MONTJOIE-SAINT-MARTIN
Abréviations :
A.D. : Archives Départementales de la Manche, Saint-Lô
A.E.C. : Archives Ecclésiastiques de
Coutances, ou Archives diocésaines
Liste récapitulative des curés connus :
M. Deneuville (ou de
Neuville ou de Neufville) devient Curé en 1765 ;
il meurt en 1808, après l’intermédiaire d’un exil en Angleterre
Jean-Pierre Le Roy, son vicaire, le remplace comme
Curé, jusqu’à sa mort, en 1833
François Bernier devient curé en 1833 ; il
démissionne en 1849
Nommé en 1870, l’Abbé François Chevallier,
Curé, meurt le 11 mai 1895
Théophile Choinel devient
Curé en 1895
Jean-Marie Rault devient
Curé en 1909 ; il meurt le 20 octobre 1943
Louis Le Normand devient Curé en octobre
1944 ; il meurt le 8 mars 1957
La paroisse a été supprimée par décret du 5
décembre 1996
II. Ancien Régime
Une seule visite archidiaconale
existe (aux A.E.C.) – ADA VI
25 juin 1750, Montjoye (Saint-Martin), p.218. Visite de Mgr Durand de Missy. Il est reçu par le curé Michel Richard. Avons visité le tabernacle dont la porte sera doublée convenablement. Ensuite, avons visité la sacristie. Il y a trois calices, dont les pateines sont faussées ; elles seront incessamment redressées, faute de quoi dans trois mois nous les avons déclarées interdites. Il sera fourni une custode neuve pour Pâque. Nous avons interdit une ancienne chasuble noire jusqu'à ce qu'elle soit décemment réparée. Nous avons aussi interdit une chasuble ancienne d'un rouge pâle et une autre de la même couleur rouge un peu plus vive, ne pouvant être décemment réparées. Avons aussi interdit deux chasubles blanches dont une en (rature) de damas rouge et l'autre en broderie, jusqu'à ce qu'elles soient décemment réparées. Nous avons aussi interdit une chasuble blanche dont la croix est verte, jusqu'à ce qu'elle soit réparée; il y a huit corporaux en bon état et trois mauvais; il y a des purificatoires suffisamment.
Nous avons ordonné qu’il sera fait une pierre nouvelle
pour les fonts, celle qui est
présentement pour cet usage étant en mauvais état … les deux confessionnaux
sont en bon état … nous avons interdit le tableau de l’autel saint Joseph
jusqu’à ce qu’il soit décemment (sic) ou interdit entièrement. Le Christ
que nous avons trouvé sur ledit autel étant rompu et hors d’état d’être réparé.
Les papiers sont en ordre avec un inventaire devant
notaires.
Les fondations rapportent 94 livres.
Eglise dédiée à saint Martin; marquis de Canisy seigneur et présentateur, le curé étant gros décimateur.
Les murs et la couverture de
l’église sont en bon état et le cimetière clos.
A.D. 300 J 522 : pièces du trésor : 1739,
1741 (fondation), 1770 (titres concernant une fondation dont le titulaire est
François Banel, mais dont les charges sont
inconnues), 1785 (fondation).
II. De la Révolution à la Séparation de l’Eglise et
de l’Etat
Conférences ecclésiastiques (A.E.C.)
En 1789, M. Deneuville (ou
de Neuville) était curé depuis 1765. Ne voulant pas prêter serment, il dût
partir pour l’Angleterre ; il quitta le 11 octobre 1791, remplacé par un
curé intrus.
L’église ne fut pas complètement à
l’abri des profanations. Toutes les statues avaient disparu excepté celle du
patron, saint Martin, qui fut enfouie pour qu’elle ne fut
pas profanée. Il y avait deux cloches qui furent envoyées au district.
Le curé revient en 1802 et reprend son poste. Il
mourut en 1808. Il est inhumé près de la croix du cimetière.
1802 : l’église était alors en assez mauvais état ;
toutefois, elle était loin d’être dévastée comme tant d’autres ; les autels,
les retables et leurs ornements étaient restés intacts ; la chaire et les
bancs avaient été conservés. Les vêtements sacerdotaux
avaient été cachés par un homme religieux, qui n’eut rien de plus empressé que
de les remettre au pasteur aussitôt qu’il fut de retour.
1802, toujours, dans la seconde livraison : Il
fut assez facile de mettre l’église et la chapelle en état suffisant pour
pouvoir décemment y célébrer les saints Mystères ; …Les ornements
sacerdotaux en nombre plus que suffisant avaient été conservés dans un état
convenable.
Tous les biens ecclésiastiques, sauf le presbytère,
toutes les fondations étaient irrémédiablement perdus.
En 1808, Jean-Pierre Le Roi, vicaire, devient curé.
Il est infirme et seul. A sa mort, en 1833, Pierre Juin devient curé. Comme il
est fort mal reçu, il quitte la paroisse. L’autorité épiscopale fit alors
fermer l’église et obligea les
paroissiens à aller à Saint-James. C’est le Sous-Préfet
d’Avranches, accompagné du Maire de Saint-James, qui vient installer le curé
Juin. Finalement, tout le monde finit par l’apprécier. Il trouva une église et
un presbytère dénués et manquant de tout.
Il fallut créer la fabrique, instaurer la location
des bancs, en 1835.
M. Juin se mit à l’œuvre avec zèle et
activité, et, dans le court intervalle de trois années qui s’écoulèrent depuis
son entrée jusqu’en 1836, l’église et le presbytère avaient subi des
changements notables, le retable et l’autel étaient nettoyés et peints,
l’église blanchie, le choeur avait des stalles, le linge qui à son entrée
manquait complètement était en quantité suffisante et dans un état convenable.,
le presbytère était au moins habitable.
En novembre 1849, l’Abbé Juin se retire, remplacé
par François Bernier.
Lorsqu’en 1849, il prit le parti de se
retirer ; tout avait complètement changé ; l’église et le presbytère,
sans toutefois être riches, étaient dans un état très convenable. Eu égard aux
revenus minimes de la fabrique, les changements faits surpassaient
toute attente. Les bancs de l’église, la bannière et son armoire, une assez belle
croix argentée, un calice en argent, une chape noire avec ornement et tuniques.
Un ornement en soie jaune, les stalles du chœur etc sont dûs au zèle de Mr Juin.
Cependant, l’église et le presbytère avaient encore des besoins assez
sérieux ; malgré l’activité et les soins de l’Abbé Juin ; on n’avait
pu réussir à réparer la couverture auprès de la tour, de manière à empêcher
l’eau de tomber dans l’église …les peintures étaient complètement passées ;
la salle avait besoin d’un plancher ; ces réparations ont été faites avec
deux placards qui sont dans la salle depuis 1849.
C’est François Bernier qui rédige.
Dossier P (aux A.E.C.)
Courrier indiquant que la foudre serait tombée sur
le clocher en 1819 et y a causé un désastre.
Rangé avec les dossiers P, au nom de Montjoie-Saint-Martin, existe également un gros dossier sur
M. Gilles Delamotte, missionnaire apostolique en
Cochinchine. Série de lettres à sa famille, où l’on apprend qu’il s’est
embarqué du Havre le 15 novembre 1830. La dernière lettre est une copie de la
lettre qu’il écrivit de sa prison, début août 1839.
D G IV (aux A.E.C.) : état des églises en
1845
1° Outre ce qui concerne les ornements et la
décoration, l’église aurait besoin d’être recouverte en grande partie. Les
portes et les croisées ne sont pas en bon état. Le clocher semble s’incliner
sur l’église et menacer ruine. L’église ne paraît pas avoir aucun intérêt sous
le rapport de l’art mais peut-être n’est-il pas inutile de faire connaître
celui qu’elle offre sous le rapport du site et du point de vue. Placée au
sommet de la plus haute montagne du pays, elle domine tous les environs. A
plusieurs époques, MM. Les géographes ont choisi le
clocher pour faire leurs opérations géographiques et mesurer l’immense cercle
de pays qui s’offre à l’œil. Chaque fois, ils ont eu à regretter qu’il n’y eût
pas un clocher plus convenable que celui qui existe. Obligés de s’en servir tel
quel, ils l’ont fait découvrir pour établir leurs platte-forme,
pour le temps de leurs opérations. Il serait à désirer que le vieux clocher fut
remplacé par un autre en rapport avec le point de vue. Je ne doute pas que le
gouvernement n’y mit de l’intérêt. Il serait bâti au portail de l’église, ce
qui procurerait l’avantage de pouvoir construire une chapelle correspondante à celle
qui existe et d’agrandir par là l’église.
2° qui, à plusieurs solennités n’est pas suffisante
pour la population ;
3° les dépenses nécessaires pour les ouvrages
mentionnés ci-dessus seraient très considérables et la fabrique, ainsi que la
commune, n’ayant aucune ressource extraordinaire, ne pourrait y employer que
des sommes bien modiques
Pour couverture ………….300 f
Pour croisées …………… 150 f
Pour clocher et chapelle ……….. 11 200 f
A.D. 300 J 522 : titre de la donation JUIN, du 4 août
1863 (rentes).
Délibérations de la fabrique : 1833-1846 /
1847-1871 (deux cahiers) ; 1872-1909 (27 feuillets détachés) : 28
janvier 1835, on loue les bancs ; fin 1835, bénédiction du chemin de croix.. En fait, ces délibérations n’ont quasiment aucun contenu
autre que de formalités (nomination de membres, location des bancs,
renouvellement, acceptation de fondations, vote du budget,… ).
Le 1er juillet 1859, on autorise le trésorier à faire réparer la
toiture.
PV d’entrée en fonction du curé François Chevallier le 15 mai 1870.
Le 1er avril 1883, il a été
procédé à l’inventaire du mobilier de la fabrique, et après examen et
délibérations, tous les membres de la fabrique ont reconnu que parmi les objets
figurants audit inventaire, il n’en était aucun de la moindre valeur artistique.
24 octobre 1909, PV de prise de fonction du curé
Jean Rault.
Cahier de 8 pages contenant une liste de noms, de 1
à 240 (présences à l’église ? confrérie ?)
III. De la Séparation à nos jours
Le doyenné de Saint-James n’a pas répondu aux
enquêtes de 1950
Historique du nom de la Commune (document
transmis par Claire Le Grand, Office de tourisme de Saint-James)
Etymologiquement
le nom de Montjoie qui fut commun au moyen âge aux cris de guerre des
principaux états de France et usité aussi à cette fin par les Anglais vint de
deux mots latins : mons
mont et jovis de Jupiter d’où
l’on a fait joie (A l’emplacement de l’église temple existant au IIème siècle en l’homme de Jupiter (abbé Le Héricher ex principal collège d’Avranches) les Montjoie
furent donc à l’origine des monticules naturels ou artificiels qui se
trouvaient sur la limite commune à deux territoires et qui servaient par suite
d’objectifs militaires, donc points de rassemblement pour le ban Appel aux
Armes à l’approche de l’ennemi signalé (breton, anglais). De là à être employé
comme cri de guerre, il ne devait y avoir qu’un pas. Il fut rapidement
franchi ; mais les armées qui crièrent :
« Montjoie ! » se virent dans l’obligation d’ajouter à ce cri un
nom qui permit de les distinguer entre elles. Ce fut ainsi que les Français se
battirent au cri de Montjoie Saint-Denis, tandis que les ducs de Bourgogne
adoptaient celui de Montjoie Saint André, les ducs de Bourbon Montjoie Bourbon.
Pour les cris d’Angleterre, Montjoie Saint Georges ou Montjoie Notre Dame.
Les
Anglais poussèrent leur cri à Antioche 1191 (Croisades) à Bouvins
1292, à Mons en Puelle 1304. Les Français crièrent
Montjoie Saint Denis en 1426, lorsqu’ils
forcèrent les Anglais à lever le siège de Montargis.
Montjoie
et même Montjoie Saint Denis étaient aussi surnoms du roi d’armes. On appelait
ainsi le premier et le chef des hérauts d’armes, il était chargé d’annoncer les
guerres, les trêves, les traités de paix et les tournois. Ces rois d’armes
avaient rang d’ambassadeurs. Les Mots Montjoie Saint Denis étaient entre autres
inscriptions, brodés sur les manches du roi d’armes de France. Montjoie a tiré
son nom de ses deux monticules et de sa situation topographique (voisine de la
Bretagne).
Par
l’Instituteur de la Commune (1904-1926).
Archives communales de Montjoie Saint Martin (document
transmis par Claire Le Grand, Office de tourisme de Saint-James)
La
petite commune de Montjoie canton de Saint-James compte aujourd’hui 407
habitants.
Elle
a bien perdu de son importance du point de vue de sa population elle …en 1878.
Les
habitants se livraient à la culture et à l’élevage, Montjoie se divisait
autrefois en deux secteurs :
Saint Martin de Montjoie bâti
sur une petite colline d’une altitude de 116 mètres au dessus du niveau de la
mer et là se trouve l’église bâtie sous la guerre de religion en 1579 et
Saint-Denis, village ayant aussi sa chapelle qui remonte à une époque plus
ancienne et également située sur une colline de 170 mètres d’altitude. Ce Pays
a été autrefois occupé par les Gaulois et les Romains. Un javelot, des haches
en ont été déterrés dans un champ avoisinant le village de la Gouberdière. On y a aussi trouvé des monnaies anciennes à l’effigie
des empereurs romains. Des collectionneurs du pays en ont en leur possession.
Il est certain que les Normands s’établirent de bonne heure sur ce petit
territoire élevé et limitrophe de la Bretagne afin de surveiller le pays environnant
et s’opposer aux fréquentes incusions des Bretons.
Le
souvenir des dévastations bretonnes s’est conservé dans le nom des communes de
Saint-Laurent et Saint-Aubin de Terregatte,
c'est-à-dire terres dévastées. D’après des renseignements fournis par des
habitants du pays ayant entendu parlé d’histoire locale ancienne, des de Bretons poussés par la faim, vêtus
de peaux d’animaux armés de bâtons, d’armes primitives envahissaient au VIII,
IX, et Xéme
siècles les communes limitrophes de la Bretagne. A leur approche les gens de
Montjoie avertissaient les habitants des communes voisines en allumant de
grands feux sur les collines portant le noms de Saint-Martin de Montjoie de
Saint-Denis et en poussant des cris « Montjoie et Saint-Denis » qui
était le cri de guerre des Francs du Moyen âge.
Chaque
année, en octobre il existe à Montjoie sur la colline de Saint Denis une
assemblée portant le nom de ce saint. Des vieillards racontent que pendant leur
jeunesse, ils ont vus des paysans bretons y venir en grand nombre pour chercher
querelle aux Normands. Sur ce petit emplacement des hectares de terre les tonneaux de cidre y étaient vidés dans
le cours d’une journée. Dans la soirée les têtes s’échauffaient et la lutte
commençait pour se prolonger fort avant dans la nuit. Des deux cotés des
éclopés étaient transportés dans leurs demeures et non sans avoir assouvi leur
haine.
Les
bienfaits de la civilisation, les transactions commerciales semblent
aujourd’hui avoir adouci les mœurs Cependant il reste toujours quelques traces
de haine entre les Bretons et les Normands. Nous en avons des preuves dans les
conversations qu’ils tiennent entre eux soit dans les assemblées ou même dans
les réunions de familles.
Le
Bois Meffray
A
Montjoie existe un manoir féodal appartenant au XI siècle à la famille de
Romilly, archives de famille.
Il
passe avec les fermes qui en dépendent entre les mains de la famille des Montgommery, seigneurs de Ducey, puis dans celles de Carbonnel de Canisy. Le Manoir
appartient maintenant par alliance de famille à Mr Sort capitaine au
recrutement à Rennes. Jean de Romilly fit bâtir le manoir de Bois Meffray qui nous
reste comme un curieux spécimen d’architecture civile du XVIème
siècle. Ce manoir était autrefois entouré de douves qui existent encore en
partie. La porte crêmeliere qui donne entrée dans la grande
cour sur laquelle on lit le millésime 1567 devait être précédée d’un pont-levis.
Dans l’escalier en pierre qui conduit aux chambres se trouve une oubliette. Il
s’agit de soulever une sorte de trappe de pierre pour voir le trou béant qui
s’offre à la vue.
Sous
la révolution, le Bois Mainffray appartenait à la
famille de Canisy qui avait pour fermier un appelé Delanoé. Assis à sa table le quinze messidor au III de la République,
il prenait avec sa familles et ses domestiques, son repas du soir, lorsque sa
cuisine fut envahie par une bande de chouans. Ayant le pressentiment qu’un
danger le menaçait parce qu’il passait pour un fermier républicain, il voulut
se cacher dans son grenier mais il fut rejoint par ses ennemis et tué dans son
escalier. Le personnel de sa maison atterré par cette attaque brusque et
soudain n’osa lui porter secours.
Ci-joint
l’acte de décès de ce patriote
Aujourd’hui,
le quinze messidor, an trois de la République française et indivisible par
Son
membres du Conseil général de la commune de Saint-Martin de Montjoie pour dresser
les actes et constat de naissances, mariages et décès. Des Citoyens ont comparu
en la maison commune jean Philipe Belloir laboureur
âge de cinquante deux ans et Remi Delanoé laboureur âgé
de quarante ans tous deux en cette commune lesquels m’ont déclaré que Jacques Delanoé est décédé hier à sept heures du soir dans sa
maison au Bois Mainffrey, lesquels m’ont déclaré Jean
Philipe Belloir et René Delanoé
ont déclaré que Jacques Delanoé âgé de quarante cinq
ans est mort d’après cette déclaration je me suis sur le champ transfère au lieu
et au domicile, je me suis assuré du décès du dit Jacques Delanoë. Je dresse le
présent acte qui jeune Philipe Beloir et René Delanoé ont signé avec moi les dits jours, mois et an
susdit. Le dit Delanoë ayant été assassiné par les Chouans.
Sous
la période révolutionnaire
D’après
des renseignements transmis de père en fils, la ferme du Bois Meffray ou ou la Goutelle
étaient cultivés par des jeunes et des vieillards. A la Chontelle
il y avait huit servants et le patron
pendant la deuxième période du premier empire . Les renseignements sont d’autant plus exacts que
Mr le Sous préfet du district d’Avranches demande à la municipalité on lui fait
connaître le noms des jeunes gens en état de port des armes ayant même moins de
vingt ans. Le registre des délibérations du temps mentionne le noms des jeune
gens levés à cette époques de par la loi ainsi que le noms des déserteurs avec
leur signalement pour être transmis à l’autorité supérieure.
A
la chute de Napoléon 1er la commune se rallie aux Bourbons
Voici
un extrait tiré du registre de délibération du temps :
L’an
mil huit cent seize le trente juin nous maire et adjoint de la commune de Saint
Martin de montjoie canton de Saint James arrondissement d’Avranches département
de la Manche : après la convocation que nous avons fait aux nouveaux
membres du conseil municipal de la dite commune aux fins de prêter le serment
de fidélité à notre souverain notre bien aimé Louis XVIII étant assemblés à la
maison commune et un tous ensemble et chacun en particulier récite le mot
ci-après. Je jui fosi au Roy, obéissance à la Charte
Constitutionnelle et aux lois du royaume et ont signé par le cri de Vive le Roy
et vive la Famille de Bourbon a qui a été arrêté et signé après lecture.
Après
la chute des Bourbons, la municipalité embrasse la cour de Louis Philippe de la
République. Avec plaisir elle vit Napoléon 3 monté sur la séance du 1852
178 et sur plusieurs séances elle
lui prêta serment de fidélité en lui souhaitant des jours heureux. Voici
d’ailleurs en extrait de délibération en date le deux septembre 1852.
Les
conseillers municipaux Besnard Julien, Ameline
Louis, Jean Baptiste, Gautier Jean
Marie
….
Le
sous préfet en date du 17 août dernier a reconnu que les opérations électorales
du 22 et 29 juillet étaient régulières qu’elles n’ont donné lieu à aucune
réclamation et que rien ne s’oppose à l’installation et des conseillers
municipaux.
Ensuite
monsieur le Maire a reçu que chacun
du conseil municipal présent ont prêté serment entre les mains suivant
la forme. J’ai juré obéissance à la constitution et fidélité à l’empereur le
dit jour, mois et an sens dit
Les
habitants à Montjoie ont accepté la Constitution républicaine mais beaucoup de
vieux paysans parlent avec age du
second empire. Il est vrai que le libre échange avait apporté du bien-être dans
leurs foyers.
LE HERICHER, Edouard. L’Avranchin
monumental et historique, tome II, 1856, p. 568-571 : commune de
Montjoie : d’autres traces de l’Antiquité romaine paraissent
avoir été conservées dans des noms locaux, dont deux se retrouvent assez
souvent comme stations sur les voies antiques, les Millières,
la Fosse, Valjoie, l’opposé de Montjoie…La tradition
parle d’un oratoire très anciennement fondé à Montjoie, et d’un nommé Guillot
qui donna sept vergées pour son emplacement : elle va jusqu’à préciser la
date et le fonde en 105…
Encadrée dans un cercle d’arbres, [l’église] offre une
tour en bâtière, et d’autres constructions qui remontent qui remontent à 1779.
Les vestiges d’une église antérieure sont un autel de pierre, les angles, des
pierres tombales, dont une gravée d’un grand glaive, une autre lozangée… en 1648, cette église rendait 500 livres. Les
patrons étaient autrefois les Menfrai, ensuite les
Romilly. Dans ces derniers temps c’étaient les La Paluelle.
[la chapelle] est encore
visitée par la procession paroissiale … et des pèlerins viennent invoquer le
saint contre le mal de tête …sa statue n’a jamais pu être portée à l’église
paroissiale : un chaisier nommé Lechat, osa se
charger de cette translation ; mais arrivé à un certain endroit, il ne put
passer outre, attaqué par le mal dont le saint guérit. On voit encore auprès de
la chapelle deux vieux débris, un pied de croix et un fragment d’autel de
pierre. Ce pays, assez primitif, est fécond en légendes.
Le Logis seigneurial était le Manoir du Bois-Mainfray …Roger Mainfray
rendait compte de 100 sous en 1195 à l’Echiquier de Normandie.
LECANU, Abbé. Histoire du diocèse de Coutances et
Avranches.
1878, tome II, p. 292 : …était de patronage alternatif et estimée à 500 livres.
Graalon de Verdun en avait donné la moitié à l’abbaye
de Montmorel.
Chapelle de Saint-Denis possédée par le sieur curé de la paroisse,
présentateur. (Liste de 1752).
Etabli en succursale en 1808.
PIGEON, Abbé E.-A. Le diocèse d’Avranches, 1888, p.159 : Montjoie. La
chapelle Saint-Denis, une des plus anciennes du diocèse, était sans charge
d’âmes, sine animarum cura, dit un registre du
secrétariat, en 1736 ; le curé était son patron. Elle a été conservée, et
la paroisse s’y rend, à certaines époques de l’année, en procession.
SEGUIN, Jean. « Corpus des inscriptions
tumulaires de l’Avranchin antérieures à 1789 », Revue de
l’Avranchin, tome 21, p. 448-449 : le dallage de l’église est en mauvais état, il ne
paraît pas très ancien. Plusieurs dalles funéraires existent dans la nef, mais elles
sont faites d’un granit assez tendre, ce qui explique l’usure à peu près totale
des sculptures. Sur l’une des dalles, une croix et un calice sont encore
visibles.
Une autre laisse encore voir un écu avec
six lozanges posés 3
2 et 1…Elle appartient très vraisemblablement à la famille Gautier ou Gaultier que l’intendant N. Foucault mentionne en 1697 dans
cette paroisse. Mais l’intendant lui donne pour blason : « d’or à 3 lozanges de gueules, 2 et 1, le graveur a donc chargé le
blason de la dalle de trois lozanges supplémentaires !
CUDELOUP, Abbé. « René Prével,
prêtre de Les Biards. Vicaire à Saint-Martin-de-Montjoie »,
Revue
de l’Avranchin, tome 22, p. 529-538 ; prêtre assassiné par les soldats
républicains le 15 janvier 1796.
Semaine religieuse du 16 octobre 1952 :
Bénédiction, le 12 octobre 1952, de la chapelle Saint-Denis restaurée.
Commencée par l’Abbé Rault,
la restauration a été terminée par le chanoine Le Normand, après 1944.
Il a commencé et mené à bonne fin la
restauration de la chapelle, recouverte, dotée d’une voûte romane aux poutres
apparentes, pourvue d’un plancher neuf et garnie de bancs qui la meublent comme
elle ne le fut jamais ; il en a repeint l’autel, les vieilles et
nombreuses statues.
En 1949, l’église de Montjoie a été consacrée, et
Mgr Grente invité à bénir la chaire.
Dans le dossier communal N°347, aux AD :
Articles de Manche Eclair (3/1/1959) et de La Manche
Libre
(4/1/1959), sur les obsèques de Jean Besnard, Maire de 1924 à au moins 1950. Il
est mort le 20 décembre 1958.
Le 13 avril 1949, eut lieu la consécration de la
nouvelle église ; il a reçu ce jour-là la médaille Bene
Merenti, des mains de Mgr Guyot.
Ouest-France du 14 mars 1957, relatant
les obsèques du chanoine Le Normand, la veille.
Ouest-France du 15 mars 1957,
rétablissant la chronologie :
-
8 août 1948 : le cardinal Grente bénit
le début des travaux.
-
8 mai 1949 : bénédiction d’une cloche neuve
-
31 juillet 1949 : consécration de l’église
-
8 août 1950 : bénédiction du nouveau mobilier par le cardinal Grente
Ouest-France du 8-9 octobre 1955 :
il est mentionné la restauration du calvaire, donné en 1875 ; que la croix
du cimetière date de 1718.
Manche Eclair du 18 avril 1953 : la
commune a alors 363 hb
La chapelle a été restaurée en 1952.
En 1948, dans l’église, réfection de la voûte du
transept, du chœur, de la chapelle et de la sacristie en briques creuses,
enduits et simili pierres.
Achat de l’autel et carrelage en 1949.
Entre 1949 et 1951 : tribune, stalles, chaire,
table de communion et bancs, plancher dessous en parquet chêne
Document imprimé, sur le cimetière américain :
4410 tombes. Cimetière provisoirement établi en août 1944 ; est devenu
officiel le 16 septembre 1949 ; à ce moment, l’état français donna 12 ha.
L’architecte fut William T. Aldrich, les paysagistes Shurcliff
& Shurcliff, de Boston. L’inauguration a eu lieu
le 20 juillet 1956.
Dans la salle du Mémorial, vitraux de François
Lorin, de Chartres : grand sceau des Etats-Unis, armoiries de Carentan,
Cherbourg, Saint-Lô, le Mont Saint-Michel, Mortain, Chartres, Paris, Brest.
Aux A.D., il existe quatre cartes postales, une de
la vue intérieure de la nef, bénite le 20 mai 1928, où l’on voit faux appareil
sur les murs, un Christ en croix récent en fond de nef, et les tableaux du
chemin de croix ; les trois cartes suivantes sont différentes vues
extérieures de l’église.
N.B. : toutes les sources citées ont été lues et exploitées si
intéressantes
Josiane Pagnon, pour la CAOA 50 / juin 2005