BACILLY

 

Les conférences ecclésiastiques de Bacilly, conservées existent en doubles ; elles n’ont pas été rédigées par la même personne. Les extraits de la seconde série de CE sont en italiques

 

 

1789-1801

 

Charles Joseph Simon Touffréville : 1780- ?

Michel Teurtrée : ?-1810

 

L’église de Bacilly, comme bien d’autres fut dévastée et fermée pendant quelques temps. On ne sait ce que devinrent les ornements et les vases sacrés ; il est à croire que Mr Teurtrée par qui l’église fut rouverte en conserva la propriété et qu’il ne furent ni profanés, ni aliénés. Il n’en fut pas de même des cloches ; sur trois, on en conserva une pour annoncer les décades. Les deux autres furent enlevées et transportées au district d’Avranches. [ précisions dans la 2e série de CE : trois cloches : une plus grosse baptisée sous le nom d’André ; deux autres plus petites, nommées Céleste et Tienette. Ces deux dernières furent descendues, portées dans le cimetère de Genets où elles se trouvèrent en compagnie de leurs sœurs des clochers voisins et perdirent bientôt par une transformation dégradante et leur voix et leur gravité. La grosse est restée (…)

 

Les statues furent renversées et mutilées. La statue de St Gerbaud aurait été brûlée.

 descendues de leurs piédestaux, les statues ont été portées au presbytère où elles sont encore. Leur peu de valeur comme objet d’art a fait  qu’elles sont restées en oubli (…) déjà la plupart des statues avaient été enlevées décemment lorsque les trois grands patriotes bacillais se présentèrent. Ces vauriens passèrent une corde autour d’une statue de St Etienne patron de la paroisse, placée au-dessus du maître-autel : ils la tirèrent violemment à eux et cette statue très lourde, tombant d’une grande hauteur, brisa dans sa chute une pierre tombale qui couvrait les restes d’un membre de la famille de Chantor et se brisa elle-même (…). Une autre statue représentant Ste Apolline placée à l’entrée principale de l’église, statue petite mais d’une certaine valeur comme matière première, fut emportée par l’un de ces trois hommes et a disparu [il s’agit de la même personne qui a fait brûler le St Gerbault]

 

 

deux chapelles, dont l’origine remontait au-delà de la Révolution, existaient autrefois dans la paroisse de Bacilly ; l’une [“ bâtie en 1611 ”] au village de Fougeray, l’autre auprès du château de la Rousselière, dont elle dépendait. La première qui était dédiée à St Paul (d’autres disent qu’elle était dédiée à St Marc) était un prieuré dépendant du Mont-St-Michel (…) elle devint propriété de l’Etat et fut vendue. ” Les héritiers de l’acquéreur, Sébastien Chauvin, la revendirent en 1857-1858. Elle est détruite (par le dernier acquéreur, François Mancel) et les matériaux servirent à la construction d’une auberge : “ la croix en granit qui couronnait l’édifice religieux et qui est aujourd’hui incrustée dans le pignon de l’auberge, vers l’orient ; la table de l’autel, au milieu de laquelle on voit l’endroit de la pierre sacrée, cette table incrustée dans la côtière du Nord, sous la fenêtre du rez-de-chaussée, sont les seuls monuments qui rappellent le souvenir du prieuré

les quelques statues qu’elle possédait encore ont été enfouies dans l’emplacement même 

La chapelle de la Rousselière était une chapelle domestique  (propriétaires : Mr Ernault Dechantor, qui l’a fait construire, Mr D’Angot, Mme la baronne Travot, Mr le Baron Travot, son fils ainé) ; depuis 15 à 16 ans elle n’existe plus comme une chapelle ” ; “ dédiée à St Eutrope, était un lieu de pélerinage assez fréquenté. La statue du St a été conservée et est aujourd’hui dans la salle du presbytère de Bacilly

 

1801-1807

 

Mr Portais : 1810-1820

 

L’église :

l’église était l’une des plus ancienne de son pays ; elle n’avait rien de beau que son antiquité. On descendait deux degrés pour entrer. Comme presque toutes les anciennes églises, elle était peu éclairée. Le clocher était surmonté d’une flèche (…) on assure que son élévation était de 130 pieds ; il était porté sur quatre piliers énormes, mais que le temps avait ruiné et qui s’affaissaient peu à peu (…) Il est à croire, qu’après la Révolution on se contenta de remettre à leur place les statues qui n’avaient pas été enlevées ou mutilées et qu’on laissa l’église dans l’état où elle était jusqu’en 1815 ou 1816. ” L’église est fermée et le clocher s’affaisse peu après détruisant l’église avec. “ la sacristie seule, qui était au bout du chœur, resta debout (conf de 1867)

 je ne connais qu’un homme (…) qui ait restitué à l’église des chapes enlevées 

 

1807-1862

 

1812 : érection de la confrérie du St Scapulaire

Mr l’abbé Esnault : 1820-1860

On décide la reconstruction d’une nouvelle église, financée grâce à la vente de parcelles communales (33700 f) et une imposition qui dura sept ans).

1822, sept : adjudication des travaux à la préfecture d’Avranches

ce fut Mr Vidal, fournisseur de la Maison centrale du Mont-St-Michel qui se chargea des travaux, moyennant la somme de 48700 f

les travaux commencèrent à la fin du mois de mars 1823. La première pierre fut placée le mercredi de la semaine Ste par Mr Lesplu-Dupré, curé de St Gervais, vicaire gal de Coutances, en présence de Mr le curé de Bacilly, du maire, du conseil municipal, des membres de la fabrique et d’un grand nombre d’habitants. les travaux poursuivis avec la plus grande activité, furent terminés dans le courant de la même année et le 25 janvier 1824, on fit la bénédiction de l’église. [suivent les personnes présentes lors de la Bénédiction]

Procès avec l’entrepreneur qui dura 3 ans à l’issue desquels il dut verser une indemnité de 9800 f. La commune ne toucha que le quart, l’entreprise ayant fait faillite entre temps. Des réparations sont faites sur la tour et on monte un coq

en 1824, il n’y avait aucune décoration, le tombeau de l’autel du chœur et les stalles, voilà tout ce qu’on avait pu se procurer. Le curé à recours aux pains bénits, qui rapportent 1800 f en sorte qu’en l’espace d’une vingtaine d’années, l’église se trouva bien décorée. On travailla activement à la décoration de l’église surtout pendant les années 1824, 1825 et 1826, mais depuis 1838, on s’en occupa peu

 

1836-1853

 

les œuvres de la Propagation de la Foi et de la Ste Enfance ont pris difficilement à Bacilly 

 

la paroisse de Bacilly possède encore quelques vielles statues et quelques vieux ornements, mais ces derniers objets sont à peu près sans valeur

l’ancienne cloche ne pesait que 1640 livres ; on décide d’en faire fondre une nouvelle : la cloche pèse 2864 livres ; elle a été fondue par Mr Bavard de Villedieu, un des plus habiles du pays. La cérémonie de bénédiction eut lieu dans le courant de sept 1840. Elle fut nommée Reine Stéphanie, par Mr esnault, curé de Bacilly et par Mme Reine Lebiguais, épouse de Mr Motet, président du tribunal d’Avranches ; le parrain et la marraine firent don à cette occasion d’une chape blanche qui coûtait 130 f, d’un calice en vermeil qui coûtait 243 f

 

prix des travaux exécutés au chœur de l’église et des acquisitions et dons faits pour la décoration :

la menuiserie du retable, faite par les Ruault de Ducey a coûté 1400 f. la peinture et dorure, ouvrage de Mr Madiot de Rennes ( ?), a coûté 1000 f

L’argenture des six chandeliers, 140 f

La croix d’exposition est un don de Mme la baronne Travot

Les deux statues du chœur ont coûté 480 f

L’aigle, 240 f

Trois chapes de couleur jaune et la chasuble de même couleur, 410 f

(…)

les deux confessionnaux, la chaire, les fonts baptismaux, le pavé, le buffet de la sacristie, tout le reste sans aucune exception est le produit volontaire des habitants, y compris même tout ce qui sert au culte, car en 1824, l’église ne possédait aucun ornement, pas même un calice 

le tableau du chœur, que les connaisseurs trouvent très bien, fut donné par Mr Angot (…)

 

Erection de la confrérie du St Cœur de Jésus, à l’initiative de Mr Portais

1843, le 27 septembre : testament de Mr l’abbé Gervais en faveur de la paroisse : je donne mon calice, mes aubes, mon surplis, mes amicts et purificatoires et palles, à l’église de Bacilly.

 

1853-1862

 

1855, semaine de Pâques : 40 heures de l’Adoration perpétuelle du St Sacrement : à cette occasion on installe un nouveau chemin de croix fait à Avranches par Mr Auguste Chesnay (…) coûta 450 f et fut payé comme toutes les autres choses au moyen de dons volontaires

le chemin de croix existait dans l’église de Bacilly depuis le 17 septembre 1827. Ce fut Mr Harel, alors directeur des Missions du Diocèse qui l’érigea Cf. mention dans le registre des délibérations de la fabrique [retranscrite]

Signé Jammard, curé de Bacilly