GRAIGNES
FICHIER DOCUMENTAIRE
Abréviations
-
A.E.C. : Archives
ecclésiastiques de Coutances
-
A.D.M. : Archives
départementales de
-
C.A.O.A. :
Conservation des antiquités et objets d’art de
-
C.E. conférence
ecclésiastique (suivi de la date)
-
Clmh : Classé monument historique
-
Ismh : Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments
historiques
-
S.A.H.M. :
Société d'archéologie et d'histoire et
de
-
M.R.U. :
Ministère de
Sources :
Archives nationales :
- Fontainebleau MRU 790374/44
A.N. Fontainebleau MRU 790374/ 44
Architectes : Martinet
et Maublanc, Saint Lô,
route d’isigny
Courrier de M. Louis Binet au
directeur de la coopérative. 28 février 1958
Destruction de l’orgue Debierre.
Pas d’archives de cet instrument pour lequel sont sollicités des dommages de
guerre.
« il est temps de penser sérieusement au choix d’un décorateur
ou maître-verrier pour le plan de Mr Pison. J’ai pensé depuis longtemps à M.
François Chapuis qui ne manque pas de références (Le Pouzin,
Puilly, Lastelle (Manche),
Gérardmer, etc…) et que j’ai eu l’occasion de
rencontrer jadis à Avranches mais j’ignore son adresse actuelle. […] par
ailleurs, j’apprécie beaucoup le talent d’autres artistes : tels celui de
Jacques Le Chevallier, de Maurice Rocher, les Artisans du Sanctuaire, … aussi
je pense que vous voudrez bien me donner votre avis pour un choix qui devient
urgent malgré la lenteur des travaux.
Auriez-vous
la possibilité d’y joindre les adresses de Henri
Laurens et Maxime Adam-Tessier lesquels ont, me semble-t-il, des références
très sérieuses en sculpture ; je pense à l’un et à l’autre pour l’autel
majeur que je voudrais monolithe et pour le chemin de croix
-Rapport
d’expertise établi par M. Léonce de saint-Martin,
Paris.
Origines
des dommages :
Les
bombardements précités [bombardements artillerie et aviation] ont entrainé la
destruction totale de l’église et l’anéantissement du mobilier cultuel entreposé.
Position
de l’expert : dommage certain matériel et direct, indemnisation au titre
de la loi du 28 octobre 1946. L’indemnité est établie d’après le classement de
l’église en 2e catégorie.
Calcul
de l’indemnité :
Total
de dommages, valeur 1939 : 88.040 x 22,9 [indice de majoration]
soit 2.016.116 valeur 53
Montant
de l’indemnité 2.016.116 frcs
Montant
des honoraires 33.241 frcs
Coopérative :
L’abbé Louis Binet s’engage à
mettre à disposition de la Société coopérative une somme d’un million de francs
remboursable en trois ans pour réaliser les verrières de l’église suivant les
devis présentés par Chapuis, maquettiste 11 rue Saint-dominique
à Paris et Razin, maître-verrier 60 Bd. De
Lettre de Louis Binet à François Chapuis.
Projet et financement des vitraux
Lettre de Louis Binet au
directeur de la coopérative :
« vous me proposez de
décider d’un commun accord du choix des artistes pour l’aménagement intérieur
de l’église lors de votre prochain voyage dans la Manche…Votre proposition est
excellente mais…je dois avouer que j’ai déjà porté mon choix sur François
Chapuis […] J’ose espérer que vous ne mettrez pas votre veto face à ce choix
mais plutôt que vous voudrez bien dans le plus bref délai signifier à M Pison
que je suis très désireux de le voir collaborer sous quelques jours avec M
François Chapuis non seulement pour les vitraux mais pour l’ensemble de
l’aménagement intérieur [ …]. »
Certificat d’acquisition d’un
terrain pour l’église :
« Le maire de Graignes soussigné, certifie que le terrain nécessaire pour
la reconstruction est définitivement affecté et disponible. Il s’agit en
l’occurrence d’une partie de terrain acheté par la commune de Graignes en 1952.
Le Maire de Graignes soussigné certifie que la commune de Graignes adhère à la coopérative de reconstruction
immobilière des églises et des édifices religieux du département de la Manche
(dossier CIN 9. 167)
Le 15 septembre 1955
Intervention du député Pierre
Hénault auprès du directeur de la Reconstruction, le 13 septembre 1954
Dossier CIN 9/167 :
« comme nous l’avons déjà indiqué l’église de Graignes
ne pourra être financée que sur le plan national. La seule église inscrite sur
la nouvelle tranche d’emprunt est celle de saint Jean des Baisants.
Il faut donc attendre un nouvel emprunt ou de nouvelles dispositions
budgétaires pour pouvoir obtenir les fonds nécessaires à la mise en œuvre des
travaux. »
Courrier réponse à la
fédération nationale des édifices religieux sinistrés. Courrier adressé le
28 mars 1947, réponse non datée :
Photos avant/après
bombardement
« historique
I - a) le 6 juin
débarquement. Descente des parachutistes. 200. Forment un commando et s’installent
dans l’église, le presbytère et dans les écoles. Installent un poste émetteur
et organisent des liaisons avec ste marie du Mont et grandcamp. Pendant 3 ou 4 jours tout est calme. Quelques
prises d’armes, des patrouilles et font des prisonniers allemands. Le dimanche,
déclenchement d’une échauffourée qui met aux prises anglais et allemands. Le
soir, c’est la contre-attaque avec blindés et artilleries. Après une rude et héroîque résistance les alliés abandonnent et fuient. Les
allemands font prisonniers l’état majo américain,
tuent et massacre, pillent et brûlent les maisons et le lendemain fusillent le
curé et un R.Père franciscain qui était là ces jours
là.
b) vers la fin de juin la
bataille se poursuit sur le canal de Vire à Taute qui
rejoint Saint-Lô à Carentan. Plusieurs fois pris et repris. Les allemands
occupent à nouveau le bourg, l’église qui demeure sur la colline un point
stratégique et se repère par les alliés qui ne cessent d’harceler l’ennemi,
l’arrose copieusement d’obus. Le bourg et l’église qui se trouve détruite sont
libérés le 21 juin mais les allemands gardent certaines positions. A leur tour,
sur l’autre versant, ceux sont eux qui vont finir d’achever et de rendre
inutilisable. tous les villages et le bourg : il
ne restera que la tour fortement écrasée aux contre-forts
puissants, massive et carrée, ne sera atteinte que dans le sommet, la base
restant solidement inébranlable. »
II – actuellement, seul demeure le clocher qui
a été en partie réparé, pas encore complètement restauré, tout le reste de
l’église est détruit et la majeure partie rasée, ne peut être utilisée pour le
culte.
Dans le plan urbaniste le bourg, donc l’église, sera déplacé d’environ
Marché Jean Tisin Tribehou pour travaux de
maçonnerie et pour une somme de 26.031.688 frcs
Maçonnerie de moellon de
Creully
Incorporation de motif en
dalles de roya, fournies à pied d’œuvre par le
marbrier
Marché de M. Meniger, Percy, pour travaux de couverture et pour une
somme de 1.718.117 frcs
Marché de M. F. Razin, maître-verrier, Nantes 60 bd de la Fraternité pour une 1ère tranche de vitraux
et pour la somme de 4.858.218
Devis de F.Razin
Marché de M. René Brecy, rue Nicolle à la Haye du Puits pour travaux de
charpente, escalier, menuiserie et parquets et pour une somme de 460.224 frcs
Marché de Leran,
Saint-Lô 64,cité de Grimouville
pour travaux d’electricité et pour la somme de
287.300frcs
Marché de Jules Jeanne, Pont-hébert pour travaux de charpente et de menuiserie et pour
la somme de 4.082.990 frcs
Contentieux avec l’entreprise
Tisin
Contentieux avec l’entreprise
Meniger
Contentieux avec l’entreprise
Razin le 8/08/1963
« reprendre
l’étanchéité des vitraux, des croix et des étoiles du pignon ouest, le bain de mestic ayant été mail exécuté par un masticage et
contremasticage bitumeux « seelastik »
Plans : bâtiments
communaux
Elévation, façade ouest
Elévation, façade sud
Elévation, façade est
Elévation, façade nord
ADM, Dossier communal, coupures de presse
Ouest France, 28 mars 1957
« Bénédiction
et pose de la 1ère pierre de l’église.
La
reconstruction de l’église est en cours. Après les travaux de fondations,
réalisés par l’entreprise Tisin et l’amorce des murs
selon les plans de MM. Martinet et Maublanc, la
première pierre a été posée dimanche.
Ouest France, 23 septembre 1958
« Graignes vivait tranquille jusqu’à cette journée tragique
du 12 Juin 1944, au cours de laquelle, l’église et une partie du bourg furent
détruits ; M. l’abbé Leblastier, le curé, et un
révérend père franciscain, son hôte, assassinés par les Allemands. Commencée le
27 Mars 1957, cette église nouvelle va être achevée très prochainement et
aujourd’hui, l’entreprise Jeanne, de Pont-Hébert, qui travaille en liaison avec
l’entreprise Tisin, laquelle a mené à bien en un
temps record la construction de cet édifice, a hissé au dessus du clocher, à
30m environ, une croix de 16m de haut, pesant 1.150kg, dont le sommet se trouve
à 40m du sol ».
Manche Libre, 6 octobre 1958
« Consécration
de l’église et bénédiction des cloches. (2 Oct 1958)
Consécration
de l’autel majeur ayant comme titulaire l’archange St Michel ».
Ouest France, 1er Août
1960
« Près
du Vincennes normand. L’Eglise de Graignes est une
preuve nouvelle que le monde rural n’est pas réfractaire au
« moderne ».
Les turfistes n’ont pas manqué de remarquer la
moderne église dont on conçoit que l’architecte M. Guy Pison, urbaniste du
village, qui a déjà construit l’école et la mairie a voulu un clocher qui
s’élève très haut.
Le
pignon d’entrée de cet édifice, constellé de croix et d’étoiles, s’ouvre sur la
place par un auvent de béton, dont la forme accueillante évoque la cornette de
religieuse, très heureusement mise en valeur par des vitraux dus à M. R. Chapuy, d’une harmonie réelle et très évocatrice.
En
entrant, on est de suite frappé par l’ampleur du vaisseau et la juste valeur de
la lumière…Le problème de la « portée » a été résolu par des arcs en
béton armé. Les murs ne sont que du remplissage ; ils sont exprimés
extérieurement par des panneaux de gravillon lavé de Campeaux ;
et, à l’intérieur, par un enduit à la chaux, sobrement gratté. Latéralement,
une nef secondaire permet à une assemblée moins nombreuse de ne pas perdre son caractère religieux dans
un espace disproportionné.
L’autel
majeur est à double face : il est élevé de plusieurs marches et accentué
par une pente du sanctuaire. L’inclinaison en sens contraire de la nef favorise
non seulement une meilleure visibilité, mais aide également la participation
d’une foule dense aux offices.
Dans
cette église, longue de 32m, large de 15m85, haute (sous-plafond) de 11m49 et
faite pour quelque 500 fidèles, une tribune surplombe l’entrée ; elle
permettra l’installation d’une maîtrise et éventuellement d’un buffet d’orgues.
Le baptistère est sous le clocher, au sud.
M.
Pison a bien voulu conclure : « Chaque siècle, nous dit-il, a ainsi
Dieu à sa manière et non pas « à la manière de » comme l’atteste la
variété de cathédrales et d’humbles églises. On ne construit plus les églises
comme il y a 100ans, construire une église gothique en 1830 était étrange…En
1958, c’était impardonnable. L’église de Graignes
exprime notre époque par sa conception et sa technique. »
Ouest France, 18 février 1974
« L’église
en partie sinistrée : elle est provisoirement fermée.
Au
cours de la tempête dernière, de nombreux dégâts ont été enregistrés.
Construit
en 1957 et 1958 et bénite l’année suivante, cet édifice tout en béton armé (y
compris la charpente), avait été couvert en cuivre rouge, d’un toit presque
plat, débordant d’environ
Un
fort coup de vent a eu raison d’une partie de la toiture recouvrant cinq
travées, aussi, l’ensemble, plaques de cuivre et frise s’est-il replié comme un
portefeuille sur le versant du côté des jardins qui bordent les écoles.
Fermeture
provisoire de l’église ».
Pose de la 1ère pierre :
24 Mars 1957
Bénédiction de l’église : 2 octobre
1958