GAVRAY

LE MESNIL-HUE

LE MESNIL-BONANT

 

Canton de Gavray

 

 

Abréviations

-          A.E.C. : Archives ecclésiastiques de Coutances

-          A.D.M. : Archives départementales de la Manche

-          C.A.O.A. : Conservation des antiquités et objets d’art de la Manche

-          C.E. conférence ecclésiastique (suivi de la date)

-          V.A. : Visite archidiaconale

-          Clmh : Classé monument historique

-          Ismh : Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques

-          S.A.H.M. : Société d'archéologie et d'histoire et  de la Manche

-          M.R.U. : Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme

 

 

 

GAVRAY

 

A - Sources manuscrites

 

De 1789 à la sépartaion de l’église et de l’Etat

 

Conférence ecclésiastique de Gavray

 

« Les paroissiens, tout en laissant vivre en paix le clergé constitutionnel, célébraient avec enthousiasme les décades. »

 

« De l’église Sainte-Trinité, l’autorité civile enleva une ou deux cloches, et les fit transporter à Coutances. Un jour, les Vandales, les Iconoclastes de la contrée se donnèrent rendez-vous dans ce temple, et s’y ruèrent avec une ferveur diabolique contre toutes les décorations, contre tout le mobilier. Du milieu des ruines qu’amoncelait leur rage, une femme enlève la statue de saint Gilles, s’en va en son domicile (tout près du portail) la jeter dans un brasier ardent, et tandis qu’elle lance sur la sainte image le regard du mépris et de l’ironie, elle vomit en blasphème plein d’impureté. » Cette femme mourut dans des délires affreux.

On convertit l’église « en halle au blé et on y circulait avec des charrettes. »

« Dans l’église de Saint-André du Valjouais, on trancha la tête de deux statues et on vola un tableau du Bon Pasteur. »

Il n’ y avait qu’une chapelle. « C’était la chapelle saint Jean (église d’une paroisse supprimée longtemps avant la Révolution) ; on la voit encore ; elle s’est conservée dans le cimetière où l’on inhume aujourd’hui. Là aussi la rage révolutionnaire s’attaqua aux décorations, aux statues, entre autres à la statue de saint Jean, dont la tête, toute empreinte de coups de haches, se voyait encore il y a quelque temps sous le lit d’une vieille gavrienne.

Dans un hameau nommé le Beau Guislain, est étendu à terre une croix de granit brisée en deux ou trois morceaux… »

A partir de juillet 1800, Charles Lebouvier, prêtre revenant d’émigration, venu à Gavray, « célébra publiquement la sainte messe dans la chapelle Saint-Jean, et y administra les sacrements du baptême et du mariage. » Il quitta début 1802. L’abbé Follain vint à ce moment-là, et célébrait dans la chapelle. De son temps, « la chapelle était beaucoup trop étroite pour contenir les chrétiens qui venaient se grouper autour de lui. »

1803, installation du curé Lecrosnier, qui reste jusqu’en 1830.

En 1803, « le saint temple était beaucoup plus étroit qu’aujourd’hui, et ses décorations, ainsi que ses bans étaient complètement à refaire. »

« Le tableau du Bon Pasteur (tableau enlevé de l’église de Saint-André) fut offert et accepté pour Sainte-Trinité. »

                                               texte écrit par le Vicaire Bochet

 

Mais il y a un autre texte, pour la même période, écrit par le vicaire Bonnel :

En 1789, Gavray avait deux paroisses, celle de Gavray et celle de Saint-André du Valgeois.

Le curé de Saint-André, Charles Caillon, ne voulut pas prêter serment et mourut dans sa paroisse en 1798. Thomas Onfroy, son successeur, prêta serment. En 1866, église et presbytère du Valgeois sont devenus propriétés de Mr Quesnel, de Coutances.

La chapelle Saint-Jean réunissait les fervents catholiques de Gavray.

« L’église fut profanée jusqu’au point qu’un chien fut enfermé dans le tabernacle…la populace s’emparait de tout ce qui lui tombait sous la main…nous savons seulement que la pierre sacrée fut conservée religieusement par la mère de Mr Lesouef qui la remit plus tard à Mr le curé Lecrosnier. »

« A l’arrivée de Mr Lescrosnier, l’église se trouvait dans la plus grande pauvreté. Le 23 ventôse an 12, eut lieu la location des bans de l’église, pour aider, est-il dit dans le procès-verbal, à rétablir les ornements, vases sacrés et décorations que le temps de la tyrannie a fait disparaître, et pour faire cesser les rires, dans le lieu saint. »

« Nous avons encore aujourd’hui dans notre triste église, certains morceaux sans valeur, apportés de l’église de Saint-André ; tels que la chaire et le lutrin. »

« L’autel du chœur vient du couvent de Menilgarnier ». Il s’agit d’un couvent de Dominicains.

« En 1818, il acheta des chandeliers pour le grand autel, afin de remplacer ceux en bois qui avaient servi jusqu’alors. »

Le 3 octobre 1819, est adopté un plan de l’architecte Ferrand, pour la construction de deux chapelles  et la reconstruction du chœur.

14 mars 1830, arrivée de l’Abbé Michel.

« En 1822, la commune fit réparer les murs de la tour et de la nef principale, fit paver l’église et fit faire par économie l’autel et les bancs du chœur qui existent aujourd’hui. »

16 octobre 1845, le nouveau curé est Edouard Vielle.

 

Conférences ecclésiastiques du Mesnil-Garnier

« Il y avait avant la révolution un couvent habité par des religieux dominicains ; on les força de quitter leur couvent. Ils n’étaient plus qu’au nombre de cinq quand cet ordre leur fut donné. Il ne resta que le Père Bertrand qui exerça les fonctions de vicaire au Mesnil-Garnier pendant très peu de temps », jusqu’au 18 novembre 1792.

 

Seulement deux couvents dominicains dans la Manche:

-          celui de Coutances, de la Province de France

-          celui du Mesnil-Garnier, issu de la réforme du Père Sébastien Michaelis, de la province de saint Louis.

 

Thomas Morant était devenu conseiller du roi en 1618; il avait la charge de trésorier de l'Epargne depuis 1612.

En 1600, il achète la seigneurie du Mesnil-Garnier, érigée en baronnie en 1607.

Son fils, Thomas II, notamment contrôleur fiscal, a fort mauvaise réputation auprès du petit peuple, surtout en 1636 et 1639 à cause des Nu-pieds qui se révoltent contre l'établissement de la gabelle.

Pour racheter sa cause, lui qui est le plus souvent à Paris propose une nouvelle fondation aux Dominicains du Faubourg Saint-Honoré fondés en 1613 par le Père Michaélis.

Le 1er avril 1620, signature de l'acte de fondation.

 

Le maître-autel a été consacré le 18 novembre 1654.

 

p.31de l'ouvrage de Jean de Réchac, en 1647: "l'église était fort belle et spacieuse, garnie des plus beaux ornements que l'on puisse voir ez catédrale"

 

"à gauche du couvent, se trouvait l'église abattue lors de la Révolution. La tour seule avait été respectée; mais en 1868, elle aussi a été démolie" (Comte Georges de Morant)

 

 

 

 

Texte d'un curé Etienne, arrivé à Gavray en 1883

Le 9 juillet 1749, Monsieur Lelièvre avait commandé à un sieur Duhamel, sculpteur, de Vire un tabernacle pour l'autel de l'église du prix de 400 livres de prix principal, sans compter l'accessoire. En mourant au mois de juin 1751, M. Lelièvre laissait pour aider à payer ce tabernacle une somme de vingt deux louis de 24 francs chaque, soit 528 livres.

Comme la somme laissée par Monsieur Lelièvre n'était pas suffisante, les paroissiens fournirent le reste de la somme nécessaire. Le 4 septembre 1751, Monsieur Jacques Briens paya à Monsieur Duhamel, sculpteur à Vire, une somme de 415 livres 12 sols pour ce tabernacle, et aussi une somme de 140 livres à un sieur Féret le Danoy peintre doreur de la paroisse d'Alleaume pour le décor de ce tabernacle.

Tous ces sommes très élevées pour le temps nous portent à croire que ce tabernacle était très beau, et nous laissent supposer que, pour recevoir ce tabernacle, l'autel lui-même devait être très beau. Il est tombé en 17.. sous la hâche des patriotes, très nombreux à Gavray

 

Le couvent dominicain de Mesnil-Garnier dans le Cotentin, depuis son origine en 1620, jusqu’à la Révolution française, par le Père Frémin, Dominicain marseillais. 1989

 

Le fondateur a offert également mobilier, vaisselle, habits. C’était son projet ; il voulait donner les ornements et les vases sacrés les plus riches. Il y avait sa propre chapelle.

Il meurt en 1652 et sa femme en 1622

 

L’acte de consécration de l’autel  par l’évêque Auvry, demeure : « autel majeur de ce couvent sous le titre de saint Thomas d’Aquin avec un grand concours de nobles illustres et de peuple, placé sous le grand autel un ossement prélevé des reliques des saints martyrs de Thèbes.

 

 

p. 75-76 : Le 20 juillet 1721, le procureur paie pour la confection de douze essuie-mains pour la sacristie

Le 20 juillet 1722, « donné 6 livres 12 sols à la Sœur Marguerite Bariau de Bourey, pour douze livres de filasse de lin qu’elle a filé bien fin pour remplir 16 ausnes pour faire des nappes d’autel. »

23 décembre 1722, « pour la façon de 17 ausnes de toile d’œuvre à carreaux, fine, pour faire de belles nappes d’autel, 7 livres 13 sols. »

 

A partir du début du XVIIIème siècle, le couvent devient hospice et pénitencier.

L’église conventuelle fut détruite en 1793 ; à cette époque, on transporta le retable du maître-autel dans l’église du Mesnil-Garnier et on le plaça au-dessus du maître-autel.

Mais, après les bombardements de 1944, les transformations du chevet empêchèrent de le remettre en place et il fut remis au revers du portail.

« plusieurs petits autels de l’église paroissiale proviennent aussi du couvent. D’autre part, un beau tableau de l’église des dominicains a été transporté dans l’église du Mesnil-Amand. »

 

 

Le Mesnil-Hue

 

A - Sources manuscrites

 

 

 

Ancien Régime

 

Visites pastorales de l'évêché de Coutances

(Archives diocésaines de Coutances – A.D.C.

Visites Val de Vire – XXVI-XXXIV – 1725-1753)

 

XXXII – 1736 - Visites de Jean-François Guy de Hennot de Théville, archidiacre du Val de Vire, Vicaire général de Mgr de Gouyon de Matignon.

Mesnil-Hüe (p.11): « on a fait dorer la contretable et le tabernacle est très propre »

De 1789 à la sépartaion de l’église et de l’Etat

 

 

Conférences ecclésiastiques du Mesnil-Hue

 

Charles Lemmel ( ?) (ailleurs écrit Le Muet) était curé, suite à l’abbé Bastard. Dès le début de la Révolution, il quitte le presbytère, met ses meubles en garde et part en exil.

 

Charles Lefèvre le remplaça dans la cure. Né au Mesnil-Hue le 17 mai 1756. On l’appelait l’abbé de Rome, du nom du village du Mesnil-Hue où il possédait une terre et où il tenait un petit pensionnat à cette époque. C’était un homme d’esprit, dit-on, qui avait l’air sévère, le regard dur et qui savait en imposer aux écoliers les plus indisciplinés. Il prêta serment.

 

Le temps arriva dans la Révolution où il fut ordonné de fermer et de dévaster les églises. Les habitants du Mesnil-Hue ont gardé le souvenir d’un ou deux faits qui se rapportent au dépouillement de la leur. Le Maire de l’époque crut devoir y employer entre autres quatre bons vieillards et pour enlever la statue de saint Etienne, patron de la paroisse, il lui fit passer une corde au cou qu’il mit entre les mains de ces vieillards et leur commanda de tirer. L’un d’eux ne pouvant supporter ce spectacle de sang-froid s’écria : « je n’ose tirer, il me regarde ». L’officier civil lui répondit brutalement B. de bête il n’y voit pas et il fit tirer sur la statue.

Le dit personnage devint aveugle.

Enfin, un autre individu s’empara des fonts baptismaux et sans respect pour les objets bénits et sacrés, il s’en servit comme d’une auge pour abreuver ses bêtes.

 

Seconde livraison

Louis-Antoine Lefèvre de Mesnil-Hue, dit l’abbé de la Quaterie, est curé en 1807 et 1808.

Il légua à la fabrique son calice et autres petits vases sacrés d’une valeur peu considérable. Il meurt le 24 mars 1829.

M. l’abbé Larsonneur est son successeur. Ce fut sous lui que la commune fit bâtir un presbytère beau pour le temps.

En mai 1848, M. Gogeard devient curé, remplacé en avril 1851 par M. Lehuré. Il fit refondre la cloche et à cette occasion la famille Lefèvre fit présent à son église d’une belle chasuble et de 3 ( ?) chappes blanches. Dans la suite, M. Lehuré avança de l’argent pour avoir des chappes noires mais à son départ  certains conseillers de la fabrique, plus malins que justes firent des difficultés pour le rembourser.

 

En février 1854, M. Lebelley arrive comme curé. Il s’agissait alors de réparer l’église du Mesnil-Hue où l’eau tombait de toute part si bien qu’on apportait  des parapluies pour assister à la messe. Le reste de l’église répondait à cet état déplorable de la couverture. M. Lebelley, homme actif et intelligent, entreprit alors non pas de la réparer mais de la rebâtir. Il s’empara d’abord du Maire auquel il prêta de l’argent, fit des quêtes avec la plus grande habileté, obtint du secours du gouvernement et  qu’on appliquat aux travaux de l’église les corvées destinées aux chemins et lui-même dirigea les travaux avec beaucoup d’intelligence, en sorte qu’il rebâtit une église propre et fit bâtir une assez jolie, et cela à peu de frais.

En 1856, le 9 mars, dimanche de la Passion, Mr Vielle, curé de Gavray, bénissait la nouvelle église et le 17 septembre 1857, Mgr Daniel venait …consacrer la nouvelle église.

Fin 1857, M. Lebec vient remplacer M. Lebelley qui avait laissé la paroisse dans le trouble et l’agitation (on ne dit pas pourquoi).

Il fit faire des autels et des contretables pour les  chapelles  et des peintures au chœur. Il eut recours à l’œuvre des tabernacles pour procurer des ornements à l’église. Il quitte pour Montbray, en mars 1859.

 

Le Mesnil-Bonnant

 

A - Sources manuscrites

 

 

 

Ancien Régime

 

Visites pastorales de l'évêché de Coutances

(Archives diocésaines de Coutances – A.D.C.

Visites Val de Vire – XXVI-XXXIV – 1725-1753)

8 juin 1734,

Le Mesnil-Bonant (p.10): le sieur curé nous a représenté que l'église manque d'un chasuble ver et d'un graduel, il convient de les avoir incessamment, nous enjoignons au syndic d'y faire appliquer le premier argent qui proviendra

10 juin 1738, Mesnil-Bonant (p.8): les ornements de l'église ont été racommodés et sont en bon état, par les soins du sieur curé…le sieur curé a donné une troisième chappe à l'église;  le curé est Louis Bonté. Le même curé donne de l'argent pour la construction d'une sacristie.