PICAUVILLE

 

Abréviations, à faire figurer au début de chaque fichier

-          A.E.C. : Archives ecclésiastiques de Coutances

-          A.D.M. : Archives départementales de la Manche

-          C.A.O.A. : Conservation des antiquités et objets d’art de la Manche

-          C.E. conférence ecclésiastique (suivi de la date)

-          V.A. : Visite archidiaconale

-          Clmh : Classé monument historique

-          Ismh : Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques

-          S.A.H.M. : Société d'archéologie et d'histoire et  de la Manche

-          M.R.U. : Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme

 

BIBLIOGRAPHIE

Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820), Charles de Gerville, tome I arrondissement de Cherbourg, édition annotée par le Dr Michel Guibert, Société d’Archéologie et d’Histoire de la Manche, Saint-Lô, 1999, p.262-264.

VILLAND, Remy. "Picauville", Publications multigraphiées, fascicule 28, série 4, 1975, p.155-182.

RENAULT. Notes historiques et archéologiques sur les communes de l'arrondissement de Valognes. 1873. p.34-40.

 

Picauville, chapelle du Bon-sauveur

 

 

Réf documentaires :

Archives départementales de la Manche, fonds Pinel (169 j 4)

Archives du Bon-Sauveur de Picauville dont : Chapelle du Bon-Sauveur de Pont-l’abbé-Picauville, fascicule reliure spirale avec 14 planches noir & blanc (vues extérieures et intérieure de la chapelle)

 

Archives départementales de la Manche, fonds Pinel (169 j 4)

PICAUVILLE, chapelle du Bon Sauveur

 

-          trois images de la chapelle du BS de Caen par L. Reme (vue extérieure de la maquette, vue sur le sanctuaire en contre plongée, vue latérale sur l’autel)

-          fascicule reliure spirale « chapelle du BS  - Pont-L’abbé-Picauville », avec 14 planches noire et blanc (vues ext et int de la chapelle)

-          13 plans des architectes Levavasseur et Lebreton, Cherbourg (30, rue de l’Alma) : plan au niveau du cloître, , coupe longitudinale, , façade sud, coupe nord sud, façade est, , plan au niveau du chœur, , plan au niveau du cloître, modification du clocher (certains plans sont en plusieurs exemplaires)

petit croquis d’implantation (en plusieurs exemplaires)

 

Dossier communal, articles de presse

Presse de la Manche, 24 décembre 1953

« La chapelle du Bon Sauveur de Picauville a été bénite par Mgr Guyot. Trois cloches ont également reçu la consécration épiscopale. (=23 décembre 53)

Le 1er juillet 1950, était posée et bénite la 1ère pierre….Le visiteur qui pour la première fois, en cette occasion mémorable, a pénétré dans le nouvel édifice, n’a pu cacher son admiration devant la beauté artistique de l’œuvre réalisée. Cette grande chapelle, claire, aux voûtes simples et unies, aux lignes sobres et harmonieuses, relève d’une conception aussi hardie qu’originale. …

Aucune décoration superflue ne vient rompre l’harmonie de l’édifice qui reçoit un éclairage judicieux de lampadaires soigneusement ouvragés. …

L’ensemble est mesuré et donne une forte impression de beauté classique dans la disposition de parties originales et modernes.

Une nombreuse assistance devait assister à cette renaissance de la chapelle du Bon Sauveur.

Au pied de l’escalier d’honneur où avait été dressé le trône pontifical, on procéda ensuite à la bénédiction des cloches. La plus grosse des 3 cloches pèse 1.300kg fut nommée Victoire, Renée, Christiane, Henriette par les architectes et par Mme Victoire Durand, supérieure générale et Mle Christiane Dodin. La seconde d’un poids de 900kg, Marie, Joséphine, Charlotte, Juliette eut comme parrain M. Charles Touraine, maire de Picauville, et pour marraine, Mme Marie-Joséphine Clec’h, supérieure de la communauté. La 3e se nomme Anne, Françoise, Suzanne, Andrée et eut pour marraine et parrain, M. le docteur André Hédouin et Mme Suzanne Girard ».

 

 

Presse de la Manche, 29 décembre 1953

Images Presse de la Manche : Photo du clocher, pris de la tour d’honneur, encore entouré d’échafaudages. Il abrite déjà les trois cloches, récemment bénites. Il sera surmonté d’une horloge et d’une flèche ajourée.

« Quelques notes sur la nouvelle chapelle de l’hôpital psychiatrique du Bon-Sauveur à Pont-l’Abbé

« Œuvre d’art et de foi ». Telle est l’expression employée par Mgr Guyot pour désigner la nouvelle chapelle du Bon Sauveur de Pont-l’Abbé, lors de la récente bénédiction de cet admirable sanctuaire. Œuvre originale qui a rempli d’admiration tous ceux qui ont eu le bonheur de la visiter.

C’est au cours des combats de la Libération, en 1944, que fut incendiée l’ancienne chapelle du Bon Sauveur et quelques bâtiments avoisinants. Celle-ci était édifiée, un peu à l’écart, en arrière de bâtiments plus anciens et ne se signalait aux regards que par un très modeste clocheton. Son plan, en forme de croix latine, ne permettait pas, en outre, un groupement rationnel des diverses catégories de fidèles assistant aux offices.

Après les destructions de 1944 atteignant les bâtiments qui l’encerclaient, il devenait possible d’intégrer la nouvelle chapelle dans le plan général de la Communauté, qui ne comporte pas moins d’une cinquantaine de corps de bâtiments divers, et de donner au nouvel édifice la place prépondérante et logique qui lui revient dans l’axe principal du plan.

Telles furent les préoccupations qui ont guidé les architectes cherbourgeois, MM. Levavasseur et Lebreton, chargés de la construction de la nouvelle chapelle, récemment bénite.

Celle-ci se situe maintenant dans le prolongement de la grande allée bordée d’arbres qui s’ouvre derrière le portail d’honneur et se profile au-dessus du cloître, assez récent, que les bombardements avaient épargné. Il n’est pas sans intérêt de noter que ce sont les pierres récupérées de l’ancienne, pieusement recueillies et retaillées qui ont servi à élever les murs extérieurs du nouvel édifice.

Le clocher, qui est encore actuellement en voie d’achèvement est profondément ancré dans le sol et s’élève en avant du cloître. Il est destiné à recevoir une flèche ajourée en béton armé, surmonté d’une croix, ainsi portée à 47m de hauteur. Il est en outre flanqué de galeries reliant directement l’escalier de la chapelle aux bâtiments de la Communauté.

Le plan de la nouvelle chapelle est simple et n’est que la traduction exacte des besoins auxquels elle doit satisfaire.

L’autel en marbre noir, élevé sur un podium circulaire de 7 marches et entouré d’une grille de communion en fer forgé, occupe le centre d’une voûte ovoïde de 16m40 de diamètre et de 16m80 de hauteur, sur le pourtour de laquelle s’ouvrent les pénétrations de 6 chapelles rayonnantes, également voûtées et axées sur l’autel.

La coupole centrale, portée par de robustes piles, plaquées de marbre noir, est éclairée par une grande verrière de 8m de diamètre en dalles de verre éclaté, faisant corps avec la voûte. Elle est l’œuvre du maître-verrier Labouret et représente une gloire à six rayons partant du monogramme central du Christ, émergeant d’un nuage sortant de l’ombre. C’est en France du moins, la première verrière de ce genre.

Les vitraux, constitués par un jeu de fond très simple, sont timbrés de motifs allégoriques inspirés du Pater, des Béatitudes et des Litanies.

Les voûtes légères, autoportantes, construites en briques minces, enduites et peintes en ton clair, s’incurvent sous les charpentes de fer couvertes d’ardoises.

Dans la nef, des stalles de chêne clair sculpté sont réservées aux religieuses au pied de la tribune d’orgue, qui constitue le fond de la chapelle et surmonte la grille d’entrée et les claustras de fer forgé. Un très beau chemin de croix sculpté, dans la pierre, et dû au talent de Mme Guinard, est encastré dans les murs au-dessus des stalles. Des appliques de fer forgé élégamment travaillées diffusent une lumière adoucie dans tout l’édifice.

L’entrée principale de cette chapelle, dont la mise en œuvre a fait l’objet des soins les plus délicats, s’ouvre sous le clocher et donne accès à un escalier d’honneur en pierre conduisant à la nef.

A l’extérieur, de légers portiques circulaires relient entre elles les 6 chapelles ayant chacune leur entrée distincte.

Des plantations viendront ultérieurement entourer les murs un peu sévères d’un cadre de verdure où les aiguilles sombres des cyprès s’allieront aux tâches vives des massifs de fleurs.

Tout l’ensemble architectural, d’une réelle grandeur, est traité cependant avec une réelle simplicité toute monastique qui tire uniquement son caractère du rapport harmonieux des volumes entre eux et du contraste des matériaux sombres évoquant la terre jusqu’à la gloire lumineuse symbolisant vers le Ciel l’invocation liturgique : « Tu solus altissimus ». Cette œuvre « d’art et de foi » a été réalisée par la collaboration de plusieurs entreprises qui ont mené à bien les travaux : l’entreprise « Carrière et Travaux » de Nantes pour le gros-œuvre, la charpente, les menuiseries et les couvertures ; l’entreprise Turrou, de la Pernelle, pour les voûtes légères, les chantiers de Belval pour pour les stalles et l’ameublement intérieur. La peinture et la vitrerie ont été confiées aux établissements Le Barbenchon et Bernardi de Cherbourg ; le luminaire à l’entreprise Caillat, de Paris et l’installation électrique à la maison Tronchet et Lecadet, de Cherbourg. Le fer forgé est dû aux établissements Subet, de Paris et les grandes orgues à la maison Beuchet-Dabien, de Nantes.

On ne saurait que féliciter les architectes et les artisans de cette œuvre magnifique qui fait l’honneur au goût français et à la Communauté du Bon Sauveur de Picauville ». 

 

La Manche Libre, 23 mars 1958

« …Les architectes se sont mis à l’œuvre sur ce programme inhabituel. Ils ont adopté le parti de chapelles rayonnantes autour du maître-autel. Les six chapelles forment pénétration dans la voûte centrale ovoïde éclairée par une coupole lumineuse en dalles de verre éclaté. Les sacristies, oratoires et confessionnaux sont logés dans les angles restants des chapelles. Chaque nef possède son entrée particulière. Les voûtes légères sont en ellipse. La conception et le dessin de cet important édifice sont d’une incontestable qualité. Il y a grandeur et majesté. Richesse des ferronneries (grilles de communion, portes, claustras) dessinées et exécutées par le maître Raymond Subes….Richesse des stalles de Rebuffet. …

Tout ce luxe contrasterait presque avec la simplicité voulue des extérieurs…Si de certaines églises, systématiquement dépouillées, on a pu dire : « c’est trop pauvre », de la chapelle de Pont l’Abbé on a parfois regretté la richesse – une richesse qui étonne de nos jours ».

 

 

Presse de la Manche, Reportage du 24 au 29 Avril 58

« Le Bon Sauveur de Pont-l’Abbé, par Henri Landemer

….

Les douze pauvres deshérités recueillis dans les 1ères années du XIXe siècle se sont aujourd’hui multipliés par cent. Toute une ville a surgi d’une humble demeure. La blancheur des pierres neuves porte à 50m de haut la croix de la chapelle.

Actes de charité de Mme de Riou. L’auréole de bonté qui l’entourait a continué après sa mort à illuminer le Pont l’Abbé en Picauville, où elle était arrivée au début de l’année 1810, jeune épouse du maire de la commune. En 1827, c’est la création d’un « Bureau de charité. Devenue veuve en 1830, Mme de Riou se consacre entièrement au service des pauvres et utilise sa fortune à faire le bien.

L’abbé Delamare va l’aider à réaliser l’œuvre de sa vie : la création du Bon Sauveur.

…..

Le Bon Sauveur devait particulièrement souffrir lors du débarquement de 1944. Bombardé à plusieurs reprises par l’aviation et l’artillerie, l’hôpital a cessé d’être un lieu de paix et d’asile. Il faut fuir.

Quand la guerre s’éloigne du Cotentin, l’œuvre du Bon Sauveur parait ruinée. Les bâtiments sont aux ¾ détruits et il ne peut être question de regagner immédiatement Pont-l’Abbé. La vie reprend peu à peu et on regagne le Bon Sauveur mutilé. Par des prodiges de dévouement et d’ingéniosité on aménage tant bien que mal les bâtiments qui restent utilisables. L’épreuve de la guerre est terminée.

 

 

La Presse de la Manche, 15 octobre 1968

« La libération fut l’épisode le plus tragique de l’histoire du Bon Sauveur.

Les alliés pensaient que l’occupant y avait caché du matériel de guerre. Ils ne tinrent donc pas compte des croix rouges tracées sur les toits. L’hôpital fut bombardé après la descente des parachutistes. Les tirs d’artillerie provoquèrent un incendie qui se propagea rapidement. La bataille faisait rage.

L’accalmie y fut de courte durée. Les bâtiments ont été ravagés à 80%. Pour comble de misère, quand le péril s’éloignera, le pillage aura parachevé l’action destructrice des flammes et des explosifs du Bon Sauveur où cependant quelques semaines plus tard, la communauté revenait pour y aménager les locaux encore utilisables et entreprendre un travail de restauration qui exigerait des années d’efforts. Les murs d’enceinte, la chapelle étaient détruits, les bâtiments encore existants en piteux état.

Etape importante de sa reconstruction, la première pierre d’une nouvelle église conçue par deux architectes cherbourgeois, MM. Levavasseur et Lebreton, fut bénite le 1er juillet 1950. L’édifice était consacré 3 ans plus tard.

 

La Presse de la Manche, 5 février 1988

« L’hôpital psychiatrique du « Bon Sauveur »

En 1940, l’hôpital est réquisitionné par les allemands, une grande partie des malades fut évacuée vers la  Bretagne et vers Clermont-Ferrand. Comme le reste du bourg, pendant les bombardements, la plupart des bâtiments seront détruits. Après la guerre, les quelques constructions encore utilisables seront retapées. La reconstruction de l’hôpital se poursuivra jusqu’en 1957, avec sa chapelle.

 

La Presse de la Manche, 30 Juin 1987

« Les 150 ans du Bon Sauveur de Pont-l’Abbé-Picauville

La fête de la Congrégation

Le cœur de la commémoration était la messe, célébrée dans la chapelle où repose, sous une pierre aux armes des d’Aigneaux dont elle était issue, le corps de la fondatrice, Marie-Sophie du Riou ».

 

 

 

Textes plaquette sur Picauville dans « Les églises de la Reconstruction » (CAOA 2004)

 

La reconstruction de la chapelle du monastère, détruite le 11 juin 1944 lors de l’opération Cobra, est entreprise entre 1950 (pose de la première pierre le 1er juillet) et 1954 (consécration le 26 juin). La communauté du Bon Sauveur fait appel à l’architecte cherbourgeois René Levavasseur, associé à Lebreton. Disposant d’une notoriété régionale pour la réalisation de la gare maritime et de l’hôtel des Immigrants à Cherbourg, Levavasseur entreprend à Picauville un programme architectural placé sous le sceau de l’originalité, en étroite collaboration avec les deux Supérieures de l’époque, Mère Leprieur (1946-1948) puis Mère Chec’h (1948-1956). Le plan de la chapelle affecte celui d’un ostensoir dont les six branches convergent vers le sanctuaire placé au centre. Clôturé par sa grille de communion, il est surmonté d’une tour lanterne aux motifs en béton ajouré, clin d’œil régionaliste et modernisé d’un élément si cher à l’architecture religieuse normande. Ce plan à branches concentriques, éminemment fonctionnel, répond aux nécessités de séparer les espaces réservés aux différents protagonistes de l’édifice, sans pour autant les isoler : le chœur des religieuses se développe sur six travées tandis que les autres nefs  des « pensionnaires » (femmes et hommes séparés !), du public et des employés hospitaliers comportent trois travées. L’ensemble des voûtes à faible pénétration est constitué de fermes métalliques paraboliques autoporteuses sur lesquelles ont été montées des briques creuses. Ce système, économique et léger, a permis de mettre en œuvre toute la structure en béton armé pour la tour lanterne, dégagée de poussées latérales. A l’extérieur, les nefs sont reliées par des portiques semi-circulaires. Tout en permettant un accès secondaire, ils créent une articulation visuelle entre l’élément orthogonal rigide des nefs et le dessin souple du portique. La grande simplicité de la modénature architecturale de la chapelle, tant externe qu’interne, est là pour rappeler la vocation de pauvreté due à toute communauté religieuse. Toutefois, cette esthétique minimaliste est fortement contrariée par l’imposante tour clocher située en avancée de la galerie ouest du cloître, signe iconique fort, dédié à la gloire du Sauveur. C’est par une entrée très lumineuse que l’escalier d’honneur permet d’accéder au chœur des religieuses de la chapelle. Cet « atrium », avec son éclairage zénithal et la rigueur du dessin général répond au même souci de simplicité formelle, tempéré par les très beaux dessins des fers forgés des portes et de la rampe de l’escalier, dus à l’atelier parisien du décorateur Raymond Subes. (Alain Nafilyan)

 

Le mobilier de la chapelle a été traité avec le même raffinement que l’écrin qu’il décore.

Les stalles en chêne, ont été réalisées en 1953 par le sculpteur saint-lois, Etienne Rebuffet. Elles sont finement sculptées de bas-reliefs d’une riche iconographie, figurant sur les panneaux latéraux encadrés d’anges, La Transfiguration du Christ (à gauche) et l’Assomption de la Vierge Marie (à droite). Le sculpteur suit le récit de la Transfiguration, telle qu’elle est relatée par saint Matthieu (XVII, 4-12) : "…Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère et il les emmena à l'écart sur une haute montagne et il se transfigura à leurs yeux ; son visage devint brillant comme le soleil et ses vêtements blancs comme la lumière. Et voici qu'ils virent Moïse et Elie qui s'entretenaient avec lui. (…). Voici qu'une voix se fit entendre dans la nuée : "celui ci est mon fils bien aimé en qui j'ai mis toutes mes complaisances : écoutez-le. A ces mots, les disciples tombèrent le visage contre terre, saisis d'une grande crainte (…)". Sur les dosserets des stalles, le pélican (à gauche), symbole à la fois du sacrifice de la croix, du sacrement eucharistique et de la Résurrection, ainsi que deux colombes (à droite) et enfin, sur les panneaux de face, les symboles des Evangélistes, complètent les deux scènes (aigle de saint Jean et taureau de saint Marc à droite et lion de saint Matthieu, ange de saint Luc, à gauche). Les armories de la famille D'Aigneaux (sur la volée droite des stalles), rappellent  le rôle important joué par la famille tout au long de l'histoire du Bon Sauveur ; l’institution a en effet été fondée en 1837 par Madame de Riou, née Marie-Marguerite D'Aigneaux.

Etienne Rebuffet exécute également le bas-relief en bois doré à la feuille figurant la Trinité ou l’hospitalité d’Abraham de la chapelle du Saint-Sacrement (la croix en fer forgé est un travail des ateliers du Bon-Sauveur). L’œuvre est une illustration de l'épisode de la Genèse (chap. XVIII, v 1-10) dans lequel Abraham offre l'hospitalité à trois anges, révélation de Yahwey sous la forme des trois Personnes divines ou Parousie. En 1980, Rebuffet signe là une de ses plus belles œuvres, pour laquelle il soigne l’effet décoratif : le type de drapé et la chevelure ondée révèlent une inspiration nettement antiquisante tandis que l'emploi de la dorure est une référence aux icônes orientales, qui affectionnent particulièrement les représentations trinitaires ; les auréoles, enfin, dessinent une frise ornementale en arrière-plan tout en équilibrant la scène. Le sculpteur n’écrivait-il pas, en 1984 : « la forme exalte le sujet et celui-ci légitime sa forme ».

Les verrières (dalles de verre) diffusent une chaude lumière dans la chapelle. Sur chacune, un motif central symbolique (Vertus, symboles de la Vierge, de l’eucharistie, Béatitudes…) se détache du fond losangé. Elles sont l’œuvre du maître-verrier Auguste Labouret, vers 1954, qui signe aussi le joyau de cet ensemble : la grande mosaïque de verre suspendue au-dessus du chœur, figurant le monogramme du Christ (I.H.S.) dans une gloire rayonnante. Prouesse technique, elle ne mesure pas moins de 8 mètres de diamètre.

 

La technique de la dalle de verre

 

Invention du XXème siècle, dûe au peintre-verrier parisien Jean Gaudin en 1925, cette technique consiste à couler du verre coloré dans des moules afin de réaliser des dalles qui sont ensuite taillées et disposées selon le carton de l’artiste (sans intervention de peinture) sur une table de coulage. Le ciment vient alors englober la structure metallique placée entre les dalles pour en assurer le maintient. Après décoffrage, le panneau est installé dans la baie. Le rendu est révolutionnaire puisque qu’il dégage les verrières de toute figuration détaillée, privilégiant  les effets de géométrie et d’intensité de couleur, renforcée du fait de l’épaisseur de la dalle. Auguste Labouret dépose des brevets d’invention en 1933 au Salon des artistes décorateurs dans lesquels il décrit ses procédés décoratifs : il emploie notamment des dalles plus larges et retaillées par des éclats sur la face interne pour créer des effets changeants de lumière. La technique connaît ses heures de gloire dans les années cinquante, séduisant de nombreaux peintres (Bazaine, Léger ou, dans la Manche, Chapuis) et maîtres-verriers tels que Max Ingrand, Jean Barillet, Jacques Le Chevallier, Henri Martin-Granelle, etc. Elle s’émancipe alors du cadre de la baie pour venir couvrir des pans entiers de ces « murs-lumière » (cf. Urville-Nacqueville ou Saint-Jean-des-Baisants par François Chapuis). La dalle de verre a ensuite connu un déclin dû essentiellement à des problèmes de conservation. (Elisabeth Raffray)


Eglise Saint-Candide

 

Notes d’après Mr Legagneux, instituteur à Picauville vers 1930

Quelques notes d’archidiacres, de 1690 à 1761 (d’après les notes de l’abbé Hulmel), in Société d’archéologie de la Manche – Mélanges- Quatrième série (1975).

 

Construction de l’église :

Dépendait de l’archidiaconé du Cotentin et du doyenné du Plain.

 

Eglise en grande partie du XIIIème siècle ; chœur datant du XIVème, édifié par les chanoines de la Sainte-Chapelle.

1402          Côté méridional de l’église : construction de la chapelle de Saint-Christophe par les soins de Jean Pelerin, curé. Seule chapelle dont l’emplacement est encore connu (autrefois également trois autres chapelles dédiées à la Vierge, à St. Pierre et à St. Julien).

Durant le XVème siècle, remaniement des parties hautes du clocher : on pose les balustrades et les fillettes qui couronnent la tour. Sur le tout, on édifie une belle flèche octogonale, ajourée de polylobes, très proche de Notre-Dame de Carentan.

1690          Demande d’une sacristie, réparation de l’autel de la chapelle St. Pierre et de la balustrade de la chapelle St. Julien.

1702          Construction de la sacristie.

1718          La charpente du clocher menaçant ruine, la grosse cloche ne peut être sonnée.

1722          Mise en place du contrétable.

1726          Fin de la réparation de la charpente des cloches ; l’église est blanchie.

1761          La voûte de la nef menace de s’effondrer, la nef est interdite ; pour avoir accès à l’église, une porte dans la chapelle St. Pierre. Probable construction des massifs contreforts qui appuient la nef, ainsi que probable mise en place des barres de fer transversales reliant les deux côtés.

1991     Ordre de Service pour des travaux de charpente et de couverture pour le chœur, ainsi que la couverture de la nef (versants Nord et Sud) et du transept Sud, versant Est.

Visite du 28 septembre 1690, retranscription par Mgr Leroux (AEC), p. 11 et suivantes

 

Cimetière en assez bon état, mais quelques brêches à réparer – Le Sr Archidiacre trouve l’église « parfaitement belle »; mais constatant que le chœur a besoin d’être décoré et reblanchi et qu’il est nécessaire d’y faire une sacristie, il ordonne de faire ces travaux le plus tôt possible. – Il enjoint de travailler à la décoration et à la réparation de l’autel de la chapelle St Pierre et de remplacer, à la chapelle St Julien, la balustrade et les bancs qui sont fort « indécents ».

 

A - Sources manuscrites

 

ANCIEN REGIME

 

Visites archidiaconales - A.E.C.

 

Visite du 13 août 1702

Cimetière en fort bonne réparation – L’église va toujours augmentant en beauté et décoration avec une belle sacristie remplie de beaux ornements. – Le Sr Archidiacre ne trouve à redire qu’à une chapelle fort mal placée et même placée contrairement aux Déclarations du Roy qui ne veut point que les allées soit du milieu soit des ailes soient occupées de chapelles ; et cependant l’Archidiacre veut bien tolérer cette infraction, mais à condition que cette chapelle sera bien décorée et mise en état décent et qu’il y aura six pieds de distance entre l’autel et les bancs, ainsi qu’il est ordonné par les Conseils et les Statuts du Diocèse, faute de quoi il déclare qu’il sera obligé de l’interdire.

 

Visite du 26 juin 1714

L’Archidiacre trouve le cimetière et le corps de l’église en bonne reparation, les ornements en bon ordre et très propres.

 

Visite du 30 juin 1716

Cimetière en bonne réparation ; - La contretable du chœur n’est pas encore placée ; mais le

Se Curé assure qu’on la verra à la prochaine visite.

Le reste de l’église paraît fort propre.

 

Visite du 8 juillet 1718

L’Archidiacre trouve le cimetière en bonne réparation et le chœur de l’église bien disposé, et il espère le voir encore plus beau à la prochaine visite attendant une belle contretable pour le choeur et deux autres pour les chapelles de la croisée.

Attendu que la charpente du clocher menace ruine et que l’on ne peut plus sonner la grosse cloche, l’Archidiacre donne ordre au trésorier de se pourvoir du bois et des choses nécessaires à cette réparation qui est de la dernière importance.

 

Visite du 20 juin 1719

Cimetière en bonne réparation. – Le chœur de l’église est bien lambrissé et sera très propre et magnifique, aussitôt que la contretable sera placée, ce que l’on promet pour la prochaine visite. – Le reste de l’église est en bon état excepté la chapelle S Julien qui menace ruine, pour quoi l’Archidiacre enjoint à ceux qui sont obligés de droit de faire des réparations.

 

Visite du 11 septembre 1720

…L’église est en bon ordre, mas elle sera encore mieux à la prochaine visite les ouvriers étant revenus pour achever les contretables, ce qui sera un grand ornement.

 

Visite du 30 juillet 1722

Enfin, l’Archidiacre trouve la contretable mise depuis peu, ce qui est un grand ornement ; tout le chœur est en très bon état, ainsi que les chapelles de la croisée, où l’on a mis aussi des contretables fort belles, ce qui rend la de église l’une des plus belles du diocèse.

 

Visite du 18 juillet 1726

…Chœur de l’église fort beau et magnifique : on va finir de raccomoder les bois des clochers…on va blanchir l’église, afin que tout soit par les formes et noblement…

 

Visite du 25 mai 1730

Sr Archidiacre trouve le cimetière bien fermé ; la nef en bon état, bien blanchie, l’autel et le choeur dans toute la décence convenable , ainsi que les linges et ornements…Il charge le trésorier de réparer quelques endroits de la couverture par où l’eau tombe dans l’une des ailes…

 

Visite du 4 septembre 1737

…couverture très bonne : - dans la nef il y a quelques pavés à relever, mais le St curé dit qu’il espère pouvoir faire paver la nef. – Le grand autel et la contretable sont bien décorés.

 

Après la visite de 1739 il manquent les procès verbaux. Mgr Leroux s’est reporté aux registres de catholicité pour les faits.

 

1750                            les cloches ont été refondues par les Lorrains.

26 août 1761                 visite où le constat est fait que :

            Nous avons trouvé la côtière de la nef, du côté du Nord, qui quoiqu’elle soit appuyée par des arboutants de bois ne se détache pas moins de la voûte en reste que le péril est imminent que la ditte côtière ne croule et n’entraîne avec elle la voute de la 9e nef…

            …Il y a plusieurs ornements qui ont besoin d’une réparation urgente, entre autres l’ornement de pluche noire et l’ornement blanc commun…Nous avons trouvé trois Messels en très mauvais état ; nous avons ordonné qu’il en sera acheté deux neufs, et que , s’il est possible, les trois autres seront reliés en neuf…Nous avons trouvé le soleil et ciboire en bon état, ainsi que le grand calice ; il y a deux autres calices et deux patènes, dont l’intérieur n’est point doré, nous les avons interdits et interdisons jusqu’à qu’ils ayent été dorés et mis en état pour célébrer.

 

DE 1789 A LA SEPARATION DE L'EGLISE ET DE L'ETAT

 

Conférences ecclésiastiques - A.E.C. 1866 (1789 à 1801)

 

Eglise paroissiale, le 10 ventose 2e année de la République « les membres du comité de surveillance rassemblée dans le cimetière apperçoivent une croix en forme de fleur de lys sur la cidevant église, placée sur le bout de la sacristie, la font ôter et déplacer au district de Carentan, mais il en est une autre sur le bout de la flèche qu’on ne peut ôter qu’à grands frais : pourquoi nous rédigeons procès verbal. »

 

14 ventose « nouvelle réunion dans le cimetière : nous avons mis une croix en pierre [bas ?], de plus nous avons remarqué trois croix dont deux sur le bout des deux chapelles et une sur le bout de la nef qu’on ne peut abattre sans [altrié ?] pourquoi nous rédigeons procès verbal. »

 

11 prairial (30 mai 1794) « Les membres du comité donnent ordre au citoyens Maire et officiers municipaux de faire porter au plus tôt possible au district de Carentan tous les effets fournis consistant en cent chemises [bas ?] ainsi que les linges étant raportés dans la cidevant Eglise du dit lieu avec les [Cordels ?], [Bréviaires ?], la fontaine ayant servi aux cidevant fonts baptismaux, les vases sacrés savoir : un soleil doré, un ciboire, trois calices, trois patènes, deux custodes, deux boîtes dont une double à toit disant saintes huiles le tout pesant seize marcs et une once provenant de la cidevant Eglise de Picauville Signé Touzard. »

 

8 Thermidor (26 juillet 1795) « Le huit thermidor deuxième année républicaine se sont tous portés à la cidevant Eglise de cette commune, actuellement le Temple de l’Etre Suprême y ont achevé d’ôter, dépouiller et arracher ce qui restoit encore des cidevants autels et [ère ? aussitôt ?] tout ce qui pouvoit encore rappeler l’ancien fanatisme, lesquels débris ils ont mis aux différents endroits tant dans le cidevant chœur que la chapelle par lots pour être vendus à la première réquisition

            pourquoi nous avons à notre retour fais rédiger le présent procès verbal

signée : Mauduit, [Tostain ?], Marrette et Le [Toitre ?]

            il est à croire que Saint Pierre n’approuvoit pas ces opérations car sa statue en pierre par sa chute brisa la jambe gauche d’un de ces infatiguables démolisseurs ! !

            personne ne voulut l’achetter et elle fut enterrée dans le cimetière avec plusieurs autres que j’ai trouvées. »

 

13 Thermidor « Le citoyen Mauger nommé commissaire par la municipalité a fait procéder à la vente des meubles, statue de bois, autels, lambris du cy devant chœur raportée dans la cidevant Eglise de cette commune en présence de la municipalité et des membres soussignés

            Marrette, Mauduit et [Tostais ?] »

 

30 ventose (19 avril) « Décret et arrêté fait à la décade tenue dans le temple de la Baison pour l’erection d’une statue en bronze pour Mr Mgr Rousseau et Mlle Maillard-Déésse)

Article 4           outre les croix du cimetière et de l’Eglise qu’on a renversée le 11 ventose il y avoit dans l’etendue de la paroisse six autres croix qui ont eu le même sort. Du débris de plusieurs j’en ai fait une pour le cimetière en 1842, le pied servoit de montoir dans le [marché ?] de tout l’abbé et sur le croisillon se trouva une inscription attendant la fondation de Mlle Catherine Basley portée sur notre [obétier ?]

            quand aux chappelles domestiques il n’y avois alors de la révolution que celles de L’Ysles Marie et de Bennevile ; maintenant nous avons en plus le Bon Sauveur près le Pont l’abbé dont l’Eglise a été consacrée par Mgr Robion et une petite chappelle élevée par fantaisie dans la cour d’un nommé Antoine Marion qui en sert à personne… »

 

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Dossier paroissial (AEC)

 

Lettre de Lair C. de Picauville du 11 novembre 1808 :

« …je vous prie si on veut nous permettre de chanter l’office suivant la coutume le jour St Sébastien second patron de ma paroisse nous y avons des indulgences et la paroisse fête ce jour là avec grande dévotion pour le saint… ».

 

Tableau des rentes et obits de l’église saint Candide de Picauville…(non-daté), porte sur le XVIIème siècle :

Mentionne l’existence d’une confrérie de saint Sébastien dont l’établissement a été effectué par Mrs Bellisle Feuillye , demoiselle de Mesnildot et autres ; « ce dont les charges étaient de chanter une messe en l’honneur de St Sébastien, tous les mardis. »

 

Lettre de René Le Fauconnier de Bernaville (certifié véritable par Louis De Picauville, décret du 9 germinal année 13, exp. Le 17 prairial année 7 ?) :

            Demande l’autorisation de continuer de faire célébrer la sainte messe dans sa chapelle domestique pour des raisons de santé et d’éloignement de l’église.

 

Lettre de l’abbé de Percy du 19 mai 1803 :

            Relate l’installation du nouveau curé M. Pasquier et sa très bonne volonté.

« …J’ai voulu mener M. Pasquier aux fonts, il n’y a point de fonts : j’ai voulu le faire asseoir dans son confessionnal, il n’y a point de confessionnal. Au-dessus du maître-autel pend pour décoration, attaché à une longue ficelle, un vieux lambeaux sur lequel l’œil le plus attentif ne peut apercevoir, sous une épaisse couche de poussière que les croûtes d’une ancienne peinture dont il est impossible de deviner le sujet… »

 

Lettre d’Antoine Marion, Versailles 30 juin 1864, concernant Ile Marie :

            Adressée à Monseigneur pour le remercier d’avoir « bien voulut accorder à notre bon M. le curé de faire la Bénédiction de la petite chapelle que j’ai fait bâtir à Picauville pour la gloire de Dieu… »

 

Pièces sans date (vers 1805), concernant l’Ile Marie :

            A la requête de MM. Feuillye, propriétaire de l’Ile Marie, paroisse détruite à la Révolution, M. Lhermitte autorise dans l’église de l’Ile marie le culte public pour les habitants du château et des environs sous la surveillance du succursaire de Picauville.

 

Erection d’un chemin de croix dans la chapelle des religieuses du Bon Sauveur de Pont-l’Abbé-Picauville, le 3 mai 1888.

 

            Erection d ‘un chemin de croix dans l’oratoire du Noviciat du Bon-Sauveur, le 17 décembre 1900.

 

            Erection d’un chemin de croix dans l’église paroissiale, le 25 avril 1922.

 

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LIVRE PAROISSIAL

 

Notes / Livre paroissial (1839-1880 par Pierre Etienne Godefroy, curé ; 1880- 1906 par Louis le Pourry, curé ; 1906-1920 par Charles Eustache Levesque, curé)

 

Aménagements / Travaux :

1856,    réparation de la chaire

            peinture et dorure de la chaire 60F par Le Rouge de Valognes.

1859,    Erection de la Croix sur la route de Pont l’abbé à Ste Mere Eglise.

1863,    J’ai fait faire à Coutances par Mr Ménard Pierre et Cre un orgue à tuyaux et aussi la tribune qui le supporte 5700F.

 

Sur f° volant :

1881,    Une croix en rapport avec les chandeliers est placée sur le tabernacle.

1890,    Placement d’un cordon et galeries courant de chaque coté du chœur.

1899,    Me autel en marbre blanc

 

Acquisitions :

1839,    Inventaire d’entrée en fonction : 1 petite croix à relique, pied en cuivre ; fonts baptismaux en pierre ; 2 calices coupe d’argent pied en cuivre ; 1 petit ciboire d’argent ; 1 ostensoir gloire d’argent seulement ; 1 petite custode d’argent.

1844,    la croix pour soutenir de la station [du carême] 25 F

            chandeliers d’acolyte, 43F50

1848,    les fonts baptismaux que j’ai trouvé à Picauville consistaient en mauvaise pierre du pays qui se détachait par vétusté, l’intérieur était simplement fait en poterie, le dessus qui était en bois ne fermait pas solidement….mon projet de mettre des fonts en marbre…un marchand d’ornements me vient voir et j’achettai les fonts en marbre et Mr [Paul] Duhoumet [un paroissien] paya 182F10. J’ai fait faire ensuite le couvercle en cuivre que j’ai payé 99F70.

1848,    Achat d’un petit calice de“ rencontre”  46F.

1848,    Un lutrin en bois énormément large occupait le chœur et masquait la vue de l’autel ; un voyage fait à Versailles m’a fait rencontrer une Aigle. Il m’a coûté sans dorure 75F, la dorure et la ferrure m’a coûté 69F.

1853,    [Après la mort du prêtre Levavasseur*] j’ai achetté [de ses héritiers] un calice de forme ancienne et entièrement en argent.

1855,    Nouvel inventaire : 1 calice argent vermeillé neuf ; 1 calice argent forme ancienne, 3 calices pieds en cuivre argenté ; 1 ostensoir, gloire seule en argent, 1 ciboire argent, propre ; 1 custode ; 1 lutrin av. un aigle.

1856,    achat à Paris d’un ange pour la chaire, ainsi que rosaces, étoiles, évangélistes.

1857,    achat des 6 grands flambeaux du chœur 230F

            achat du tableau du Sacré Cœur 150F.

1860,    Liturgie romaine par Mgr Daniel.

1861,    3 tabourets garnis en velours rouge achettés à Valognes 100F.

1896,    croix et 6 chandeliers en bronze doré don des parrain et marraine de la cloche, Ct. et Ctesse d’Aigneaux. à

 

Etat des églises de 1845 (AEC)

 

…en bon état d’entretien. Sous le rapport de l’art elle offre beaucoup d’intérêt. Elle est suffisante pour la population.

 

Registre des Délibérations de l’Ancienne Fabrique de l’église Saint-Candide 1843-1906

 

Séance du 5 juillet 1845 : “…Examen fait par année, des dépenses que Mr Godefroy a faites à la décoration et réparation de l’Eglise, avons reconnu et reconnaissons d’après les quittances des ouvriers et les notes qu’il tient :

            1° qu’en 1839 et 1840 il a payé  385,30

            2° qu’en 1841 il a payé             204,20

            3° qu’en 1842 il a payé             329,37

            4° qu’en 1843 il a payé             224,…

            5° qu’en 1844 il a payé             375,50

Enfin à compte sur les chappes             600,…

Et encore réparation du chœur              930,…

…Le Curé offre de faire généreusement la remise des réparations du chœur s’élevant à la somme de …930 et 2c de la sacristie s’élevant à …329 en tout….

…Comme ça été que les soins de Mr le Curé que l’Eglise est trouvée dotée de ce susdit calice du prix de 310 f et d’une belle chappe fond blanc, nous chargeons M le Curé d’exprimer notre reconnaissance aux personnes bienfaisantes qu’il connaît…”

 

Séance du 4 mars 1849 : “…les membres du Conseil de la Fabrique de Picauville réunie au lieu ordinaire de leurs séances pour me donner leurs avis et consentement à la délibération prise par le conseil municipal tendant à faire abattre tous les pommiers du cimetière de la dite église et les vendre pour en employer le prix à accroître ou du moins faire dresser le cimetière du côté du midi…” (le cimetière étant devenu trop petit).

 

Visite de l’Eglise par le bureau de la fabrique, 5 janvier 1851 : “…Cette visite a donné lieu aux observations suivantes : le Beffroi tant par sa vétusté que par la chute du tonnerre, est dans un état à ne pas permettre de sonner les trois cloches. La réparation entière de cette partie nous a paru indispensable. Mr Bastard a estimé approximativement la dépense comprise la fourniture et main d’œuvre à 1200 f…

…Le Pilier qui porte la chaire a été gravement endommagé par la foudre, le dessus du clocher a besoin d’être couvert en plomb, plusieurs contreforts devront sinon être refaits au moins recoiffés et pris à ciment, et des gouttières autour du chœur nous ont paru indispensables…”

 

Visite de l’Eglise par le bureau des Marguilliers, le 5 8bre 1851 : “…Cette visite nous a porté unanimement à appeler un architecte pour faire un devis qui renfermera généralement toutes les réparations, qui nous ont paru indispensables.

Comme au mois de janvier nous avions jugé des gouttières très nécessaires autour du chœur, M le Curé les ayant fait placer nous avons constaté qu’elles sont solidement établies et avons approuvé le travail…”

 

Séance du 2 janvier 1853 : Les membres du bureau des Marguilliers exposent aux membres du conseil de la fabrique, la visite faite à l’Eglise :

“…nous a fait reconnaître : …que le Beffroi qui était dans un état de vétusté tel qu’il est surprenant qu’il ne soit pas arrivé malheur ; est aujourd’hui fait à neuf en bon bois de chêne sauf le plancher qui sera en bois de sappe et nous a paru très bien confectionné…”

…En outre pour en [ ?], nous sommes heureux de signaler au conseil que le mobilier de la sacristie se trouve augmenté d’une magnifique chasuble en velours rouge dont Mr Duhommet prêtre a fait présent à l’Eglise de Picauville….”

 

6 mai 1853, Donation à la fabrique de Picauville par Pierre Etienne Godefroy, prêtre curé de Picauville :“

            1° un calice en argent de forme ancienne

            2° cinq chasubles de plusieurs couleurs

            3° quatre aubes en batiste

            4° un surplis et deux rochets aussi en batiste

            5° six cordons en fil

            6° des cartons d’autel à la baguette dorée

            7° enfin le portrait de Mr l’abbé Levavasseur auquel appartenait tous ces susdits objets que j’a achettés pour les donner irrévocablement ainsi que je l’ai dit…”

 

20 7bre 1856, Donation à la fabrique de Picauville par l’abbé Duhommet prêtre :

“…d’un magnifique ornément composé d’une chasuble, unique et dalmatique en velours rouge…”

 

Visite de l’Eglise par le bureau des Marguilliers, le 2 octobre 1853 :

“…reste encore urgent :            1° de réparer la couverture de la chapelle St Pierre

                                               2° de finir le pourtour du clocher comme il est commencé

                                               3° de faire deux doubles portes en bas de l’Eglise”

 

15 7bre 1855, Donation à l’Eglise de Picauville par Mr Duhommet curé :

“…de cinq chappes, étole pastorale et une voile pour le St Sacrement…nous sont données pour compléter ce magnifique ornément…”

 

Visite de l’Eglise par le Bureau, le 4 janvier 1857 :

“…1° nous avons reconnu que la réparation commencée sur le pourtour du clocher demande à âtre achevée pour la raison que depuis que le plomb a été placé l’eau ne pénètre plus de ce côté dans le clocher.

2° nous avons remarqué que le paratonnerre a besoin d’être consolidé au plutôt attendu que la plupart des crochets qui soutiennent le fil conducteur sont détachés.

3° que le [corps ?] carré du clocher a besoin d’être repris à ciment…”

Registre des Délibérations de l’Ancienne Fabrique de l’église Saint-Candide 1843-1906

(suite)

 

Bureau des Marguilliers, le 6 janvier 1862 :

“…que Mr le trésorier doit rembourser Mr le curé des avances qu’il a faites tant pour la couverture que pour l’acquisition du livre lithurgique, voiles huméraux, [ ?], torches et autres fournitures comme burette et papier…”

 

Visite du 4 janvier 1863 :

1° pour la couverture : que des besoins au petit portail qui laisse pénétrer l’eau

travail fait au clocher : pas satisfaisant puisque les herbes y reparaissent encore

3° “…avons trouvé une croisée brisée dernièrement par le vent et sa ferrure usée par la rouille…”

 

Visite du 3 juillet 1863 : n’a été réparée que la croisée

 

Réunion des Membres du Conseil le 2 juillet 1865 dans la sacristie de l’Eglise :

Ils demandent que la chapelle de la Ste Vierge soit couverte entièrement en [chatellin ?] ; nécessité de remplacer les chevrons de la charpente par des neufs en bois de sappin ; ils constatent qu’une réparation intégrale est nécessaire sur la couverture de l’église ; intérieur de l’église : pas de réparation urgente.

 

1885,    Tableau du S-C. restauré ; encadré à neuf, transporté de l’autel au bas de la petite nef.

1888,    lavage du tableau du me autel par Levillain Vicaire. La fabrique veut lui intenter un procès en dommages et intérêts, quoiqu’il ne soit pas certain que le tableau ait souffert.

1896,    on fait disparaître du bras sud du transept “un autel en bois”, style grec ou de Renaissance remplacé par autel de pierre, autel du SC, par Jacquier de Caen.

1899,    26 avril

            on ôte le tombeau du m. autel, son tabernacle et le dôme qui le surmonte et qui est un “très beau morceau de travail”. Le baldaquin porté au presbytère “Jq’ à ce qu’on en trouve un placement avantageux”

            on pose […..] autel en marbre blanc.(Biais, de Paris)

            on a trouvé s/ le m.  autel une gde table de pierre qui semble être une anc. Pierre tombale.

1901,    Discours du curé à L’évêque  pour la confirmation

            1 me autel….a été placé, permettant d’enlever, + tard, le retable qui, quoique non sans valeur réelle, est d’un style disparate, de rouvrir ensuite la grande fenêtre et de restituer ainsi au chœur sa beauté primitive ; et de faire une seule porte centrale à la sacristie.

1920,    Consécration de l’autel de ND des Armées

            Plaques des morts (80 morts).

 

DE LA SEPARATION DE L'EGLISE ET DE L'ETAT A NOS JOURS

 

Livre paroissial de 1921 à 1976

 

(p. 4) 1922 Maître-autel et Retable : En fin Mars Monsieur Poignant est chargé par M le Curé de faire un travail de restauration au rétable du chœur en [pourtour ?] au Maître-autel en vue de la consécration solennelle de ce Maître-autel qui doit avoir lieu le 25 avril par les mains de Monseigneur Guérard, Evêque de Coutances.

 

(p. 4) 25 avril 1922 Consécration du Maître-autel et bénédiction du nouveau Chemin de croix :

Bénédiction et éréction solennelle d’un nouveau Chemin de croix en terre cuite par Mr l’archiprêtre de Valognes délégué par Monseigneur l’Evêque. Ce chemin de croix a été fourni par une Maison de Lyon par les soins de Mr Poignand Entrepreneur à Pont l’Abbé : il a coûté 4950f tous frais.

En marge : Noms des Saints dans le tombeau du Maître-autel nouvellement consacré contiens les reliques : St. Candidus /[Marinus ?]/Martyres

 

(p. 10) Mars 1924 3 vitraux à la chapelle du Sacré Cœur : Au cours de la semaine du 2 au 9 mars  Mr [Rauez ?] poseur venais placer* 3 vitraux dans la chapelle du Sacré Cœur. Ces vitraux avaient été peints par Mr Georges Merklen de la maison d’Angers (I Boulevard du Roi René). Le plus grand de ces vitraux représentant l’apparition du Sacré Cœur de Jésus à Ste Marguerite Marie dans le Noisetier du Monastère de la Visitation, en le fruit d’une souscription paroissiale (6000f). Les 2 autres lancettes qui représentent l’un S jean l’Evangéliste l’autre Ste Marguerite Marie ont été offertes par Mr le Comte et Mme la Comtesse d’Aigneaux (500f chacune). De plus un grillage a été apposé au grand vitrail (200f). Les deux lancettes en grisailles qui ont remplacé les grisailles avec personnages ci-desous ont été habilement placés par le poseur à deux petites fenêtres en bas de l’Eglise (50f).

 

* M [Rauez ?] était ami de MM. Pierre [Schier ?] en [Place ?]

 

(p. 11) 1924 Restauration de l’autel et de la chapelle du Sacré Cœur : Mr Pierre [Schier ?] de Pont l’Abbé est chargé de remettre à neuf l’autel du Sacré Cœur offert jadis il y a 23 ans à l’Eglise par M le Comte Jean d’Aignau à l’occasion de son Mariage. Restauration parfaitement réussie (634f)

M Eugène [Cosne ?] a blanchi la chapelle – peint l’antipendium de l’Autel (antipendium en terre cuite) – peint couleur bois le confessionnal, redoré les divers cadres, le tout avec le plus grand soin et plein succès (275f).

 

(p. 11) 1924 Garnitures de l’autel D’autre part Mr Houssard d’Avranches a fourni des diverses nappes d’autel, le tapis, chemin, l’intérieur du tabernacle, 4 fleurs pour l’autel, 3 rideaux pour le confessionnal (600f).(1)

 

(1)    La générosité d’une paroissienne a permis de redorer et remettre à neuf une magnifique lampe gothique qui jadis figurait au chœur de l’Eglise et qui maintenant achève de décorer la Chapelle du Sacré Cœur (300f restauration).

 

(p. 12) 23 avril 1924 Consécration de l’Autel du Sacré Cœur : en marge : Noms des Saints dans le tombeau de l’autel du Sacré Cœur contiens les reliques : SSte Ariadna/et Euphemia/Martyres

 

(p. 24) Août 1925 A la date d ‘Août 1925 Monsieur le Curé entreprend la visite paroissiale accompagné de Mr l’Abbé [Delaroque ?]. Il en profite pour solliciter les offrandes des Paroissiens en vue de la pose dans la grande nef de 15 grandes verrières avec personnages , de 10 petites en grisaille et s’il est possible de statues de Ste Marie Madeleine Postel et de Ste Vierge à l’Enfant Jésus. Cette souscription [ ?] une souscription complémentaire. Au préalable en effet M le Curé lui a assuré de la part des principales familles le don de 12 grandes verrières sur 15 et des 10 petites…

 

(p. 27) 21 mai 1926 Monseigneur l’Evêque et Mr le Curé au Presbytère : …De plus Sa Grandeur (Monseigneur Louvard) voulut bien nous promettre de faire sa première visite officielle à Picauville à l’arrière saison et de présider à l’Eglise l’inauguration de 25 verrières dans la grande nef et de la bénédiction des statues de Ste Marie Madeleine Postela et de Ste Vierge et l’Enfant Jésus.

 

(p. 28) Juin 1926 Pose des vitraux de la nef : Au cours du Mois de Juin 12 poseurs de Angers sont venus [ Schiers ?] de Pont l’Abbé.

 

(p. 28) Août 1926 Visite officielle de Mgr Louvard : Dès le trois d’Août Mr l’Abbé Delaroque avait commencé sa décoration de roses à l’Eglise pour la grande fête de la visite officielle de Monseigneur l’Evêque fixé au 208en [ ?] de la bénédiction des 15 vitraux et 10 verrières de la grande nef et de Ste Vierge et l’Enfant Jésus. Décoration splendide du meilleur goût respectant les lignes architecturales de l’Eglise …

 

(p. 42) 1928 Collecte pour les vitraux du chœur : De fin 1927 à [octobre ?] 1928 M le Curé a fait dans la Paroisse une collecte en vue de poser 8 vitraux dans le chœur de l’Eglise. Plus loin on lira ce qu’il aura été permis de faire.

 

(p. 43) 1928 Décès de M le Curé Levêque : M l’Abbé n’eût pas la joie de placer lui-même ces 8 vitraux(il décède le 10 novembre).

 

(p. 48) Février 1930 Achat de 3 chapes violettes (1500f).

 

(p. 48) Avril 1930 Achat de 3 chapes noires pour les 3èmes classes (1110f).

 

(p. 49) Juin 1930 Achat d’une chape verte : 635f

La grille qui était à l’entrée du chœur et qui ne servait pas a été déplacée, diminuée de hauteur, nettoyée et peinte, puis placée au sanctuaire pour servir de table de communion. Auparavant il y avait une table en bois qui n’était pas fixée et qui ne tenait même plus sur ses pieds.

 

(p. 50) 10 novembre 1930 Placement et bénédiction du tombeau de M. le Curé Levêque pour le 2e anniversaire de sa mort.

 

(p. 54) 30 août 1931 Organisation d’une kermesse pour payer toutes les réparations de l’église :…On peut maintenant envisager sans crainte, la continuation des travaux de l’ameublement de la sacristie. Car tous les travaux entrepris jusqu’à présent : restauration de l’orgue, achat de l’harmonium, installation de l’électricité, restauration partielle du plancher des bancs, ouverture de 4 vasistas, pose d’une table de communion, enlèvement du rétable, ouverture de la magnifique fenêtre du chevet de l’église, près du maître-autel, transformation à peu près complète de la sacristie ancienne qui était affreuse, ouverture d’une belle fenêtre genre XIIIe siècle, au chevet de la sacristie, etc… tous ces travaux qui ont coûté 41000 francs sont entièrement payés.

Et maintenant je laisse comme produit de la Kermesse et de différentes quêtes, la somme de 25000 francs pour l’ameublement de la sacristie qui reste à faire. Le plan de ces travaux a été fait par M. le chanoine Marie et le devis par M. Touroul de Coutances. Ce devis s’élève à 30.000 fr. au maximum. … Daté Picauville, le 12 septembre 1931 et signé G. Dupont.

 

(p. 56) Mi-janvier 1932 Ameublement de la sacristie : L’ameublement de la sacristie, dont il a été parlé précédemment a été mis en place vers la mi-janvier 1932. Le plus important était prêt pour la S Sébastien, 20 janvier, jour de grande fête pour la paroisse. Coût environ : 1950 fr. sans les frais accessoires.

 

(p. 57) 24 avril 1932 Bénédiction d’une statue de St Joseph : Ce même jour (IV dimanche après Pâques, 24 avril 1932) a eu lieu la bénédiction solennelle d’une nouvelle statue de St Joseph, bénédiction donnée et prêchée par le Rev. Père Estard supérieur des missionnaires de Biniville. Cette statue en remplace une autre qui s’est brisée l’année précédente en tombant avec sa console mal fixée au mur. Une quête faite presque aussitôt après l’accident par M. l’abbé Dupont avait fourni pour cela une somme de

 

(p. 83) 1944 : L’Eglise n’a que peu souffert quelques éclats par ci – par là – dans les vitraux surtout.

 

(p. 85) Janvier 1947 : la quête du dimanche 28 s’est faite pour payer les frais de restauration du calvaire – route de Pont l’Abbé – abîmé pendant les combats de juin 44 (résultat 5620F ).

 

(p. 94) 20 janvier 1949 Bénédiction d’une cloche et de vitraux : Le jour St Sébastien, monseigneur Leridez, vient, délégué de Mgneur Louvard bénir la nouvelle cloche, fondue à Villedieu, qui doit remplacer la plus petite fêlée depuis 1944. Cette cloche est payée par les paroissiens…

Les vitraux des bas-côtés sont également bénis ce même jour – payés en grande partie par les dommages de guerre, ils ne semblent pas être une réussite de couleurs, ni de lignes – qui choquent par leur raideur – en plus ils sont trop sombre – pourtant certains les admirent ( !) et les entendent “chanter”…Une aube brodée est offerte par les parrains, et la caisse de l’église paré - un ornement complet de drap d’or.

 

(p. 98) 23 octobre 1949 Petit Calvaire : le 23 octobre – au départ de cette croisade lors de la procession qui portait la statue de l’église à Clainville – a été béni le calvaire – (route de Clainville – Port Beurrey) restauré par les familles Tourainne et Belliard – en action de grâces pour la protection éprouvée pendant la guerre. Le précédent calvaire avait été renversé pendant les hostilités.

 

(p. 122) Noël 1956 Notre Eglise : D’ailleurs notre église devient triste – vitraux cassés depuis la guerre – les enduits tombent – le plancher sous les bancs est dans un état lamentable – L’humidité en a eu raison. Il faut à tout moment mettre des planches pour boucher le plus gros des trous. Les bancs risquent de s’écrouler sous les assistants, presque tous les pieds étant vermoulus. Quand pourrons-nous faire des travaux ? Les toitures sont en mauvais état _ quoique maintenues vaille que vaille par Mr Bause le couvreur de Picauville. Le clocher s’abîme aussi. Mais les Beaux arts qui doivent diriger les travaux prévus (depuis que l’église est classée monument historique) ne sont pas riches paraît-il. Alors il faut attendre.

 

(p. 128-129) 1958 Vitraux Des vitraux sont posés dans les chapelles pour remplacer ceux mis après la guerre de 14-18 – abîmés en 1944. Les maquettes ont été approuvées par la commission artistique de l’évêché . Mais la réussite ne semble pas complète. Celui de la chapelle sud évoque l’Eucharistie avec des dessins rappelant le sacrifice d’Abel, celui d’Abraham, du Christ, en face l’agneau pascal, la manne, la multiplication des pains, le pain et le vin à la Cène – Dans la chapelle nord : les litanies de la Ste Vierge = porte du ciel, miroir de justice Rose mystique, étoile du matin – mère très pure (un lis) Reine du Rosaire (un chapelet), quatre vitraux dans le chœur évoquant les sacrements = baptême – confirmation – pénitence – extrême onction.

Les quatre autres viendront plus tard – Une partie des travaux est couverte par les dommages de guerre. La part de la paroisse par une tombola – 300.000 Frs.

 

(p. 137-138) 1960 Orgue : Notre orgue a un impérieux besoin de restauration – Un devis est fait par la maison Beuchet de Nantes et accepté – Il est démonté et emmené à Nantes – Malgré ses imperfections il va nous manquer beaucoup.

 

(p. 139) Octobre 1960 Harmonium : J’ai fait l’achat d’un magnifique harmonium d’occasion, mais en très bon état – chez l’abbé Villain, curé de Ste Thérèse de Caen – coût 265.000 Frs.

 

(p. 141) 26 février 1961 Bénédiction des orgues : Privés d’orgue depuis plusieurs mois, nous allons avoir la joie de les réentendre, sous les doigts de Melle Henriette Brochard, notre organiste si dévouée – Une console neuve est faite, et se trouve maintenant devant l’instrument – alors que l’ancienne était derrière. Il fait treize jeux, mais certains incomplets. Le manque de moyens nous empêche de faire mieux ce qui est bien regrettable.

 

(p. 143) 1961 Travaux au presbytère : Monseigneur l’Evêque, et de nombreux invités étant attendus pour le 26 février –Mr le Maire décide de faire quelques travaux urgents et de première nécessité au presbytère – Il en profite pour installer le sanitaire – wc au rez-de-chaussée et au premier – Baignoire au 1er et 3 lavabos dans les chambres.

Est aussi refait le carrelage du vestibule et des wc . Ces travaux sont très appréciés – les wc du jardin menaçants ruine.

 

(p. 161) Janvier 1964 Travaux à l’église : Ceux du clocher et de la flèche sont terminés – la balustrade est replacée – quelques éléments sont neufs ainsi que les quatre pinacles. La galerie a reçu une chape de béton, en attendant celle de plomb – Le devis initial pour le clocher était de 90 000,00 F. Il y a un dépassement de 6 400 ,00. Les dégâts sont beaucoup plus importants que prévus. Il faut aussi 6 000,00 en plus pour le paratonnerre.

A l’intérieur de l’église le travail est commencé, le dégradement des murs d’une des chapelles fait apparaître de graves dommages venus de l’humidité. Le travail s’arrête faute de crédits.

Notre orgue est muet. Il a fallu l’envelopper pour le garantir des poussières jusqu’à la fin des travaux.

 

(p. 169) Janvier ( ?) 1966 Notre Eglise : La société française d’Archéologie visite cette année le Cotentin. Elle passe à Picauville le 10 mai. Cette visite nous vaut la fin des travaux de la chapelle nord et l’enlèvement de l’échafaudage. Mais seulement cela - pour l’instant – faute de crédits.

 

(p. 171) 1966 Travaux (suite) : Monsieur le conservateur prévoit un autel central en pierres – et doit tracer un modèle de [bancs ?]

 

(p. 171) 1966 Les cloches : Par suite de vétusté la municipalité fait remplacer par des neufs les poulains des trois cloches – et un moteur neuf à la grosse.

 

(p. 193) Août 1969 L’Eglise : L’entreprise Seves Dagan a repris le travail de restauration de notre église. Cette nouvelle tranche de restauration doit comporter la restauration de la chapelle Notre Dame des Armées et la voûte du transept. Nous souhaitons que ce travail continue, mais hélas les crédits sont limités.

 

(p. 194) Les statues : de St Pierre et St Paul ont été descendues et révèlent des socles vermoulus…

 

(p. 194) Les tombeaux des anciens curés : Ceux-ci avaient grand besoin de nettoyage et de restauration. L’entreprise Maloisel de Carentan s’en charge.

            Mr Pierre Adrien Biquet curé de         1822 à 1839

                 Pierre Godefroy                            1839 à 1880

                 Charles Levêque                            1906 à 1928

                 Paul Lecroisey                               1931 à 1947

Ont donc retrouvé une sépulture plus digne de leur mémoire, et de la gratitude que doit la paroisse à ceux qui lui ont donné tant d’années de leur vie.

 

(p. 205) Octobre 1970 Travaux à l’église…suite… : En octobre les travaux reprennent dans l’Eglise. Les murs des bas-côtés sont débarrassés de leurs enduits de plâtre verdis et lépreux et retrouvent un air de jeunesse – les pierres taillées restant désormais apparentes autour des fenêtres et des piliers.

La petite chapelle sud dont le retable tombait en morceaux, ainsi que les enduits, est restauré – le sol forme un petit bassin tapissé de galets ronds – les fonts baptismaux y sont placés.

 

(p. 209) Janvier 1971 Travaux à l’église : Interrompus quelques semaines, les travaux ont repris le 18 janvier. Les pavés des allées ont été relevés et replacés – plusieurs paroissiens ont apporté des pierres de dallages anciens. Les pauvres vieux bancs disparaissent petit à petit – le sol est refait en petit dallage de terre cuite.

Mr Bataille sculpteur à St Sauveur le Vicomte a emporté les statues de St Pierre et St Paul pour les restaurer. La chaire est démontée et emmenée à Périers où Mr Aubert spécialiste agréé par les beaux-Arts se chargera de lui faire retrouver la beauté de sa jeunesse. Comme elle cache beaucoup la visibilité vers l’autel central – il est question de la remonter au pilier sud-est c’est-à-dire à l’entrée du choeur.

Sachons déjà que la réfection du pilier sud-ouest qui supportait la chaire – et dont plusieurs colonnettes avaient été tronquées pour la placer, et le dallage des bas côtés pris en charge par la paroisse – s’élèvent à 23.400 ,00 F.

 

(p. 210) 1971 Travaux toujours… : Le sol de la chapelle sud vient d’être refait grâce aux pavés aimablement offerts – supprimant ainsi les plaques de ciment et de carrelages hétéroclites. Enfin, et c’est là que le changement sera appréciable, nous allons pouvoir nous asseoir sur des sièges en équilibre sur un sol ferme !….Aussi en accord avec Mr Traverse architecte des monuments historiques – un banc rustique en hêtre très simple nous est proposé par la maison Houssard d’Avranches.

Accord est donc passé pour

40 bancs de 2 m 38 pour la nef

6 bancs de 2.84 pour la chapelle nord

6 bancs de 4.25 pour la chapelle sud

plus 1 fauteuil de célébrant et deux tabourets.

Le tout pour la somme de 16.000,00 Fr.

…L’église maintenant est nette dans toute la pureté de son style dépouillé. IL faut préciser que trois autels ont été supprimés. Celui de la chapelle sud en pierre de Caen - qui s’effritait – avait été donné par la famille d’Aigneaux. Mme de la Houssaye accepte de le recevoir pour mettre dans leur chapelle en restauration. Celui de Notre-Dame des Armées est démonté également – de même qu’un autre en bois faisant pendant à la petite chapelle – sous le grand vitrail du bas côté nord.

Plusieurs statues de plâtre sont supprimées sauf la Ste Jeanne d’Arc et St Antoine que nous avons réussi à garder. Quand les moyens le permettront on en fera refaire en bois ou en pierre.

A propos des statues – rappelons qu’en faisant les carrelages du sol il a été trouvé, enfouies en terre deux petites statues mutilées – une représentant un personnage – prêtre ou évêque avec un animal dressé contre lui – peut-être St Gilles – l’autre représente une femme abritant dans es plis de sa robe, trois petits personnages. Toutes les têtes ont été supprimées. Beaucoup d’ossements humains ont aussi été retrouvés et enterrés dans le cimetière.

 

(p. 218) 1971 Table d’autel ancien : En faisant les travaux pour le chauffage, les ouvriers ont dégagé une grande dalle – table d’un autel ancien – servant de pas de porte à la sacristie (derrière le maître-autel). Cette pierre d’un seul bloc mesure 2m45 de long, 75 cm de large, 18 cm épaisseur. Les ouvriers de l’entreprise Dagan construisent un socle en pierre, devant le grand vitrail du bas côté nord – et placent dessus la grande pierre – malheureusement fendue en deux en l’extrayant – mais habilement recollée. Les statues de Ste Thérèse et Ste Marie Madeleine sont posées dessus.

 

(p. 221) 1972 Projet d’autel central : L’architecte en chef avait prévu un autel central en pierre. Maintenant il opte pour le bois – un devis est demandé à Mr Aubert de Périers – qui s’élève – pour autel et estrade à la somme de 11.164,51 Francs. Accord est pris – le travail doit être exécuté prochainement.

 

(p. 223) 1972 Travaux… : L’entreprise Maloisel de Carentan nettoie et redore à le feuille d’or les 1298 lettres des plaques à la mémoire des morts de la guerre 14-18 de la Chapelle N-Dame des Armées – coût 613,00 F après remise gracieuse de 15 %

Vitraux : Réparation de plusieurs vitraux à la sacristie et dans l’église – pose d’un neuf en grisaille par le maître verrier G. Lecomte de Caen – coût 2050,00 F.

Arrêt des Travaux : L’autel central est décommandé…on verra à mon retour…

 

(p. 226) 1973 Mort de M Bataille : Mr Bataille sculpteur à St Sauveur le Vicomte qui avait sculpté les statues de Ste Thérèse et Ste Marie Madeleine et restauré St Sébastien, St Candide St Pierre St Paul Ste Anne – est décédé. C’était un artiste et un brave homme, unanimement regretté.

 

(p. 240) 1975 Autel central : L’autel central prévu en 1972 et décommandé au moment de mon hospitalisation vient d’être réalisé d’une autre façon – providentielle !…

Car le coût en sera moins lourd.

Mr Tourainne ancien maire, a chez lui du bois débité depuis quelques années. Il l’offre pour construire l ‘autel.

La mère supérieure du Bon Sauveur étant d’accord, Mr Nitschl, ancien chef de travaux au B.S . se charge de diriger le travail exécuté par les ouvriers menuisiers de l’hôpital.

Une grande estrade en orme est donc montée et au-dessus un autel en chêne, un motif – le monogramme du Christ en fer forgé est réalisé par Mr Auguste Aze ferronnier à Pont l’Abbé….

 

(p. 244) 1975 Horloge de l’église : La commune vient de doter le clocher d’une horloge électrique et d’un cadran neuf, au nord. La vieille horloge – belle mécanique de cuivre a disparu…

 

B - Sources imprimées

 

Semaine religieuse du 1er décembre 1866, p. 238-239 

 

20 juin 1864, bénédiction de la chapelle de N-D . des 7 douleurs à Picauville, à 3 km de l’église. P. 163.

 

Semaine religieuse9 , 2 mars 1911, p.142 

 

« Un calvaire paroissial…, il manquait à Picauville ; les humbles croix dont nos aïeux jalonnaient leurs routes, abattues à la Révolution, n’avaient pas été relevées ; - et sur le sol de cette grande paroisse, on ne comptait plus en 1910 que deux croix : la croix des Landelles, celle de Montessy. Une autre croix, donnée par M. l’abbé Godefroy et élevée en 1853 sur un terrain offert par M. Antoine Marion, bien placée pour cueillir les habitants sur les grandes artères et les acheminer vers l’église, connut à la fois les coups de la tempête et les essais de bonnes volontés rebâtisseuses ; renversée par un orage en 1883, elle faillit être remplacée par un beau calvaire ; - ce n’était qu’un projet ; - elle se relève, amputée des deux tiers de sa hauteur, tient debout jusqu’en 1909, s’abat de nouveau….Légitimement ému de cet état de choses, M. l’abbé Levêque, le zélé curé de Picauville, voulut doter la paroisse du Calvaire qui lui manquait. Faisant appel à la générosité de ses paroissiens, des prêtres originaires de Picauville, des anciens vicaires, il reçoit de tous le plus sympathique accueil et le projet de 1883 par lui se trouve réalisé. – A quelques mètres de l’ancienne « Croix-Marion », au milieu d’un quadrilatère de 15 mètres de côté, sur un piédestal surhaussé de trois marches, s’élève bientôt une magnifique colonne : sur cette colonne, le 22 décembre 1910, un beau Christ en granit de Bretagne venait se placer après avoir reçu les baisers et les larmes d’une centaine d’assistants. Cette cérémonie n’était que le prélude de la belle fête du 19 février 1911. »

 

Semaine religieuse n° 24, 16 juin 1920, p. 290 

 

« La paroisse, répondant aux appels de son pasteur ; lui a donné, en 1919 et 1920, pour travaux à exécuter dans l’église, 16.049 fr. 95. Autel avec plaque commémorative des morts de la guerre, statues, pavé en mosaïque, vitraux, bancs, stalles, chemin-tapis d’autel, canons d’autel etc…, donnent à la maison de Dieu une nouvelle beauté. »

 

 

 

Bon Sauveur : Recherches Elisabeth Raffray  pour la CAOA 50 / 2003

église Saint-Candide : Recherches Ivonne Papin-Drastik pour la CAOA 50 / juin 2000