BLAINVILLE-SUR-MER

FICHIER DOCUMENTAIRE

 

 

Abréviations,

 

Sources et bibliographie :

Dossier paroissial P 58 (A.E.C.)

Conférences ecclésiastiques (A.E.C.)

Serge Dessoulle : Blainville-sur-Mer, 1995

 

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Ancien Régime

Serge Dessoulle : Blainville-sur-Mer, 1995

XIIème siècle : une partie de la nef et la base de la tour.

XV e : chœur et le porche qui précède le portail + tour

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De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

Dossier paroissial P 58 (AEC)

Dimanche 13 brumaire an 12

" nous venons de reconstruire en neuf, dans le cimetière de notre église, une croix de pierre très décente, des débris de notre ancienne croix et autres de notre commune car le vandalisme n’en avoit épargné aucune, quoyque de biens de morceaux rapportés ; mon cher et ancien vicaire a réussi à la rendre digne de la vénération du peuple après qu’elle avoit reçu la bénédiction solennelle dont nous vous supplions tous deux de nous accorder le pouvoir […] M. Guenne curé de Blainville

Serge Dessoulle : Blainville-sur-Mer, 1995

La flèche octogonale était peinte en blanc pour servir d’amer aux marins avant la construction du phare du Senequet. La foudre tomba à deux reprises sur le clocher : en 1775 et en 1818.

En 1866, une horloge publique est installée .

 

Conférence ecclésiastique, 1866 – première livraison

Histoire religieuse depuis 1789, jusqu’en 1801

Pendant la Révolution, cinq prêtres ont résidé dans la paroisse de Blainville. Ce sont :

Jean-Baptiste Guenne, né à Blainville en 1732, vicaire vers 1756. Il succéda à Jean Ouin Noël décédé curé de Blainville, le 29 octobre 1760. "  Sa conduite pendant la Révolution fut bien déplorable. "

Jean-Baptiste Tanquerey, nommé vicaire en 1769, " aussi éhonté que l’abbé Guenne "

Michel Casimir Tanquerey, né à Blainville en 1762, vint s’installer à Blainville en 1793, refusa de prêter les serments exigés par la loi ; fut obligé de se cacher " exerça au péril de sa vie ".

Jacques Saillard, né à Blainville vers 1752, " prêta tous les serments exigés par la loi

Joseph Chardot, prêtre déporté, possédant des biens à Blainville. "

[…] L’église de Blainville fut fermée au culte catholique vers le mois d’avril 1794 pour y établir le culte de la raison. Mais le 26 prairial an 3, les citoyens réclamèrent l’église pour y exercer le culte catholique, apostolique et romain et invitèrent la municipalité à remettre et faire remettre dans l’église le mobilier de cette église qui n’a pas été remis à la nation ou qui n’a pas été vendu, afin de l’avoir pour faire l’office. […] Ainsi l’église de Blainville a été fermée au culte du vrai Dieu pendant environ 15 mois.

Pendant ces 15 mois, la maison de Dieu a été le théâtre de plusieurs dévastations sacrilèges. La statue de l’Enfant fut détachée de la statue de la sainte Vierge et jetée dans le jardin où est bâtie l’école des garçons. Le Christ fut dépendu et traîné autour du cimetière. Les statues de Saint Pierre et de Sainte Barbe furent tirées de leur place et traînées sur la voix publique. Le profanateur de l’image du Christ a été puni visiblement par Dieu dans sa personne et dans celle de ses descendants. Il est mort dans la plus honteuse misère et plusieurs de ces enfants et petits enfants sont nés infirmes. Un pêcheur de profession avoit porté une main tremblante et sacrilège sur la statue de saint Pierre, et on a remarqué que depuis qu’il avoit commis cette action impie, ses pêches avoient toujours été infructueuses.

Pour se conformer à la loi la municipalité de Blainville vendit une partie des objets consacrés au culte divin. Quelques paroissiens s’emparèrent de l’autre partie, dans l’intention de les rendre plus tard à l’église. Le 16 messidor, on trouva chez Louis Ménard, fermier, des calices, des burettes, deux chasubles, deux missels, etc. Un riche propriétaire avoit chez lui les fonts baptismaux qu’il avoit eu l’impiété de faire servir à des usages peu convenables. Mais revenu à de meilleurs sentiments, il les restitua à l’église lorsqu’elle fut rendue au culte. Mr Mallet restitua aussi les statues de st Pierre et de Ste Barbe. Elles ont été remplacés par celles qui sont maintenant dans l’église. Deux des trois cloches furent transportées à Coutances.

Article 4 :

Il y avoit dans la paroisse de Blainville, outre la croix du cimetière, cinq autres croix : celle de la grand’ville, celle de Gruchy, celle de Néauville qui date de l’an 1000, celle de la Pichardière et celle de la Pallière sur la propriété de Mr Jean François Lacoveille. Toutes ces croix ont été respectées pendant la Révolution.

Michel Lenoble, officier municipal fut réprimandé par le chef de district de Coutances, de ce qu’il n’avoit pas fait abattre toutes ces croix et toi, citoyen résident lui répondit M.Lenoble : tu laisses bien substituer la cathédrale, détruis ce monument et nous abattrons toutes les croix. Ces croix, excepté celle de la Pichardière subsistent encore aujourd’hui. 

Cette chapelle située actuellement sur la propriété de M. de Bellefontaine, village de Gonneville, était en très grande vénération dans toute la contrée. Plusieurs fois, nos marins en danger de périr au milieu des flots dans une violente tempête se sont recommandés à Notre-Dame de Gonneville et ont été sauvé. De retour chez eux, on les a vus venir en pèlerinage à cette chapelle et y faire offrir le saint sacrifice de la messe en actions de grâce du prompt secours qu’ils avoient reçu de la très sainte Vierge. La vénération que l’on avoit pour cette chapelle fit qu’on ne la profana pas pendant la tourmente révolutionnaire et que M Michel Casimir Tanquerey put y célébrer les sts mystères et administrer les sacrements dès 1796.

Epoque qui a suivi immédiatement la Révolution jusqu’à l’épiscopat de M. Dupont Poursat, vers la fin de 1807

Après la Révolution. M. Jean-Baptiste Guenne conserva son titre de curé de Blainville qui lui avoit été donné en 1761. Il fut installé et prit possession de son bénéfice le 24 novembre 1803. Il rétracta publiquement ses erreurs et mourut curé de Blainville le 24 octobre 1808, âgé de 76 ans.

M. Jean-Baptiste Tanquerey qui avoit continué d’exercé avec lui les fonctions du saint ministère depuis 1796 et avoit partagé ses erreurs, fut nommé vicaire de Blainville.

Conférence ecclésiastique 1867- seconde livraison

(Confrérie du saint scapulaire établie avant la Révolution. )

Etat paroissial quant au matériel :

" Le presbytère était inhabitable. Mr le Curé Genne demeurait dans sa maison, rue de Gonneville étoit très pauvre, les vases sacrés peu convenables, les confessionnaux en mauvais état. Pour faire face à toutes les dépenses nécessaires, les ressources de la fabrique étaient peu considérables elle ne recevoit pas les arrérages de toutes les rentes qui lui étoient dues avant la Révolution. "

Histoire paroissiale depuis 1807 jusqu’en 1822, époque de la fondation des missions diocésaines et des petits séminaires

M. Jean-Baptiste Guenne mourut le lundi 24 octobre 1808[…] l eut pour successeur M. Jean-Baptiste Tanquerey, son vicaire, qui fut nommé curé de Blainville au mois de février 1809 et mourut l’année suivante muni des sacrements de l’église. Son corps fut inhumé dans le cimetière de Blainville le samedi 15 septembre 1810. Au mois d’octobre 1810, M. Victor Augustin Desvallées, desservant de Montcarville fut nommé curé de Blainville[…]

Lorsque M. Desvallées prit possession de la cure, il trouva l’église, le presbytère dans un bien triste état […] M. Desvallées , obligé de fixer sa demeure dans le presbytère, obtint de la commune les réparations les plus urgentes. Il s’occupa ensuite de l’église. Dès la première année il fit faire un confessionnal pour la confection duquel la fabrique paya 125 francs. Il acheta des vases sacrés qui coûtèrent 86 francs. Il fit faire en 1812 pour près de 1000 francs de réparations à la couverture de l’église . En 1814, il acheta deux statues pour le prix de 165 francs et il fit planter des arbres dans le cimetière. En 1819, on fit pour 422fr 40 de réparations à la flèche de l’église qui avoit été foudroyée par le tonnerre, et la fabrique reconnut la nécessité d’un vicaire pour le traitement duquel elle vota une somme de 300 francs

Histoire paroissiale depuis 1822 jusqu’en avril 1836

" Pour soutenir et encourager cet élan de ses paroissiens vers la piété, M. Desvallées fit ériger la chemin de la croix dans l’église de Blainville. Cette érection eut lieu le 19 octobre 1828 par M. Moisson, missionnaire du diocèse de Coutances, dûment autorisé par M. le curé. "

Pendant ce laps de temps, Mr le curé s’occupa de maintenir le nécessaire pour la décoration de l’église et l’entretien du vieux presbytère. Les ressources de la fabrique étoient à peine suffisantes pour cela et la fabrique fut obligée d’avoir recours en 1828, à une souscription volontaire pour acquitter une dette de 750 francs qu’elle avoit contractée pour le traitement du vicaire qu’elle s’étoit chargée de payer. "

Depuis 1836 jusqu’en 1853

Affaibli, M. Desvallées donna sa démission du curé de Blainville en 1843 et se retira à Gouville où il mourut en 1844. [Il] eut pour successeur M. Gilles Bosmel, qui prit la possession de la cure de Blainville au mois de juillet 1843. Au mois de janvier 1847. M. Bosmel fut nommé curé doyen de Saint James. M. l’abbé Lemoine lui succéda. Il prit possession de sa cure la même année.

Le zèle de M. Desvallées ne se ralentissait pas. Il établit le chemin de la croix dans la chapelle de Gonneville. Mr le curé eut aussi le bonheur d’obtenir pour son église une parcelle de la vraie croix, et sur sa demande, Mgr Robiou accorda à perpétuité 40 jours d’indulgence à toutes les personnes qui viendront adorer dans l’église de Blainville cette précieuse relique, lorsqu’elle y sera exposée en présence d’un grand concours de fidèles. Le 9 septembre 1840. Le talent supérieur et le zèle des deux curés qui succédèrent à M. Desvallées pouvoient faire espérer que l’esprit religieux prendroit de l’accroissement dans la paroisse de Blainville […] Cependant M. Bosmel s’occupa spécialement de la confrérie du st Scapulaire. Plusieurs pièces qui établissoient l’authenticité de cette confrérie dans la paroisse de Blainville étant perdues ou altérées par l’humidité, M. le curé demanda et obtint un nouveau diplôme, comme on le voit sur un rescrit donné à Rome le 26 mars 1844 et par une lettre de M.Poret, vicaire général de Coutances, en date du 19 juillet de la même année. M.Lemoine établit dans la paroisse l’œuvre de la propagation de la Foi. Il prouva l’avantage d’une mission à la paroisse de Blainville qui n’avoit jamais eu le bonheur d’en avoir une. L’ouverture de cette mission eut lieu le 30 novembre et la clôture le 28 décembre suivant. Elle fut prêchée par le missionnaire du diocèse : M.M Travers, Poirier, Lecanu et Regnouf. Un grand nombre d’hommes reçurent la sainte communion le dernier jour de la mission. Pour perpétuer le souvenir de cette grâce extraordinaire, la statue de la ste Vierge, qui avoit été exposée au milieu du chœur pendant les exercices de la mission, fut placée dans une niche faite exprès contre le mur, côté nord du chœur. C’est à cette époque que l’on transporta la statue de Saint François de la chapelle ste Anne dans le chœur. Le 19 juin 1852, Mgr Robiou, évêque de Coutances vint donner la confirmation dans l’église de Blainville, pour les paroissiens de Blainville, Gouville et Agon. On ne se souvient pas dans a paroisse que jamais un évêque fût venu confirmer à Blainville.

M. Desvallées puissamment secondé par M l’abbé Legallais, son vicaire fit faire plusieurs travaux pour l’embellissement de l’église. M. Bosmel s’occupa de réparer le vieux presbytère et le jardin qu’il mit dans un état convenable. La fabrique vota une somme considérable pour faire face aux dépenses. Le 8 octobre 1849, une personne qui veut rester inconnue, donna à l’église un calice en argent avec son écrin. Le tout avait coûté 150 frcs. M. Lemoine fit faire en 1850 les réparations considérables à la couverture de l’église aux frais de la commune. En 1852, la nef et le chœur furent pavés et on posa une partie des bancs neufs de l’église.

Depuis juin 1853 à août 1862

M. Lemoine continua les fonctions de curé à Blainville jusqu’en 1859. Il fut remplacé la même année par M. Jean-François Touzé qui donna sa démission au mois de septembre 1860. Il fut remplacé par M. Hébert Grégoire, curé de Blainville le 21 octobre 1860 et qui mourut le 5 septembre 1864.
M. Hébert saisit l’occasion de la solennité de l’adoration perpétuelle qui eut lieu à Blainville au mois de janvier 1862, pour réveiller l’esprit de religion et de fidélité à ses devoirs qui s’étoit bien affaibli dans la paroisse

M. Lemoine fit achever la confection et le placement des bancs de l’église. Une famille qui ne veut pas être connue, donna à l’église, le 1er octobre 1854, un ostensoir tout en argent, ou plutôt, cette famille donna 300 francs et la fabrique ajouta 50 francs. Total : 350 frcs. Dans l’été de 1857, plusieurs personnes de Blainville, habitant paris, offrirent à leur paroisse natale une fort belle bannière qu’elles ont fait confectionner à leurs frais et qui a été inaugurée le 15 août de la même année par une magnifique procession à la chapelle de Gonneville. "

En 1859, on fit construire une école pour les filles sur un terrain et aux frais de la commune. Le plan du bâtiment a été fait et les travaux ont été conduits par M. Leneley, instituteur communal à Blainville. Commencé au printemps, ce bâtiment a pu être disposé à recevoir les maîtresses et les élèves au commencement d’octobre 1859. En 1862, M. Hébert fit commencer la construction d’une sacristie, en grande partie aux frais de la fabrique, une personne qui ne veut pas être connue, avoit donné 4000 frcs pour cela. Le plan de cette sacristie a été fait par M. Larocque plafonneur à Coutances, chargé par M. le curé de la direction des travaux. Le devis y compris le prix du chapier, est monté à la somme de 2400 francs. Cette sacristie, ainsi que le chapier, ont été achevés en 1864, avant la mort de M. le curé.

Le 7 juin 1860, Mr le Préfet de la Manche vint visiter la commune de Blainville. Après avoir visité, au nom du ministre de la Marine, l’endroit du rivage où un petit port étoit en projet, M. le Préfet visita l’église, le presbytère et les écoles, se montrant partout satisfait. "

S.DESSOULLE : Blainville-sur-Mer, 1995

D’après Renault : les murs de la nef ont été refaits. Des ouvertures ont été aveuglées, d’autres ont été aménagées. L’abbé François Fouque, curé entre 1892 et 1900 fit percer quatre nouvelles baies dans la nef et deux autres dans le chœur.

En 1876 : nouveau pavé de la nef. Escalier en pierre de Chausey près des fonts

En 1885 : nouvelle voûte néo-gothique remplaçant la voûte en bois lambrissée(1725)

La sacristie date de 1862.

Chœur aménagé par l’abbé Fouque. Nouvel autel et table de communion en pierre de Caen. Lambris en chêne posés le long des murs.

Les chapelles : au nord : chapelle dédiée à la Vierge puis au saint-sacrement, chapelle sud dédiée à saint Michel, puis à sainte Anne, puis au Sacré-Cœur

En 1887 : à l’occasion de la mission, la paroisse fait l’acquisition d’une nouvelle statue de saint Pierre

Erection du chemin de croix- Dossier paroissial P 58 (A.E.C.)

L’an de N.S.J.C. mil neuf cent, le seizième jour du mois de décembre, nous soussigné, Charles Guérard, spécialement délégué […] pour ériger le chemin de la croix dans l’église de Blainville ; avons solennellement béni les tableaux et les croix, suivant les cérémonies prescrites par la sainte congrégation

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De la Séparation de l’église et de l’Etat à nos jours

S.DESSOULLE : Blainville-sur-Mer, 1995

Fonts anciens en granit de Chausey replacés vers 1969 puisque remplacés en 1880 par des fonts en marbre.

Avant la révolution, seule la grande baie qui se trouve derrière le maître-autel était munie d’une verrière offerte par Jean de Pierrepont, seigneur de Gonneville.

 

Recherches documentaires/C.Lemoussu/C.A.O.A. Manche/janvier 2004