour les infirmes sera séparé des deux autres. Il y a deux calices, que nous avons déclaré interdits si dans trois mois ils ne sont pas redressés, netoiés et réparés décemment. La custode et le soleil sont en état suffisant ainsi que la croix. Nous avons interdit dans trois mois une chasuble blanche à fleurs si dans trois mois elle n’est pas décemment réparée. Nous avons aussi interdit entièrement une chasuble noire qui est déchirée et hors d’état de servir, et interdit dans trois mois une autre chasuble noire si elle n’est pas décemment réparée. Nous avons interdit entièrement une chasuble verte et rouge, une autre chasuble noire d’un côté et de pou paris  de l’autre, une autre chasuble violette, une blanche et toutes les chappes qui sont en très mauvais état et qui ne peuvent se réparer. Nous avons défendu d’exposer à la vénération des fidèles une relique de st Ciriaque qu’il n’y ait l’autentique justifiée. Nous avons interdit dans trois mois la sacristie si dans ledit tems elle n’est pas réparée convenablement. Nous avons interdit un corporal qui est de deux toiles. Le linge est en très mauvais état ; nous avons interdit toutes les nappes, qui sont considérablement trouées et l’autre linge de toute espèce. Nous avons ordonné que dans un mois il sera fourni un rituel et un missel à l’usage de notre diocèze et interdit dans ledit tems ceux qui servent actuellement. Nous avons ordonné qu’il sera fait une couverture pour le vase de l’eau du baptême, laquelle s’emboitera dans ledit vase. On prendra aussi des arrangements pour avoir une autre pierre. Nous avons interdit le confessionnal si, dans un mois, il n’y a pas des volets. Nous avons interdit les deux autels et les tableaux qui y sont, lesquels sont entièrement déchirés. Nous avons déclaré la nef interdite à Noël prochain si elle n’est pas dument réparée et couverte. Le revenu du trésor est de soixante dix livres, celui des fondations de quatre vingt dix livres. Il sera fait incessamment un inventaire des titres et il sera mis un tableau des fondations dans la sacristie. Il y a cinq comptes à rendre ; nous avons ordonné qu’ils seront rendus incessamment et ordonné que le Sr Curé nous donnera avis dans un mois ou six semaines de ce jour de l’exécution de notre présente ordonnance et de celle ci-dessus. Les enfans que nous avons interrogés nous ont paru suffisamment instruits. L’église est dédiée à la Ste Vierge. Les abbés et religieux du Mont Saint Michel sont seigneurs et patrons présentateurs de la paroisse et du bénéfice et gros décimateurs. Le Sr Curé jouit d’un tiers et des verdages. Nous avons défendu d’enterrer au devant de la principale porte de l’église et dans le sillon de la procession  et ordonné qu’on n’enterre qu’à trois pieds de distance des murs de ladite église. Nous avons déclaré le cimetière interdit dans trois mois s’il n’est pas clos.

 

Ardevon

300 J 8 (1 boîte)

 

1702 – 1921 notes historiques,

 

copie extrait du « compte de 1612 à 1613, à la St Michel, par Vincent Duchesne (archives de la fabrique d’Ardevon).

le jour que je marchandys pour faire la croix de carreau,

payé pour le disner de Rogerie et de ceulx qui estoient présents, jour ce XXIs.

Le jour que non allit querir le carreau, en vin ausd. Rogerie, Vs.

Payé au sergenat pour estre allé au mons sainct michel asister le s. Rogerie pour faire la d. croix – XVIs

Le jour que je alliz demandez le congé aux sieurs reliscieux pour que le d. Rogerie venist faire  lad. Croix Vs.

Le jour que non comensit  a faire lad. Croix Vs.

Payé pour la fasson d’icelle XXVII l.

Pour avoir racousté les marches a Poyotier LXs.

Payé en chault pour y mettre XL s.

En plon LXVs.

Pour une journée domme à servir VIs.

Pour le dejeusner des  massons quand non montit  le pid de la croix pour ce VIIIs.

Un fer pour y mettre VIIIs.

Payé au maréchail pour les poyntes des martheault pour ce CX s.

 

II. De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

 

Ardevon

300 J 8 (1 boîte)

 

- 2 cartes postales (bourg, église, prieuré, croix) et 2 photos (prieuré et vierge)

- registre de la confrérie de N-D du Mont-Carmel (1812…)

 

- Registre des délibérations de la fabrique : 1820-1884 (lu)

 

 

Ardevon

Conférences ecclésiastiques 1866-1867

 

1866

P. Genvresse est prêtre d’Ardevon en 1767, vicaire d’Ardevon en 1768 et prieur de Saint-Gilles en 1769 ; en 1770 il est curé d’Ardevon, tout en gardant sa charge de prieur. Il prête serment

« Il devint premier acquéreur des deux plus belles fermes dépendant de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, savoir de la ferme du prieuré, avec tous les bâtiments ett de la ferme de la Bidonnière (… »

 

Croix du cimetière détruite et disparue

Croix actuelle du cimetière : érigée par Lange, sucursaire en 1803 + 1809. Le croisillon trouvé dans le jardin du prieuré fût apporté d’ailleurs

Statues :

Cachées sous le foin dans ls greniers du prieuré. Rapportées à l’église après le tourmente. Mgr Robiou fit enterrer dans le cimetière une grande croix et une statue

« parmis les 6 statues qu’il nous reste, il en est deux, st Jean et la ste vierge que les connaisseurs admirent ; peut-être ces deux statues étaient-elles autrefois placées l’une près de l’autre à la base du campanile

« la chapelle Saint Gilles, où le prieur devait dire une messe chaque dimanche a été vendue avec la propriété qui en dépendait. On y voit encore maintenant quatre statues, un autel, une pierre sacrée ; elle est du reste dans le plus grand délabrement, on la remplit de paille et bois et les fidèles y vont encore prier quelque fois ; on recommande à Saint Gilles les enfants qui ont peur.

 

B. Sources imprimées

 

Mélanges de la SAM, publications multigraphiée, 8e série, 1979, p. 41

 

Au prieuré : chapelle st Thomas Becket

1400 : érection de la grange à dîmes

1622 : réparation de la chapelle située près de l’église et servant d’auditoire

1636 : reconstruction du colombier

 

Le Héricher, Avranchin monumental, T.2, p. 151

 

Maladrerie ou chapelle st Gilles, Xve : renferme encore 4 statues gothiques, dont une est celle du saint patron…elle a conservé un joli vitrail qui représente une madone

Il s’y tient une assemblée

 

Masselin, Revue catholique de Normandie, 1930

Le curé Pierre Genvresse acheta le prieuré d’Ardevon avec toutes ses fermes (7-800 vergées).

 

Seguin, J. « Une visite au trésor Saint-Gervais d’Avranches, dans la Revue de l’Avranchin, T.22, 1927-29, p. 121.

Statue de saint Gilles en bois 100x40, XVIIe : « provient de l’ancienne chapelle d’Ardevon (doyenné de Pontorson). Le grand chien ; appuyant ses pattes de devant sur son maître, est disproportionné en taille ».

 

 

 

 

 

 

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PONTORSON – Eglise Saint-Martin de CUREY

 

Sources manuscrites

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines - ADA VI – CUREY

6 juillet 1750

Dossier paroissial DP 157 (AEC, COUTANCES)

Conférences ecclésiastiques de 1867-1868 (AEC, Coutances)

 

 

I. Ancien Régime

 

 

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines - ADA VI – CUREY

6 juillet 1750

 

 

Audit jour, sur les trois heures après midi, nous avons visité l'église de Curey, où nous avons été reçu avec les cérémonies ordinaires par Me Pierre Ridée, Curé. Après la bénédiction du Saint Sacrement, avec le Saint Ciboire qui est en bon état, nous avons visité les ornemens et vases sacrés. La porte du tabernacle sera incessamment doublée, il faut enterrer plusieurs statues anciennes et mutilées qui sont dans la sacristie. Les registres des baptêmes se font en bonne règle, le soleil sera redressé, la custode est en bon état, il y a deux calices qui sont fort minces. Le vase des saintes huiles pour les infirmes est en bon état  . Nous avons interdit une chappe blanche entièrement usée et une mauvaise chappe noire; les autres seront incessamment réparées. Il y a du linge suffisamment. Nous avons interdit dans quinze jours la couverture des fonts et ordonné que la couverture du vase de l'eau du baptême sera redressée. Nous avons interdit dans six semaines le confessionnal et ordonné que la chaire sera placée au haut de la nef, du côté droit. L'autel saint Jean est en bon état; il faut baisser et assurer la pierre (incertain) de l'autel de la Vierge. Il n'y a point de fonds pour le trésor. Il y a seulement un dimereau (?) qui est affermé ordinairement tous les ans quarante ou quarante deux livres plus ou moins, laquelle somme est paiée par l'adjudicataire. Le revenu des fondations est de cent cinquante livres. Les enfans que nous avons interrogés nous ont paru assez instruits. L'église est dédiée à saint Martin. Les Abbés et religieux du Mont Saint-Michel sont seigneurs et patrons présentateurs et gros décimateurs; le Sr Curé jouit du tiers des verdages. Le cimetière est clos. Nous avons ordonné d'abbatre le chapitreau qui est au bas de la nef. Nous avons défendu d'inhumer au devant de la principale porte de l'église et dans le sillon de la procession et ordonné qu'on n'enterrera qu'à trois pieds de distance des murs de ladite église.

 

 

II. De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

 

CUREY – Dossier paroissial DP 157 (AEC, COUTANCES)

 

 

Jean Allain Olivier est nommé curé de Curey en 1804.

 

Lettre datant du 16 juin1836, dans laquelle le curé de l’époque, Mr Théault souligne la situation catastrophique de l’église de Curey et ne sait s’il vaut mieux restaurer ou en construire une neuve. Il demande la visite de plusieurs personnes afin de prendre cette décision.

 

Lettre datant du 1er juillet 1856, une demande est adressée au Préfet de la part de Monseigneur, afin de lui demander d’envoyer un architecte visiter l’église afin de décider s’il est possible de restaurer et d’agrandir l’église de Curey ou s’il ne vaut pas mieux en construire une neuve.

 

CUREY – Conférence ecclésiastique de 1867 (AEC, Coutances)

 

 

Histoire religieuse entre 1789 et 1807 : curé desservant la paroisse : Mr Jacques Puhot. Fut assommé par des coups de crosse de fusil au moment de la Révolution.

Les cloches furent enlevées et brisées non loin du bourg. Les ornements de l’église furent cachés dans le lambris de l’église. On parle seulement d’une croix qui fut volée. Les tombeaux furent respectés.

Louis Duhamel de Pontorson fit office de curé en 1802 et 1803. Monsieur Jean Olivier Allain lui succède en 1804. Il fut curé de Curey pendant 36 ans et mourut en 1840.

 

 

Conférence ecclésiastique de 1868 (AEC, Coutances)

 

Histoire religieuse entre 1807 et 1862 : pendant la Révolution, les ornements, vases sacrés n’ayant point été volés, l’église en était pourvue, mais en bien petit nombre.

A Monsieur Allain, succède en 1840 Mr Beisnier ( ?) jusqu’en 1848. Travaille à restaurer l’église qui était dans un triste état. Monsieur l’abbé Langlois lui succède jusqu’en 1851. Monsieur Théault lui succède. A cette époque on construit les deux chapelles latérales dont l’une est dédiée à la très Ste Vierge et l’autre à Saint Jean Baptiste. Bénédiction de deux cloches. Mr Théault décède en 1861. Monsieur Théault qui aurait voulu construire une nouvelle église, fit faire seulement une jolie côtière au midi, la commune s’étant imposée pour cette construction seulement.

 

 

 

PONTORSON – Eglise Saint-Martin des PAS

 

 

Sources manuscrites

 

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy du 7 juillet 1750  (AEC- ADA VI – LES PAS)

Conférences ecclésiastiques de 1867 et 1868 (AEC, Coutances)

Comptes de la fabrique (ADM 300 J 134 / 2)

Dossier paroissial DP 392 (AEC, Coutances) : rien à signaler (pas de mémorial)

 

 

I. Ancien Régime

 

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines - ADA VI – LES PAS

7 juillet 1750

 

 

Audit jour, sur les deux heures après midi, nous avons visité l'église des Pas, où nous avons été reçu avec les cérémonies ordinaires par Me Pierre André Gilles, prêtre desservant depuis la mort du Curé et Julien Malagré, diacre. Après avoir donné au peuple assemblé pour notre visite la bénédiction du Saint Sacrement, avec le Saint Ciboire qui n'est point doré et qui le sera pour Noël prochain, et ledit tems expiré sans cette réparation, nous l'avons déclaré interdit. Nous avons ensuite visité les ornemens et vases sacrés. Il y a un calice très mince et en très mauvais état que nous avons interdit pour Pâque prochain, ainsi que la custode si elle n'est pas dorée. Et le soleil qui n'est que de cuivre qui sera à Noël totalement interdit ne pouvant servir décemment. Il sera fourni incessamment des vases neufs pour les saintes huiles, lesquels seront partagés, l'un pour les infirmes et les deux autres pour le baptême. Nous avons interdit la chasuble rouge laquelle est hors d'état de servir. Nous avons interdit la chasuble verte dans trois mois si elle n'est pas décemment réparée, ainsi que la chasuble noire. Les autres ornemens ci-devant interdits par notre archidiacre demeureront interdits. Il y a du linge suffisamment. Nous avons interdit dès à présent le grand missel romain et le petit dans un mois de ce jour, et ordonné que dans un mois il sera fourni un missel à l'usage de notre diocèze avec un rituel et deux processionnaux. Il sera mis une boucle de fer aux fonts et un tapis. Le confessionnal est en bon état. La couverture de la nef est très mauvaise. La chaire est en mauvais état; nous avons ordonné d'enterrer une petite statue mutilée qui est sur l'autel de la Vierge; on otera une dentelle qui est sur la statue de la Vierge. Le chœur est en très mauvais état, il est découvert (pas sûr) et le lambris pourri en plusieurs endroits, en sorte qu'il y tombe de l'eau en plusieurs endroits et même sur le grand autel, où on ne célèbre qu'en crainte lorsqu'il fait quelque vent impétueux parce que, les vitres étant rompues, il y a danger d'y célébrer; pourquoi nous avons interdit le chœur pour Noël prochain s'il n'est pas d'ici ce moment réparé, et vu le danger de célébrer à l'autel dans les tems venteux et pluvieux nous avons ordonné qu'on célébrera la messe à l'autel de Ste Marguerite, qui est du côté droit, jusqu'à ce que l'autel du chœur soit en état et que les réparations nécessaires audit chœur soient faites. Il y a trois comptes à rendre; nous avons ordonné qu'ils seront rendus incessamment, qu'il sera fait un inventaire des papiers où les fondations seront détaillées, qu'il en sera fait un tableau qui sera mis dans la sacristie, de tout quoi nous sera rendu compte dans un mois par le Sr desservant. Les enfans que nous avons interrogés nous ont paru instruits. L'église est dédiée à saint Martin. Les Abbés religieux du Mont Saint-Michel sont seigneurs et patrons présentateurs et gros décimateurs; le Sr Curé jouit de la moitié des dixmes et de tous les verdages. Nous avons défendu d'inhumer à l'entrée de la principale porte de l'église et dans le sillon de la procession et ordonné qu'on n'enterre qu'à trois pieds de distance des murs de ladite église. Le cimetière est clos.

 

II. De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

 

LES PAS – Conférence ecclésiastique de 1867 (AEC, Coutances)

 

 

Histoire religieuse entre 1789 et 1807 : au moment de la Révolution et depuis 1782, Mr Nicolas Leplu Dupré est curé des Pas. Refusant de prêter serment, celui-ci est remplacé en 1792 par Pierre Jenvresse, curé d’Ardevon. Mais il est rapidement destitué à son tour. Après son départ en 1793, l’église fut fermée jusqu’en 1800. Entre 1800 et 1802, Monsieur Julien Pierre Jouey ( ?) est curé. En 1802 Mr Leplu Dupré rentre d’exil.

Article 3 : aucune trace de dévastation dans l’église, si ce n’est qu’on fit disparaître les armoiries de la famille de la Bastille qui avaient été sculptées sur leur banc. En début de 1804, Mr Leplu Dupré fut appelé à la cure de l’église St Gervais d’Avranches. Mr Jacques Cangeul fut nommé curé des Pas.

 

 

 

Conférence ecclésiastique de 1868 (AEC, Coutances)

 

Histoire religieuse entre 1807 et 1862 : aucun travail fait à l’église du temps de Mr Leplu Dupré. Apparemment, malgré les dévastations, l’église est suffisamment pourvue d’ornements, de vases sacrés, livres et meubles nécessaires au culte.

Le presbytère bâti peu avant la Révolution est dans un état convenable.

En 1826, Mr Cangeul est paralysé, et l’évêque lui envoie l’abbé Lemasle, ancien religieux bénédictin du Mont Saint-Michel, pour l’assister. Celui-ci ne reste pas longtemps, outragé par le comportement des jeunes gens. Il est remplacé par l’abbé Renault qui devient vicaire. Mr Cangeul décède en 1827. Monsieur François Bazire lui succède et Monsieur Renault devient curé à La Gohannière.

En 1823, deux cloches furent fondues et placées dans la tour par les soins de Mr Cangeul et de Mr de la Bastille, maire de la commune.

En 1834, Mr Bazire fit rebâtir le chœur de l’église et une partie de la nef et la majeure partie des dépenses se fît à ses frais. Les travaux de construction ayant été exécutés sans plan, ni devis et même mal dirigés, n’ont été que médiocrement exécutés. Les travaux d’ornementation au contraire sont d’une bonne exécution. Le retable du chœur et les statues sortis des ateliers de Mr Duccini et Portopaci de Coutances sont fait avec goût. Trois chapes furent données par ce bon curé, ces chapes qui existent encore et sont encore très convenables, servirent à toutes les fêtes.

Mr Bazire fut nommé en 1838 à la cure de Marcey, mais n’ayant pas achevé les travaux à l’église des Pas, il obtint d’y rester jusqu’à sa mort qui survint en 1843.

Mr Guillaume Godefroy lui succède jusqu’en 1852 où il est transféré à la cure du Mesnil-Garnier. Mr Edouard Renault lui succède.

En 1855, les bancs de la nef sont faits et placés. Fonts baptismaux donnés par Mr Richer de la Foulonnière.

Don d’une bannière par les paroissiens en 1856 et achat d’un dais. Bénédiction d’un chemin de croix peint sur toile et donné par Mr de la Bastille. En 1857, placement de deux statues, une de la Ste Vierge donnée par Mme de la Bastille et l’autre de St Joseph, donnée par les paroissiens.

 

 

LES PAS – AD 300 J 134 / 2

 

 

Mandat de paiement pour Houssard à Avranches, datant du 23 octobre 1895 : pour fourniture et réparation d’ornements.

 

Mandat de paiement pour Heurtaux à Villedieu, datant du 19 février 1896 : pour argenture de chandeliers, encensoirs, bénitier.

 

III. De la Séparation de l'Eglise et de l'Etat à nos jours

 

LES PAS – AD 300 J 134 / 2

 

Facture du 23 juillet 1923 sur papier en-tête Sebire-Briens à Villedieu, pour l’achat d’une chape en velours noir.

 

Contrat passé entre la mairie des Pas et un entrepreneur, Joseph Rousseau de Pontorson, pour restauration des bancs de la tour dans les mêmes conditions que ceux de la nef, et du lambris.

 

1938 : réfection au plancher des bancs, stalles et lambris.

 

1940 : remplacement de six vitraux

 

1941 une dépense de 7.000 f pour des bancs

 

 

PONTORSON- Eglise Saint-Pierre de BOUCEY

 

Sources manuscrites

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines –ADA VI - BOUCEY – 4 juillet 1750

Dossier paroissial DP 65 (AEC, Coutances) : Notes d’histoire paroissiale d’après  les historiens qui ont écrit sur l’ancien diocèse d’Avranches, d’après les manuscrits et surtout les archives de la fabrique et celles de la mairie

BOUCEY – ADM 300 J 290 / 1 (Boîte 1 : Registre des délibérations de la fabrique de 1823 à 1886)

 

 

 

 

I. Ancien Régime

 

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines –

ADA VI - BOUCEY – 4 juillet 1750

 

 

Ledit jour à trois heures après midi, nous avons visité l'église de Boucey, où nous avons été reçu avec les cérémonies ordinaires par Me Noël Joyce, curé, Me Antoine de la Rüe, Vicaire, et Me Gilles Le Tore, confesseur, après avoir donné au peuple assemblé pour notre visite la bénédiction du saint Sacrement avec le saint ciboire qui est en bon état, ainsi que le haut du soleil et la custode; nous avons visité les ornemens et vases sacrés, nous avons ordonné qu'il sera fourni des vases pour les saintes huiles pour les infirmes pour Pâque prochain. Nous avons interdit une ancienne étole qui servait autrefois pour les baptêmes; nous avons aussi interdit deux anciennes étolles. Nous avons aussi interdit un devant d'autel blanc. Les livres sont à l'usage de notre diocèze excepté le missel que le sieur curé prendra dans six semaines de ce jour. Il y a deux calices en bon état et du linge suffisamment. Le revenu du trésor est de quarante cinq livres. Les papiers sont en ordre. Le revenu des fondations est de trois cents livres; elles sont bien acquitées et dûment annoncées. Les comptes sont tous rendus. Les fonts sont en bon état; il faudra mettre un pavillon dessus. Les deux confessionnaux sont en bon état et l'autel de saint Jacques. On travaille au chœur de l'église qui sera fait de neuf. L'église est dédiée à saint Pierre; les religieux du Mont Saint-Michel nomment au bénéfice. Par une transaction passée le mois d'avril 1749 avec M. de Broglie abbé, ils sont gros décimateurs et jouissent des deux tiers et demi des grosses dîmes et de celles qui sont dues au prieuré de saint Nicolas de Pontorson. Le chapître de notre cathédrale jouit du sixième des dîmes. Le cimetière sera clos après le baptiment (?) du chœur. Nous avons défendu d'inhumer dans le sillon de la procession et à l'entrée de la principale porte de l'église et ordonné qu'on n'enterre qu'à trois pieds de distance des murs de ladite église.

 

 

BOUCEY – Dossier paroissial DP 65 (AEC, Coutances)

 

 

Eglise construite au XVIe siècle. La nef a été refaite en 1675 et le chœur en 1730. Dans la nef, deux pierres funéraires recouvrent chacune deux époux, tous deux de la même famille : Julien Escalot et Suzanne (1559) d’un côté, et Jean Escalot et Anne de l’autre (1636).

L’autre dalle placée tout à côté, est la sépulture de maître Geslin, curé de Boucey (1775). Au pied de la vieille croix du cimetière se trouve la tombe de Masselin, doyen rural (1739). Dans le chœur se trouvait l’écusson des Langeron, qui a été mutilé à la Révolution et n’est plus qu’une pierre.

 

 

Notes d’histoire paroissiale d’après  les historiens qui ont écrit sur l’ancien diocèse d’Avranches, d’après les manuscrits et surtout les archives de la fabrique et celles de la mairie :

Note écrite de la main de M. Geslin à propos des réparations de l’église entre 1750 et 1763 :

 

Urgent et nécessaire de faire réparer le pignon du chœur de l’église, ainsi que les murs de la sacristie. Il est proposé de démolir le pignon, d’allonger les côtières, de percer des fenêtres et de les vitrer.

Le 25 septembre 1763, la nef menace ruine, plusieurs ornements sont défectueux. La nef manquant de couverture, il tombe de l’eau sur la chaire. Il est demandé au curé de l’époque, Mr Geslin, d’avancer les frais des travaux, la commune ayant des dettes.

On s’engage en outre à couper un trait et poinçon qui est vis à vis du crucifix, entendue qu’il en ôte la vue, et qu’une vieille chape jaune qui n’est pas d’une couleur convenable et qui est inutile étant donné qu’on en a trois neuves, soit mise à disposition pour avoir un dais teint à fleurs, et que les pentes de l’ancien dais soient teintes en rouge pour en faire le ciel, la toile du ciel n’étant pas décente, et que trois chasubles anciennes soient démontées et que du bougran soit recollé, premièrement à la chasuble de damas rouge, il y faut une croix et un galon convenable ; que la chasuble de damas blanc tachée en plusieurs endroits et remplies de pièces d’autres étofes, soit reblanchie et garnie à neuf pour servir aux fêtes de la sainte Vierge ; que la dernière chasuble blanche à fleurs rouges soit teinte en violet pour le service des dimanches. Manquant de fonds nécessaires à ces réparations, il est suggéré de vendre la croix qui est en partie en argent et partie en cuivre et dont plusieurs morceaux se détachent, tant à la poignée qu’au globe et que l’image de la Vierge est presque déclouée, pour la remplacer par une croix en cuivre et d’utiliser le reste du bénéfice de cette vente pour la réparation des ornements, pour l’achat d’un dais et d’une des deux clochettes de procession, les anciennes étant hors d’état de servir.

 

Facture du Sieur Jean-Baptiste Georget pour l’achat d’un grand Christ, en date du 11 août 1762. Facture de M. Saigner doreur, pour la dorure de l’image de saint Paul patron collatéral, en date du 28 octobre 1762.

 

Le 9 août 1764 : délibération à propos d’une proposition du curé d’avancer les fonds nécessaires au percement de deux fenêtres, l’une du côté nord, l’autre du côté sud et de les faire vitrer. La délibération aboutit à un accord. Le curé propose également de fournir les bancelles pour la nef et il obtient l’accord pour acheter  deux tuniques pour compléter l’ornement noir. Il doit être fait, aux frais du trésor, une nouvelle chaire pour remplacer celle qui est en place. ; on doit faire faire une boîte pour y ranger la bannière, raccommoder les confessionnaux et acheter un grand Rituel.

Monsieur Guillaume Brochet se propose pour les travaux de percement des deux fenêtres, « lesquelles vitres seront de la même hauteur et largeur que les deux autres qui sont proche l’autel de la Sainte Vierge et celui de Saint Jacques ». Le vitrail doit être à losange. Marché est passé avec lui.

 

Délibération à propos de la réparation et décoration des deux chapelles de la sainte Vierge et de saint Jacques, « seuls ouvrages qui restent actuellement à faire à l’église pour son accomplissement afin qu’elle soit uniforme autant qu’elle peut l’être ». Le curé est d’accord pour avancer les frais et faire faire à ses frais une statue de saint Roch accompagné de son chien pour placer au côté droit de la chapelle saint Jacques. En contrepartie, le curé leur demande de consentir à ce que son corps soit inhumé devant ledit autel de la sainte Vierge. Le curé s’engage donc à faire les réparations à la contretable ou autel de la sainte Vierge et de la faire dorer, ainsi que de faire faire la statue de saint Roch, faire effectuer les réparations nécessaires à l’autel de saint Jacques. Le curé propose en plus de substituer à ses frais six chandeliers qui sont au grand autel au lieu et place des six petits qui y sont actuellement, afin que ceux-ci puissent servir à la décoration des autels de la sainte Vierge et de saint Jacques. Le conseil est d’accord pour le requête du curé concernant l’inhumation de son corps.

 

1762 – Mémoire de ce qui a été fait à l’église :

En 1762, Gilles Le Tort donna cinq cent livres pour l’achat de la croix d’argent qui est actuellement à l’église. La même année, le Sr Geslin acheta le grand Christ qui est actuellement à l’église, qui coûta 24 livres, suivant quittance de Mr J.B. Gorges, en date du 10 août. Un piédestal pour mettre proche du grand autel, qui coûta 4 livres, pour mettre la croix d’argent.

Le Sr Geslin, curé, en 1762, paya 20 livres pour la dorure de la coupe et patenne du calice, suivant quittance à Rennes de M. Foucqué, orfèvre, 30 août 1762.

Le Sr curé en 1762 paya 42 livres pour la peinture, dorure et frais de voyage de la figure représentant S. Paul, sur quittance de Facquer, doreur de Rennes, 28 octobre 1762.

 

1763 Achat par Mr Geslin d’un drap mortuaire à Françoise Allain d’Avranches. Achat aussi d’un devant d’autel noir.

 

1764 paiement à Jean Guillaume Letempleir et fils, pour la couverture de la nef.

Achat d’un dais par le Sr Geslin. Paiement pour la réparation de la chasuble rouge (teinture, galon, dentelle et autres réparations), et de la chasuble violette, de la blanche en damas (croix et manipule). Teinture, galon, frange et doublure, croix et réparations à la chasuble du triomphan noir.

 

1765 Le Sr Geslin, curé paie Mr Guillaume Brocher, maître maçon de la paroisse de Saint Jean du Gast, pour les deux grandes vitres qui sont au bas de la nef et pour avoir démonté et replacé la croix du cimetière.

Paiement effectué à Jacques Lefranc, vitrier à Pontorson pour les réparations nécessaires aux anciennes vitres qui sont au bas de la nef. Achat d’un grand Rituel.

 

1767 Paiement à Mr François Manet, menuisier à Pontorson, pour avoir fait la chaire à prêcher, vu que la chaire à prêcher qui avait été faite en 1722 n’était propre ni décente, pour avoir fait une boîte pour la bannière et avoir effectué des réparations aux confessionnaux.

Paiement au Sieur Besnon de Villedieu pour la teinture, galon et autres réparations de la bannière.

Paiement à Jean Palix pour deux chandeliers girandoles.

Remplacement de deux bancelles qui sont du côté droit et du côté gauche, au haut de la nef.

Paiement à Mr Gérard fils, orfèvre à Avranches pour le vase d’argent pour les Saintes Huiles de l’extrême onction.

Paiement à Henri Charnel maître menuisier à Pontorson pour la table de l’autel Saint Roch, diverses réparations et sculptures à cet autel avant d’y placer la dorure et les couleurs nécesaires.

Paiement à M. Pichon, doreur pour la peinture et la dorure de l’autel saint Roch et pour la carnation et la dorure de la figure représentant saint Jacques, ainsi que pour la carnation du grand Christ au milieu de l’église. Paiement au même pour peinture et dorure de l’autel et du retable de l’autel de la Vierge.

Paiement à Mr Le Bizot, Sr de la Fontaine, maître sculpteur statuaire à Entrain, pour la façon, fourniture de la figure de saint Roch et d’un saint Esprit qui est placé au dais de la chaire à prêcher.

Paiement pour deux chandeliers girandoles pour l’autel de la Vierge.

 

Jean Geslin décède le 23 novembre 1779, à l’âge de 64 ans et est inhumé dès le lendemain au pied de l’autel de la Vierge, comme il l’avait souhaité.

D’après une note écrite sur les Registres par son vicaire M. Desplanches, il aurait également fait faire « l’arcade, la gloire et les accompagnements qui sont au haut du chœur , à faire tout dorer, repasser les statues à ses frais, à fournir et donner les six chandeliers du chœur, le pied du soleil, aussi à ses frais (…) »

 

II. De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

 

BOUCEY – Dossier paroissial DP 65 (AEC, Coutances)

Notes d’histoire paroissiale d’après  les historiens qui ont écrit sur l’ancien diocèse d’Avranches, d’après les manuscrits et surtout les archives de la fabrique et celles de la mairie :

 

Notes d’histoire paroissiale II :

 

Histoire religieuse entre 1789 et 1801 : M. P. F. Outrequin est curé de Boucey. M. François Laurent Burdelot lui succède

L’église ne fut pas dévastée. Les statues furent montées dans le clocher, exceptée celle de la sainte Vierge, qui resta dessus et reçut plusieurs coups de sabre et de pied de la part des révolutionnaires. On enleva une des cloches. Les vêtements sacerdotaux furent cachés par le custos, Jean Michelet et Jeanne Robert. Un calice, un ciboire, les vases des saintes huiles pour le baptême et l’extrême onction furent aussi cachés.

 

On dit que la Croix du Fléchet fut brisée par les révolutionnaires de Pontorson.

 

Entre 1801 et 1807 : Mr Outrequin revenu d’exil, trop malade décide d’abandonner sa cure. Il est remplacé provisoirement par Mr Gilles Leroy, puis à partir de 1805, Mr Jacques Besnard.

 

Par les soins de Mr Besnard, les statues furent remises à leur place, les vêtements furent rendus, ainsi que les vases sacrés.

 

Entre 1807 et 1862 : Sans doute l’église était pourvue misérablement d’ornements anciens, de vases sacrés, d’un calice qui existe encore, d’un ostensoir, d’un ciboire, d’une croix de procession, de vases pour les saintes huiles en argent, de livres échappés à la main des révolutionnaires ; les autels étaient garnis de chandeliers de bois. Il y en a qui pensent que le retable assez remarquable, style Louis XIV, de l’autel principal de la vieille église, et maintenant placé provisoirement dans la chapelle du côté de l’Evangile, provenait de la circata de l’église cathédrale d’Avranches. Ce qui porterait à le croire, c’est que le tabernacle a deux compartiments : l’un pour le saint ciboire et l’autre pour l’ostensoir, et que la sculpture a du mérite. Deux statues en terre cuite assez remarquables, l’une de saint Pierre et l’autre de la sainte Vierge, du même style et de la même époque, purent être conservées et remises à leur place.

 

Décès de Mr Besnard en 1813 . Eut pour successeur M. François Pierre Oury. Celui-ci loue les bancs et achète une statue de saint Jean en plâtre qu’il place au maître-autel pour faire le pendant de celle de saint Jacques. Fait faire des travaux aux presbytère.

 

En 1820, placement de la Croix du Fléchet par un M. Huet.

 

Mr Oury changea la croix de procession dont on disait qu’elle était ornée de médaillons et enrichie de pierreries, pour une autre. Achat de plusieurs chapes, d’une étole pastorale et d’un dais. Décès de M. Oury en 1849. Eut pour successeur M. Pierre Poupinet.

 

Sous M. Oury, achat de deux belles chasubles, trois belles chapes, une chape violette, un ornement noir et plusieurs belles étoles pastorales.

Mr Poupinet fit remplacer les fonts baptismaux en pierre par ceux en marbre. Achat de trois chapes noires et d’un drap mortuaire. Achat d’une bannière. Ostensoir fut remplacé par un en cuivre et sans caractère.

 

Décès de M. Poupinet en 1856. Lui succède M. Genson.

 

En 1859 pose de la première pierre d’une nouvelle tour.

 

Signé J.P. Quesnel, curé de Boucey.

 

 

BOUCEY – AD 300 J 290 / 1

 

 

Boîte 1 : Registre des délibérations de la fabrique de 1823 à 1886 :

 

29 août 1830, la fabrique autorise Mr Oury, curé de Boucey à acheter trois chapes « en dauphinne croisée dont les orfrois sont en dauphine croisée à corbeilles et le tout en dauphinne aussi croisée à pavots (…) » Elles ont été achetées chez Mr Villete Guillemon marchand d’ornements d’église à Villedieu.

 

29 avril 1832 : délibération relative à des réparations à la couverture de l’église.

 

Procès-verbal du mobilier de l’église, dressé le 5 juillet 1835 :

 

            Trois chappes neuves en dauphine croisée achettés à Villedieu en 1826

            Trois chappes noires dont deux de nulle valeur

            Deux chappes satin fond blanc de nulle valeur

            Un chasuble noir et deux tuniques noir en passable valeur

            Un chasuble fond rouge en satin, raccommodée

            Deux tuniques rouges en laine assez fraîches

            Deux chasubles vertes en laine, une pour les dimanches et l’autre pour les fériers, mi

usé

            Un chasuble violé, mi usé

            Un chasuble fond blanc satin, usé

 

            (…)

 

            Une croix de procession argentée aussi bien que les bâton

            Six chandeliers et une croix d’exposition en cuivre tous neufs

            Des chandeliers en bois aux deux chapelles

            Une lampe argentée dans le chœur

            Un bénitier en cuivre, et un goupion en cuivre

            Les vases ou empoulles pour le baptême

            Le petit vase pour huiles saintes des infirmes en argent

        Un calice en argent, et un vase en plomb ou étain pour l’eau des baptêmes

            Un soleil ou ostensoir, la gloire en argent et le pied seulement argenté

 

Séance du 25 septembre 1830 : autorisant Mr Oury, curé à acheter deux paires de chandeliers et une croix d’exposition, le tout solidement argenté, de Mr Choisetat Gallien, fabricant de bronze pour les églises et de vases sacrés, rue du pot de fer n° 8 à Paris. Les objets sont placés à l’autel de la Ste Vierge.

 

Copie d’une lettre signée Oury , du 8 mars 1837 :

 

Monsieur et cher confrère,

 

Je vous prie de bien me faire faire chez votre correspondance à Paris un chasuble dans le prix de 137 f. et dont voici les conditions pour ? ? :

            Qu’il soit de toutes couleurs, mais fond rouge

            Que l’etoffe en soit de forte durée telle que la dauphinne, gros velours, damas, et non

en satin

            Que cette chasuble soit de la même etoffe, tant la croix que l’orfroi, ou alentour de la

croix ; bref que la croix ne se fasse distinguer, démarquer que par le galon

            Que les gallons et la frange soyant beaux et bons

            Que la doublure ou bougrain soit rouge, belle et solide

            Qu’il y ait etolle, manipule, bourse, voile et pale, bien entendu

            Que le voile soit double de même etoffe que le chasuble, qu’il y ait une belle croix de

malte dessus, et une belle dentelle, dentelle solide sur les bords de ce voile

            Que le tout soit bien fait, confectionné bien solidement cousu, et dans le goût moderne

de Paris

(…) Je voudrais ce chasuble arrivé chez moi à Boucey pour l’ascencion.

 

Copie de facture du 4 avril 1837 :

Facture pour le chasuble rue du pot de fer St Sulpice n° 4 à Paris, vis à vis le portail de l’église (ci-devant rue des noyers), Biais aîné, chasublier, brodeur, fabricant d’ornements d’église (dépôts d’étoffes brochées et unies de Lion, broderies, galons ( ?)

Du 6 avril 1837, vendu à Mr l’abbé Vivien à Avranches n° 72, 1 chasuble dauphine cramoisi, croix gros de tours, fond cramoisi et Géhova, gloire or, galon sistême ( ?), or faux et soie 1ère qualité, doublure de peraline et bougrain en soye (…) 137,50 f.

 

Séance du 20 mai 1837 : commande d’un dais en velours cramoisi sans être piqué ; le ciel et les pentes doublées comme la dais de velours en cramoisi avec un Saint –Esprit au milieu du ciel du dais ; le dessus de la (blanc) carrée, du ciel sera en toille de façon blanche, forte, fine, et non comme celle de coton de Mr Anquetil, qui me parut trop clair mercredi dernier chez lui à Avranches. (Commandé à Mr Anquetil ornementier à Avranches).

 

En 1838 : réparations à la couverture de l’église.

 

26 8bre 1839 confection d’une pierre sacrée pour l’autel de la Ste Vierge.

 

14 avril 1844 : encore des travaux de couverture, ainsi que :

            faire faire des stalles neuves semblables à celles de Vessey par le même ouvrier

            des fonts en marbre pareils à ceux d’Aucey et par les mêmes ouvriers

 

3 août 1844 : achat d’ornements, chez Biais à Paris :

                une chasuble en mare d’or fin, avec croix en drap d’or, brochée, riche soye et or fin, systême galon, or faux, mais première qualité sur soye avec un saint esprit, argent fin, pour prix de deux cents dix francs

            une deuxième chasuble, dams cramoisi, broché tout or, la croix brochée tout or fin, galon or faux, 1ère qualité sur soye, comme la précédente chasuble (…)

            une chasuble violette, en damas, toute soye, croix de damas broché, or fin, gallon comme celui des deux autres, grand système comme deux autres (…)

            une chasuble damas blanc, brochée or fin et soye, croix damas broché, soye et or, bien joli dessein, galon franges et système comme deux autres (…)

            une etolle pastorale, drap d’or brochéé, or et soye, doublure de soye rouge, cordon et frange, or mi-fin (…)

            une garniture pour le grand autel de l’église de Boucey, cinq mètres de longueur, tulles brodé et joli dessein, et hauteur de 33 centimètres (…)

            une garniture pour l’autel de la Vierge, 4 mètres de même tulle que celui du grand autel, mais à dessein différent (…)

Achat d’une garniture du grand autel de Boucey, c’est-à-dire de six chandeliers et d’une croix d’exposition en proportions argentés, fait à Villedieu le 20 août 1844, faits par Jean Baptiste Gilles Chaline ( ?) Bidet, cizeleur (…) Les trois faces du pied auront trois bas-reliefs différents, savoir une Vierge, un agneau et un saint-esprit, deux chérubins à la tête de la pate dans un nuage, le chapiteau de la tige sera triangulaire de l’ordre ionique, ciseler à relief dans toutes les parties solidement argenter à l’argent mate (…)

 

Le 20 août 1844 : donné à Mr Lambert de Villedieu, la lampe de l’église de Boucey à argenter solidement, y mettre des chaines neuves à l’ozange plus longues que les anciennes, un anneau au bas, un plateau de fer blanc concave et un verre (..)

De plus le dit Lambert fera au dit curé un bénitier tout neuf, modèle riche, solidement argenté (…), encore par le dit Lambert qui argentera aussi solidement le goupillon de l’église de Boucey (…)

 

En 1850, ce n’est plus Mr Oury qui est curé de Boucey, mais Monsieur Poupinet. Puis en 1857, Monsieur A ( ?) Lanson. En 1862, Mr Jacques-Paul Quesnel lui succède.

 

En 1864 : projet de reconstruction de l’église.

 

Bénédiction de la première pierre de la nouvelle église, le 11 juin 1865 en présence de Mr Théberge, l’architecte. 9 juillet 1868 : consécration de la nouvelle église.

 

1874 : des travaux de pavage deviennent urgents (odeurs désagréables qui remontent depuis les tombes, nuisances pour le mobilier, en hiver ; en été, problèmes de poussière qui salit notamment l’autel neuf du chœur , les statues neuves nouvellement placées). Des nouveaux bancs s’avèrent également nécessaires.

 

En 1876, Mr l’abbé Gohin devient curé de Boucey.

 

Le 22 septembre 1884 : il n’y pas encore au chœur aucune stalle ni aucun siège établi ; l’ameublement de la sacristie n’est pas complètement terminé et les ornements sont ordinairement déposés dans le chœur.

 

8 février 1885 : dégâts importants à la suite d’une tempête

 

Bénédiction des cloches le 5 avril 1891.

 

Le 18 décembre 1892, Monsieur Pierre Jean-Louis Lambert devient curé de Boucey. Ernest François Coquoin le remplace le 15 novembre 1902. Le 6 décembre 1908, Emile Gabriel Marie Lecharpentier lui succède. Puis M. Herpin, en 1913. Monsieur R. Ledo lui succède en 1936.

 

III. De la Séparation de l'Eglise et de l'Etat à nos jours

 

BOUCEY – AD 300 J 290 / 1

 

Le 18 décembre 1892, Monsieur Pierre Jean-Louis Lambert devient curé de Boucey. Ernest François Coquoin le remplace le 15 novembre 1902. Le 6 décembre 1908, Emile Gabriel Marie Lecharpentier lui succède. Puis M. Herpin, en 1913. Monsieur R. Ledo lui succède en 1936.

 

1936 : travaux urgents effectués à l’église : autels, chaire, confessionnal, mobilier de sacristie furent nettoyés.

 

1937 : quête pour l’achat d’un autel en marbre blanc (commandé chez Houssard à Avranches).

Restauration des bancs et des lambris.

 

Notes : Les reliques enfermées dans les tombeaux des autels consacrés sont celles de St Clair et de St Félix. Un fragment du vêtement du Bienheureux Chapdelaine est également joint aux reliques. Un Indulgent de Rome en date du 10 avril 1938 autorise la Consécration d’un autel en l’honneur du Bienheureux. Refusée, puis accordée après instance de Mgr de Coutances, cette faveur permit la Consécration des deux autels.

 

Décembre 1938 : tempête, à la suite de laquelle plusieurs vitraux sont brisés et jugés impossibles à réparer. Marché passé avec Rault.

 

En 1954, installation de Mr l’abbé Poisson.

 

 

 

PONTORSON- Eglise Saint Laurent de MOIDREY

 

Sources manuscrites

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines - ADA VI – MOIDREY – 14 juillet 1750

Conférences ecclésiastiques de 1866-1867 (AEC, Coutances)

Dossier paroissial DP 331 (AEC, Coutances)

 

 

I. Ancien Régime

 

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines - ADA VI – MOIDREY – 14 juillet 1750

 

Audit jour que dessus après avoir donné la confirmation à un grand nombre de paroissiens de l’un et l’autre sexe et à ceux d’Ardevon  que nous y avions convoqué pour la confirmation, nous avons visité sur les quatre heures du soir l’église de Moidrey, où nous avons été reçu avec les cérémonies ordinaires par Me Alexandre Barbanchon, Curé, et Me Julien Morel, vicaire, après avoir donné au peuple la bénédiction du St Sacrement avec le saint ciboire  que nous avons ordonné être doré pour Pâque prochain, ainsi que la custode, faute de quoi l’un et l’autre sera interdit, nous avons visité les ornemens et vases sacrés. Les chasubles sont en petit nombre mais en suffisant état, excepté la chasuble violette  qui sera incessamment réparée et dont nous avons interdit le manipule. Il y a un calice qui a besoin d’être netoié; il sera mis une chaînette et gravé une croix sur le vase des saintes huiles pour les infirmes. Nous avons interdit pour Pâque prochain les vases des saintes huiles pour le baptême. Il y a des nappes et d’autres linges suffisamment. Le soleil a besoin d’être netoié. Les fonts sont en état, et les deux confessionnaux, à l’exception du marchepied pour les pénitens et d’un tapis qui manque sur lesdits fonts. La nef a besoin de couverture en plusieurs endroits. Nous avons interdit l’autel de la Vierge jusqu’à ce que la pierre de l’autel soit baissée et assurée. Nous avons ordonné d’enterrer une ancienne statue de la Vierge qui est en mauvais état. Tous les comptes sont rendus. Le revenu du trésor, qui consiste pour la plus grande partie en terres affermées, est de cent livres ou environ et celui des fondations est de soixante livres. Nous avons ordonné qu’il sera fait un inventaire des titres et chargé le Sr Curé de nous en donner avis dans trois mois de ce jour. Nous avons ordonné de prendre le rituel et le missel à l’usage de notre diocèze dans trois mois et ledit tems expiré nous avons déclaré interdits ceux qui servent actuellement. Les enfans que nous avons interrogés  nous ont paru suffisamment instruits. L’église est dédiée à saint Laurent. Mr de Moidrey est seigneur de la paroisse; les abbés et religieux de Savigny sont gros décimateurs et nomment au bénéfice. Le Sr Curé jouit du tiers et des verdages. Nous avons défendu d’inhumer à l’entrée de la principale porte de l’église et dans le sillon de la procession et ordonné qu’on n’enterrera qu’à trois pieds de distance des murs de ladite église. Le cimetière est exactement clos. Nous avons ordonné que le porche sera réparé ou entièrement supprimé.

 

II. De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

 

MOIDREY – Dossier paroissial DP 331 (AEC, Coutances)

 

Document daté du 7 novembre 1808 :

Il y est demandé que l’église de Moidrey puisse servir, étant donné l’éloignement de Pontorson. Le conseil (municipal ) demande à l’unanimité la conservation d’une chapelle , ainsi qu’une somme de 250 f par an pour l’engagement d’un chapelain, ainsi que 50 f par an pour l’entretien de la chapelle et du logement du chapelain. Le conseil supplie sa Majesté de lui accorder l’église et le presbytère pour servir de chapelle et de logement du chapelain et le peu de linge, d’ornements et la petite cloche qui y sont attachés.

Il y est dit que les réparations à faire à l’église et au presbytère sont de peu de conséquence, ne consistant qu’en quelques vitres cassées (…)

 

Enterrement , en 1809, dans le cimetière d’Ardevon, de Pierre Lauge curé dudit lieu.

 

Document datant de 1823 :

« La commune de Moidrey étant supprimée et se trouvant depuis longtemps sans prêtre, les habitanrs sont résolus de faire tout ce qui ne dépendra d’eux pour en avoir un ; il ses sont en conséquence cottisés, et offrent et promettent de payer, chaque année une somme de trois cent francs à celui que Monseigneur l’évêque voudra leur donner (…) Le presbitère est dans le meilleur état possible, l’Eglise très bien ornée (…)

 

Un nommé Legrand, curé de Moidrey écrit dans une lettre du 25 avril 1827 à l’évêque que : « quiqu’il n’y ait ny rentes ny fondation à l’église de Moidrey, canton de Pontorson, rétablie en succursale, je pense qu’il seroit bon et utile de former un conseil de fabrique conformément au décret du 30 décembre 1809 (…)

A ce courrier suit une nomination par l’évêque, le 27 avril 1827.

 

 

MOIDREY – Conférence ecclésiastique de 1866 (AEC, Coutances)

 

 

Histoire religieuse depuis 1789 jusqu’en 1801 :

Article 1er : André Raulin est curé entre 1789 et 1792. Entre 1792 et 1793, c’est MOnsieur Duhamel qui exerce ces fonctions. L’église fut fermée entre 1793 et 1801 et les habitants de Moidrey allaient aux offices où ils pouvaient.

 

Article 3ème – église paroissiale : titres et archives sont brûlées.

 

Epoque d’après Révolution jusqu’en 1807 : André Raulin rentre d’exil et revient à Moidrey en 1802 et reste curé de cette paroisse jusqu’à sa mort en 1819.

 

 

 

Conférence ecclésiastique de 1867 (AEC, Coutances)

 

 

Histoire religieuse depuis le mois d’août 1807 jusqu’au mois d’août 1862 : pas de travaux à l’église pendant l’immédiat après-Révolution, « il avoit à peine le linge et objets nécessaires au culte. »

 

Histoire paroissiale entre 1807 et 1822 : Monsieur Le Grand succède à Monsieur Raulin. En 1826 il réussit à faire ériger l’annexe en succursale en 1838. Il laissa l’église dans un triste état, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, aucune construction n’est effectuée, aucune réparation ou embellissement n’a lieu. Les ornements, linges etc… étaient insuffisants et en mauvais état. ; le presbytère assez convenable, mais sale à l’intérieur. Monsieur le Grand décéda en 1849.

 

Monsieur Bouillet remplaça Monsieur Le Grand en 1850 et fut curé de Moidrey jusqu’en juin 1852.

 

Entre 1836 et 1852 : Monsieur Ameline succède à Monsieur Bouillet. Son premier soin fut de s’occuper de l’église qu’il trouva dans un triste état. Il fait reblanchir les murs et fait faire des bancs ; fait couvrir le toit en ardoise. Il fait ériger une sacristie neuve bien meublée.

 

Le 26 mai 1856 l’église fut volée, tous les vases sacrés, calice, ciboire, ostensoir, custode furent enlevés.

 

 

 

 

PONTORSON – Eglise Saint-Martin de CORMERAY,

 

Sources manuscrites

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines –CORMERAY – 30 juin 1750

Dossier paroissial DP 141 (AEC, Coutances)

Conférences ecclésiastiques de 1866 et 1867 (AEC, Coutances)

 

 

I. Ancien Régime

 

 

Visite épiscopale de Mgr Durand de Missy – archives diocésaines –

CORMERAY – 30 juin 1750

 

 

 

Du mardi 30 juin 1750, nous Pierre Jean Baptiste Durand de Missy, évêque d'Avranches, nous sommes transportez du château de Villiers en l'église de Cormeray, où, étant arrivé sur les neuf heures avons été reçu par Me François Anquetil curé. Après avoir donné au peuple assemblé pour notre visite la bénédiction du St sacrement avec le st ciboire qui est en bon état, nous avons visité les ornemens et vases sacrés. Il y a un calice et une custode en bon état. Nous avons interdit le voile de l'ornement violet; la chasuble blanche sera interdite jusqu'à ce qu'elle soit réparée; les autres sont en assez bon état; il y a du linge suffisamment, nous avons interdit celui qui est troué jusqu'à ce qu'il soit réparé; nous avons ordonné audit curé de se pourvoir d'un missel et d'un rituel à l'usage de notre diocèse pour Noël prochain et interdit pour ledit tems ceux dont on se sert présentement. Le haut du soleil est en bon état. Nous avons ordonné qu'il sera gravé une croix sur le vase des saintes huiles pour les infirmes et qu'il sera tenu plus proprement.

Les registres des baptêmes se font en règle; nous avons ordonné qu'il sera fait incessamment une couverture de plomb pour le vase de l'eau du baptême, et que ledit vase, où il y a une rupture, sera réparé. Il sera mis une chaînette et une goupille au vase des saintes huiles pour les baptêmes. Nous avons interdit pour trois mois de ce jour le confessionnal. La chaire sera placée dans la nef. L'autel de saint Etienne demeurera interdit et la statue sera enterrée. L'autel de la Vierge demeurera interdit jusqu'à ce que la pierre de l'autel soit baissée et mise en état. Il sera mis un vernix sur la statue de la Vierge. Les enfants que nous avons interrogé nous ont paru assez instruits. Il y a cinq comptes à rendre qui seront rendus incessamment; les revenus du trésor est de vingt livres, celui des fondation est de quatre vingt livres; les papiers sont en ordre; il y a un inventaire; les clefs du trésor seront convenablement distribuées. Le trésorier pour l'année présente est Pierre Benâtre. L'église est dédiée à saint Martin. Mr le marquis de Pontcalet (?) est seigneur de la paroisse et nomme au bénéfice. Le sieur curé est seul décimateur. Nous avons défendu d'inhumer personne à l'entrée de la principale porte de l'église et dans le sillon de la procession et ordonné qu'on enterre qu'à trois pieds de distance des murs de ladite église. Le cimetière est assez clos.

 

 

PONTORSON – CORMERAY, Dossier paroissial DP 141

(AEC, Coutances)

 

Visite de l’église datant de 1761 effectuée par deux architectes nommés Jean-Baptiste Georges et Gilles Fouquet :

 

Marche-pied de l’autel vétuste, ainsi que le cadre, la table d’autel.

 

Réparations nécessaires à la chaire. Nécessaire de refaire à neuf les sièges des deux autres petites chaires.

 

Nécessaire de relever le vitrail du côté du midi et d’en changer les plombs.


 

II. De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

 

 

PONTORSON – CORMERAY – Conférences ecclésiastiques de 1866 et 1867

(AEC, Coutances)

 

 

C.E. de 1866 :

 

Juste après la Révolution, Monsieur Déloget est curé de Cormeray, pendant fort peu de temps. Dans ce temps, la voûte à l’entrée du chœur et le clocher en pierre furent abattus, et on fit la porte latérale de l’Eglise. On mit à la place de l’autel de la Ste Vierge et de l’autel St Etienne qui étaient en face de la grande porte, deux autels obliquement placés, qu’on avait fait venir d’Avranches parce qu’on voulait les livrer aux flammes. Ces autels qui font l’admiration de tout le monde et la richesse de l’église, ont été sauvés de l’incendie par Mr Déloget qui jouissait en ce temps là du crédit que lui donnait la Constitution. On ne sait pas si Mr Déloget a succédé immédiatement à Mr Levillan, curé légitime de Cormeray, ou si Cormeray était vacant à cette époque.

 

                                                                       Signé Guibert, curé de Cormeray

 

C.E. de 1867 :

 

Mr Déloget eut pour successeur Monsieur Oryan, qui part rapidement pour Macey. Suit une période d’environ dix ans, pendant laquelle la paroisse se trouve sans curé. Mr Berthelot fut ensuite environ trente ans curé de Cormeray. Pendant ce temps on fit construire une sacristie et une tour.

 

Signé Guibert, curé de Cormeray

 

 

PONTORSON – CORMERAY, Dossier paroissial DP 141

(AEC, Coutances)

 

 

1803 Tableau de la population et de la position de l’église :

498 âmes. Eglise fort ancienne, très petite et sans tour ni cloche. Proposition de garder l’église de Macey comme église commune pour les deux paroisses, étant donné sa position centrale.

 

 

 

Ivonne PAPIN-DRASTIK et Elisabeth RAFFRAY (Ardevon)/ C.A.O.A. Manche /

 juin-septembre 2002