BREVANDS

FICHIER DOCUMENTAIRE

 

 

Abréviations,

Sources et bibliographie :

Visites archidiaconales (A.E.C)

Manuscrit de Mgr. LEROUX, " Diocèse de Coutances, documents sur quelques paroisses " - Brévands :  AEC : M. 46

Conférences ecclésiastiques, 1866-1867

S.A.H.M. ,Publications multigraphiées, 5ème série, 1976, fascicule 29.

BAYLE, Maylis. Les origines et les premiers développements de la sculpture romane en Normandie. Art de Basse-Normandie, N° 100 bis, 1992. P. 96 A

Art de Basse-Normandie, N° 110, 2ème trimestre 1997, p. 84-87 et 91-92

DIDIER, Marie-Hélène. Les peintures murales de la Manche, 40 ans d'études et de restaurations. 2000. P. 10-15.

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Présentation générale

Brévands est dans une zone complètement imprégnée de la présence d'un lieu naturel exceptionnel qui est celui de la baie des Veys.

Entre Carentan et Isigny-sur-Mer, quatre rivières se rejoignent pour former la baie des Veys – la Douve et la Taute à l'ouest, l'Aure et la Vire à l'est.

Brévands est sur une pointe surélevée, entre ces vallées, à la limite entre les terres cultivées et les plaines humides.

Du point de vue des communications, la carte de Cassini montre qu'elle est entre le passage du Grand Vey et la grande route qui passe par Carentan, donc à la fois isolée et très proche des grands axes.

Aujourd'hui, la commune de Brévands fait partie du territoire du Parc des Marais, et se trouve dans la zone du littoral sableux ou des polders.

Donc, une zone naturelle protégée; le phoque veau-marin se plaît dans la baie des Veys, où il est même assez tranquille pour s'y reproduire. Il n'est pas la seule créature extraordinaire apportée par la mer puisque, selon la légende, la statue de la Vierge fut trouvée au pied de la grande jetée (fin XIVème siècle). Notre Dame est bien-sûr la patronne de Brévands.

Le plan de l'édifice est fort simple, en croix latine, avec une nef de trois travées et un chœur de trois travées également.

La sacristie à cinq pans a été construite très probablement fin 1723, notamment avec les pierres de démolition d'anciennes chapelles qui se trouvaient aux bas-côtés du chœur.

Le plan de la nef est sans doute d'origine ainsi que la base de ses murs dans lesquels on reconnaît un système de construction ancien, opus spicatum, du côté sud en tous cas. S'il est question d'un pavage en 1851, d'une voûte nouvelle en 1893, mais le 6 juin 1944 la nef a reçu des obus qui ont contraint à reprendre totalement les parties hautes de la nef et à reconstruire sans doute presque entièrement le mur occidental. Les vitraux de 1945 ne sont pas dénués d'intérêt, réalisés sur des dessins d'Henri Pinta.

La croisée du transept est voûtée avec de forts boudins encadrés de deux moulures toriques. Les chapiteaux, sculptés – d'après Maylis Baylé – dans les années 1130, sont à replacer dans une production de sculpture ornementale en faible relief sur des blocs tronconiques ou trapézoïdaux, où les arts graphiques dominent sur le modelé, amalgamant des éléments anglais, normands et nordiques.

De la chapelle nord, en empruntant un petit escalier, on arrive dans la Crypte :

A-t-on affaire à une crypte d'origine, ou à une chapelle légèrement antérieure à l'église du début du XIIème siècle? On ne saurait trancher aujourd'hui; il est vrai qu'elle possède une fenêtre orientée ainsi qu'une ancienne porte sur le mur nord.

Ce que l'on appelle aujourd'hui la crypte de Brévands est un espace de 5,50 m de long sur 4,40m de large, et 2,80m de haut voûtée en berceau. Presque toute la surface était cachée sous un enduit recouvert de graffiti du XIXème siècle.

Dans les archives, cette crypte est appelée chapelle Saint-Loup et semble considérée comme la chapelle des seigneurs. C'est d'ailleurs là que fut enterré en 1744 Louis-Gabriel de La Luzerne, dernier représentant des seigneurs de La Luzerne-Brévands, qui possédaient le fief depuis 1572.

Sur le mur nord, la Vierge, assise, tient dans ses bras l'Enfant Jésus. Le groupe est encadré par deux anges thuriféraires. C'est ce groupe de la Vierge à l'Enfant entre des anges thuriféraires qui fut classé objet le 19 février 1954.

En réalité, les peintures, datables de la fin du XIIIème siècle, sont présentes sur la quasi totalité des murs, au-dessus d'une frise qui est à un mètre du sol..

On voyait également sur le mur sud le visage d'un st Jean éploré.

Pierre Laure-restaurateur, a fait sondages et consolidations entre août et octobre 1999, qui nous permettent maintenant d'admirer en totalité une Crucifixion accompagnée de la Vierge et de saint Jean. Sur la voûte, existent également deux personnages incomplets et des semis de fleurettes à cinq pétales. Les figures sont cernées d'un trait noir et les trois couleurs utilisés sont l'ocre jaune, l'ocre rouge et le noir. Il y a également des traces de peintures murales sur le mur est de la chapelle sud de l'église.

Juste au-dessus de la crypte, et surélevé de trois marches par rapport au carré du transept, le chœur de l'église fut reconstruit en 1687, après plus de vingt ans de protestation de l'archidiacre quant à l'état lamentable du chœur, état dont étaient responsables les tenants des dixmes, c'est-à-dire le curé et le prieuré Saint-Gabriel. Finalement, les dixmes sont bloqués et un nouveau chœur béni le 5 juin 1687.

Dans cette même période du 4ème quart du XVIIème siècle, le maître-autel à retable semble bien être un don d'Antoine IV de La Luzerne (1634-1718), qui se fit toujours appeler marquis de Brévands. Il était Grand Bailli de Cotentin et chambellan ordinaire du roi.

Les colonnes cannelées sont habillées jusqu'au tiers de leur hauteur par des fourreaux sculptés de grosses grappes de raisin et surmontées de couronnes de marquis.

Les retables secondaires, les tableaux et leurs cadres sont postérieurs de quelques décennies.

C'est en 1932, que furent placés, sous la table d'autel les deux lions qui proviennent du château de Brévands, détruit en 1860.

Au XVIIIème siècle, il y avait neuf chapelles à Brévands, qu'il nous est difficile de localiser, mais il est question à plusieurs reprises de chapelles sur les côtés du chœur, et notamment du côté droit, chapelle que l'on décide de laisser à la ruine vers 1710.

Et les archives post-révolutionnaires ne parlent plus que de trois chapelles, au nord chapelle st martin, au sud chapelle ste Anne, et sous le chœur la chapelle st Loup. De ses anciennes chapelles, nous restent deux statues, une fin XVème, de st Nicolas, et une du XIVème siècle, un évêque.

Peu après les travaux du chœur, à partir des environs de 1715, c'est l'état des chapelles du transept et l'état de la nef qui posent de sérieux problèmes quant aux couvertures. Dans les recherches de financement, il y a un procès très long entre le curé et le seigneur où revient avec acuité la question de la nature des lieux.

Les choses traînent mais, en 1744, on s'aperçoit que les piles de la tour commencent à présenter des menaces graves, l'eau s'infiltrant dans les murs. Les travaux ont finalement lieu entre 1748 et 1750.

Les dernières visites archidiaconales qui s'arrêtent en 1765 font état d'une église en bon état et bien entretenue.

Et la Révolution se passe sans dégâts sur l'édifice.

En somme, d'après un examen des lieux et les archives lues, sous réserve d'analyses fines des maçonneries, l'église de Brévands présente un plan qui a fort peu varié depuis le premier tiers du XIIème siècle, installé sur une chapelle antérieure ou avec une crypte d'origine ayant vue sur l'extérieur. Les témoins visibles du XIIème siècles sont les chapiteaux des années 1130, l'opus spicatum des murs de la nef.

Les peintures de la crypte sont de la fin du XIIIème siècle. Le chœur a été reconstruit en 1687, la sacristie date de 1723. Charpentes et couvrements des chapelles et de la nef ont été revues au milieu du XVIIIème siècle, en 1893 et en 1945. En 1945, il a fallu refaire en grande partie le mur pignon occidental et le porche en totalité.

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A - Sources manuscrites

Ancien Régime

La famille de La Luzerne, propriétaire du fief de Brévands, de 1572 à 1744

( Publications multigraphiées, 5ème série, 1976, fascicule 29.)

La famille de La Luzerne, propriétaire du fief de Brévands, de 1572 à 1744

Ils portaient d'azur à la croix ancrée d'or, chargée de cinq coquille de gueules.

La famille est connue depuis le XIIème siècle et tire son nom de ce qui est maintenant la commune de La Luzerne.

Une branche cadette s'est implantée dans la baie des Veys, par le mariage, en 1510, de Jacques de La Luzerne avec Marie du Bois, dame de Beuzeville-sur-le-Vey.

Cette branche s'est à nouveau divisée en deux, la branche cadette devenant celle des La Luzerne-Brévands, éteinte en 1744. Leur château de Brévands, construit sous Louis XIII, fut détruit en 1860.

Pierre, mort en 1630, a été gouverneur du Mont Saint-Michel de 1599 à 1626. Mort à Paris

Antoine III (1611-1669) eut dix enfants de ses deux épouses. Mort à Brévands.

Antoine IV (1634-1718), mort à Brévands. S'est toujours fait appelé marquis de Brévands; fut Grand bailli du Cotentin (1700-1718) et chambellan ordinaire du roi. Il se maria deux fois et ses deux épouses furent inhumées dans la chapelle Ste Anne de Brévands.

Louis-Gabriel (1671-1744), né à Caen, mort à Carentan sans enfant. Il fut inhumé le 1er février 1744 à Brévands "dans la chapelle de saint-Loup étant sous le chœur"

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Visites archidiaconales du Bauptois

20 mai 1668 – XVI - fo 53 recto

" …Me Simon Le Long…curé…huit années de comptes non rendues (1661-1668)…sur ce que nous avons trouvé qu'il ne s'est fait aucun rétablissement du cœur non obstant notre ordonnance de l'année dernière par laquelle le sr prieur de St Gabriel patron d'une des portions fut condamné d'y contribuer pour sa part avec acte accordé à Mr de Brévant de ses obéissances pour la sieurie, nous avons ordonné qu'en cas que ledit sieur prieur n'y satisfasse dans le mois ladite réédification sera bannie au plus offrant à l'aide du bras séculier et que les dixmes à luy deubs pour la portion des dixmes qu'il prend en ceste paroisse demeurent arrestés pour concourir à la dite rédification. "

( soumission d'Antoine III de La Luzerne (1611-1669)

29 août 1675 – XVIII – fo 21 recto

" A l'égard du chœur ou chancel de ceste église, lequel est au mesme état de ruine qu'au temps passé, veu que les murailles quittent journellement et s'éloignent et la voûte est divisée, en sorte qu'il est périlleux d'y faire le service, dont nous avons dressé notre procès-verbal "

22 août 1676 – XVIII – fo 63 recto

" nous avons trouvé le chœur de ceste église qui augmente journellement à menacer ruine, la voûte et les murailles des costières le quittant, veu lequel péril nous avons ordonné que tant le seigneur que percevants dismes y feront travailler sur peine de saisie du temporel tant du prioré St Gabriel que de la cure. "

18 mai 1677 – XVIII – fo 81 recto

" …nous avons trouvé que le st Sacrement et tabernacle ont été transféréz du chœur au bas de l'église à la chapelle Sainte Anne. Il nous a été référé par ledit sieur curé qu'au dégel dernier les crevasses estant à la voûte et murailles dudit chœur furent notablement augmentées et estant tombé plusieurs pierres, ce qui avait obligé ledit sieur curé et prebtres, pour éviter le péril, d'abandonner ledit chœur. Nous avons ordonné que les seigneurs patrons satisferont à l'obéissance cy devant prise de faire restablir de neuf ledit chœur. "

12 juillet 1678 – XIX – fo 2

" les trésoriers condamnés à 60 sous d'amende chacun applicables à la réparation du lambris de la nef…qui menace ruine…avons trouvé le tabernacle posé sur un autel où estoit cy devant la porte en arcade du chœur, attendu que depuis longtemps ledit chœur est interdit pour la ruine imminente d'iceluy, pourquoy Mr de Brévant a faict sa submission sur notre registre lequel légua et omosna à ladite église 400 livres par son testament, lequel n'a point esté exécuté jusqu'à ici par ses héritiers. Nous avons ordonné qu'ils satisferont à l'une et l'autre obligation.

Attendu que les lettres et tiltres de l'église sont dans la plus grande partie soubstraits et que les rentes ne se payent point, nous avons ordonné qu'il sera publié monitoire pour avoir révélation de ceux qui le retiennent au détriment de l'église. "

29 juillet 1680 – XIX fo 88 verso

" …nous avons réitéré la monition faite à Mr de Brévant en nostre visite du 12 juillet 1678, à ce qu'il ait à exécuter la submission prise par feu Monsieur de Brévant son père sur nostre registre de visite pour le restablissement et réédification du chœur de ceste église, et pour l'exécution de son testament quant à l'article du legs fait à ceste église pour ledit chœur. "

23 septembre 1682 – XX – fo 72 verso

" …nous avons interpellé ledit sieur curé de nous déclarer qui est titulaire de la chapelle Sainte Anne fondée en cette église, lequel nous a faict réponse qu'il ne le connoist point…le vicaire fait l'école…le chœur de cette église est toujours déclaré interdit…on priera Monsieur le Marquis de Brévands d'aviser à empêcher la profanation du cimetière par le nouveau chemin qui le traverse [et qui a été établi par les paroissiens qui le traversent avec des charrois] "

20 mai 1683 – XX – fo 81

" …et à l'égard du cœur de ceste église, lequel est bouché et interdit à cause du péril évident, dont procès-verbal a esté cydevant dressé… "

30 août 1684 – XXI – fo 20 verso

" …sur la remonstrance faite par Mr le Seigneur et patron de ce lieu que depuis …années il est incommodé par l'interdiction qui a esté faite du cœur de cette église à cause que les deux costières d'iceluy ont lasché et se sont retirés, ce qui a causé une ruine imminente de la voûte dudit chœur, demandant que les obligés à ladite réparation y soyent condamnés, et veu que de droit il appartient aux prélevants dixmes de réparer ou restablir le chancel au cœur, attendu que les dixmes sont partagées entre le prieur de St Gabriel, diocèse de Bayeux, et le sieur curé de ce lieu, sur quoy s'est présenté ledit sieur Castel [Pierre Castel, curé], lequel a dict que la dite ruine est arrivée auparavant qu'il fut curé [curé depuis 1674] et que la même remonstrance faict Monsieur de Brévant a esté cydevant faite par feu Mr son père en l'année 166[8], sur laquelle est intervenue l'obéyssance du feu sieur Le Long [Simon Le Long, curé de 1667 à 1673] demandant que ses héritiers soient approchés pour la décharge de ladite réparation. Nous avons ordonné que ledit chœur sera restably, à laquelle fin les percevants dixmes et autres obligés, y satisferont. Et veu l'absence dudit prieur de St-Gabriel, avons ordonné que les dixmes qu'il possède en cette parroisse seront arrestées et saisies pour l'astraindre à consentir à ladite réparation. Et acte accordé audit sieur Castel de sa remonstrance sur laquelle en conséquence de l'obéissance dudit sieur Le Long, ses héritiers seront approchés si faire se doit. "

6 septembre 1685 – XXI – f° 68 verso

" Le seigneur de ce lieu nous a dit estre convenu avec un ouvrier pour le rétablissement du chœur de cette église et qu'on y travaillera pour qu'il soit fait avant l'année expirée. "

9 juillet 1686 – XXI – f° 82 verso

" Nous avons trouvé un travail considérable fait pour le changement et réédification du chœur et qui a esté entrepris par les soins et aux frais dudit sieur curé [castel], lequel nous avait demandé acte cy devant que ladite ruine n'estant arrivé de son temps, il n'y était obligé, se réservant à poursuivre les héritiers du feu sieur Le Long suivant son obéissance faite en notre visite de l'année…. sauf aussy sa récompense contre le prieur de St-Gabriel procurant la troisième partie des dixmes en cette dite paroisse et à ce moyen avons autorisé ledit sieur curé à prendre des acquits des manouvriers pour les matériaux et ouvrages qui composent la dépense de ladite réédification. "

16 juin 1687 – XXI – f° 119 recto

" …nous avons trouvé le chœur de ladite église rétabli par les soins et despens dudit sieur curé [castel] et que la bénédiction fut faite le 5 juin dernier, jour de feste du St Sacrement… "

8 juin 1690 – XXII – f° 73 recto

" …et à l'égard du chœur basti par les soins et la dépense dudit sieur Castel [curé], nous l'avons trouvé en état convenable… "

Septembre 1795

" …nous avons trouvé que l’eau tombait du dessus le chœur sur la chapelle…du costé droit du chœur d…église faute de deux gouttières qui…l’eau de contre la muraille faute de quoy elle … et tombe dans ladite chapelle et les bois de la charpente dicelle joignant "

5 juillet 1696, f° 52

" qu’il sera satisfait à mettre … ou de pierre ou du plomb contre la muraille du chœur joignant la chapelle qui donne dans le chœur du costé du midy "

17 octobre 1712, f° 2 verso

Thomas Bichue est curé.

" Avons trouvé le chœur fort propre, mais la chapelle du côté droit endommagée mais le sieur curé nous a dit qu’il la doit laissé tomber et prendre les matériaux pour faire une sacristie au bout du chœur. Avons trouvé le lambris de la nef fort endommagé et les murailles ont besoin d’être reblanchies. Le sieur curé nous assure qu’il va faire travailler dans le printemps à réparer le lambry et blanchir les murailles de la chapelle sainte Anne "

Visites de Pierre Hérembourg

10 juillet 1713, f° 13

" Avons trouvé les choses dans le mesme état que… " (très difficile à lire)

Visites de Pierre Hérembourg

9 juillet 1716, f° verso

Guillaume Laurence desservant

Nous avons trouvé les mêmes choses à réparer que l’année dernière, sçavoir les murailles et barrières du cimetière à raccomoder avec quelques ornements qui en ont besoin ; les fonts sans couverture de…et lambry de la nef dans le même état, mais on nous a fait espérer que par les soins du sieur curé nouveau qui n’est point encore en exercice toutes choses seront dans un meilleur état.

Nous avons trouvé une serrure aux fonts et l’église recouverte

Visites de Nicolas Lechevalier

7 juin 1723, f° 4 recto

Les pièces et écritures concernant les biens de l’église ne sont pas en bon ordre, sur quoy nous disons qu’il sera choisi par les … de la paroisse un lieu propre pour les y …où il y aura un coffre à trois clefs dont une est à déposer en les mains de Mr le Curé et une autre à Mr le marquis de La Luzerne et l’autre entre les mains du sindic ou trésorier…nous avons trouvé les deux chapelles qui étaient aux deux côtés du chœur détruittes suivant qu’il avait été permis par nous dans nostre précédente visite ; il ne reste plus qu’à enduire le…des places des chapelles, on nous a fait espérer qu’on y satisfera dans peu. Il serait à souhaiter qu’on en peut user…à l’égard de la chappelle Ste Anne qui est presque en totale ruine et assez inutille dans cette église.

Visite de Nicolas Lechevalier

20 juin 1724

nous avons trouvé le saint ciboire et les autres vases sacrés ainsy que les fonts baptismaux en bon état.

Les pièces et escriptures concernant les biens du trésor sont toujours en même état ainsy que la chapelle et le lambry de la nef, les augmentations considérables que Mr le curé a faite par la construction d’une grande et belle sacristie nous font espérer que son zèle le portera à faire faire toutes les autres réparations de son église …

Visite de Nicolas Lechevalier

15 juin 1727

Le lambris de la nef demande toujours une prompte réparation, il est nécessaire aussi de travailler incessamment sur la couverture de la nef…on n’a point encore travaillé à fondre une des cloches cassées depuis longtemps.

Visite de Nicolas Le chevalier

8 mai 1728, f° 4 verso

…couverture de plomb qui est nécessaire aux fonts baptismaux, nous avons trouvé le lambris de la nef toujours en mesme état c’est-à-dire toujours prêt à tomber, ce qui met ceux qui viennent entendre la messe dans un évident péril (menace d’interdiction de la nef si les travaux ne sont pas faits sous 3 mois)

Visite de Jacques Gouvet

2 août 1730, f° 5 verso

la couverture de plomb des fonts manque toujours, on n’a pas travaillé au lambris et le cimetière est mal fermé.

Visite de Jean Gondouin

17 juillet 1732, f° 3 recto

François de St-Laurent ( ?) curé

Ornements en très bon état…avons cependant remarqué que les livres de chant sont en totale ruine

Toujours les 3 mêmes griefs

Le curé semble en procès avec les paroissiens ; comptes non rendus

Visite de Jean Gondouin

18 mai 1734, f° 6 recto

mêmes remarques

29 août 1738, f° 18

toujours dans le même état

3 juillet 1739, f° 5 recto

François de Saint-Laurent est encore curé

Les ornements ont été raccommodés depuis l’an passé, il est nécessaire de fournir presque tous les livres de chant, de reblanchir le chœur, repasser et reblanchir la nef et de remettre à neuf une plus grande partie du lambris

Refondre la cloche cassée

Visites de Jean Gondouin

5 juillet 1741, f° 8 recto

on a reblanchi le chœur depuis notre dernière visite

rien de fait dans la nef

6 mai 1744

visitant l’église à l’intérieur et à l’extérieur, nous avons remarqué que les quatre piliers qui portent la voûte sur laquelle est placée la tour et les murailles qui ferment la croisée de l’église où sont les deux petits autels sont en très mauvais état, ce qui est arrivé par le dessous des couvertures, qu’actuellement les couvertures de ces deux ailes sont en totale ruine, ce qui occasionnera infailliblement la chutte des murailles de la voulte ; et par une conséquence nécessaire la chute de la tour ; pouquoy nous avons ordonné qu’il sera délibéré par la paroisse incessamment pour adviser aux moyens de faire cette réparation

Travaux à faire sur couverture de la nef.

Trois comptes à rendre.

1745, f° 45

toujours François Saint-Laurent

L’adjudication de toutes les réparations à faire à la tour, à la nef et aux deux chapelles latéralles est preste à se passer et on nous a fait espérer que toutes ces réparations seront faites dans deux ans, comme il est porté par le dit acte d’adjudication.

25 juillet 1746, f° 7 recto

l’adjudication est passée : on nous a fait espérer que touttes les réparations seront faites incessamment

25 août 1747, f° 9 verso

nous avons visité les vases sacrés qui consistent en deux calices avec leurs patainnes dorées, un st ciboire doré, une custode dorée, le tout d’argent, un soleil d’argent, une croix d’argent

la nef est toujours dans le mesme état, l’adjudication est passée pour la rétablir

18 juillet 1751

on a fait aux fonts baptismaux une couverture qui était nécessaire, on a fait aussy à l’église beaucoup de réparations considérables de sorte qu’aujourd’huy elle commence d’être très décemment tenue, le cimetière a besoin de clôture

comptes rendus

14 juillet 1752

toujours François de Saint-Laurent

on a fait de neuf aussy tout le lambris de la nef et une croisée à la chapelle st Martin ; l’église, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, est très bien entretenue et décorée et n’a aucun réparation urgente, sinon une des cloches qui est à refondre

28 août 1758, F° 5 verso

l’église tant à l’intérieur qu’à l’extérieur est fort propre ; on vient de faire raccommoder et plafonner la sacristie. On a fourni un très beau soleil. Quoy qu’on ait relevé les côtés du cimetière, il y a cependant quelques endroits qui n’ont point assez de hauteur

28 août 1765, f° 15 recto

…les linges dont la sacristie est très bien pourvue sont bien tenus et fort propres ; il se trouve beaucoup d’ornements, parmi lesquels il y en a de beaux pour les grandes fêtes, du nombre de ceux qui servent

 

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Manuscrit de Mgr. LEROUX, " Diocèse de Coutances, documents sur quelques paroisses "

(Archives diocésaines de Coutances M. 46)

1633, chapelle St Mor [sic] (dans laquelle est fondée la confrérie du St Rosaire

1675, chapelle ste Anne, bas de l’église

1725, Chapelles St Martin, St Nicolas et Ste Anne

avant la Révolution, il y avait 9 chapelles : St Martin (nord), Nicolas, Anne (au midi), sainte Catherine, St Etienne, St Laurent, St Denis, St Loup, saint Maur

 

la crypte dédiée à St loup était aussi la chapelle des seigneurs de Brévands

1723 : l’archidiacre remarque dans l’église plusieurs statues assez malpropres et dit au sieur curé qu’il compte sur son zèle pour les réparer ou changer. Le visiteur de 1752 à son tour signale deux statues anciennes, l’une de St Jean, et l’autre de St Martin " lesquelles, dit le P.V., étant totalement inutiles et cassées de vétusté furent condamnées à disparaître par l’archidiacre qui ordonna de les enterrer dans le cimetière à l’abris de toute profanation"

pendant la Révolution deux statues furent enterrées dans le cimetière dont celle de la Vierge, et rétablies par la suite

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De 1789 à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat

 

BREVANDS – Conférences ecclésiastiques, seconde livraison, de 1867

En 1807, Louis-Victor Beaufils est curé. Les paroissiens ont la foi mais sont peu pratiquants.

On ne fait aucun travaux à l'église et on n'a que le strict nécessaire pour célébrer l'office divin et pour administrer les sacrements. Il y avait une chapelle sous le chœur, qui appartenait à MM. de La Luzerne, premiers seigneurs de Brévands. Elle était sous le vocable de saint Loup. Cette chapelle existe encore. Le presbytère, la cour et le jardin étaient très vastes et très beaux. Le curé avait le droit de mettre deux vaches et un cheval à la grève sans rien payer, pas même d'impôts. Le cimetière, qui se trouvait en grande partie où sont maintenant le nouveau presbytère et une route était assez pauvre. Quant aux fondations, elles ont été assez mal organisées et même une grande partie des rentes a été perdue par incuries.

Vers 1815, Mr Lebrun, comte de Plaisance, donna à l'église une chasuble et trois chappes.

1822-1836

Les comptes sont embrouillés et finalement, en 1834, le vicaire général est appelé contre le curé qui est traité de voleur et doit donner 300 francs. Le curé n'a désormais plus le droit de mettre un cheval à la grève.

1836-1853

16 janvier 1838, mort du curé Beaufils.

Le jeune curé Jardin, natif de Landelles, et très bien accueilli, et il obtient tout ce que l'on avait refusé à son prédécesseur.

Il obtient facilement de la commune des fonds pour restaurer le presbytère auquel on n'avait rien fait depuis plus de 30 ans, acheter des ornements, du linge et autres choses pour l'église. Tout va bien pendant les premiers mois; mais ensuite ce pauvre curé n'est plus bon à rien, il faut à tout prix s'en défaire; on lui porte charivari, on le lapide dans son presbytère et il est obligé de se sauver à travers les pièces…Les pratiques religieuses perdirent beaucoup à cette occasion, surtout l'assistances aux offices.

Fin 1839, l'Abbé Malgoire Leguédois devient curé…plein de zèle.

Ne pouvant obtenir aucun fonds de la commune, qui était pourtant riche, ni pour terminer le nouveau presbytère qu'il avait échangé verbalement et de sa propre autorité avec l'ancien, qui valait le triple, ni pour embellir l'église, cependant, en économisant beaucoup et avec les revenus de la location des bancs, qui avaient augmenté et avec les quêtes faites à l'église…il embellit l'église. En effet, en 1851, il fit construire tous les bancs, paver l'église, etc..

1853-1862

En 1853, les fonts baptismaux, qui se composaient d'une énorme pierre en granit, furent remplacés par du marbre. En 1854, les anciens vitraux furent remplacés par de nouveaux, mais pas solidement attachés.

Le 11 octobre 1858, le curé s'en va. Il est remplacé par l'auteur de ces lignes, l'Abbé Pouchard, natif du Teilleul

…il a fini par obtenir des sommes pour terminer le presbytère, le cimetière, pour couvrir, meubler et orner l'église. La plus grande partie de ces sommes ont été fournies par la commune, l'autre par le produit des quêtes.

Mr le duc de Plaisance a donné 15 statues à l'église lors de la démolition de son magnifique château. Pour les placer dans l'église et pour les restaurer, il en a coûté au moins 1 200 francs…A l'occasion de la bénédiction de ces statues, qui eut lieu le 11 septembre 1860, il y eut une magnifique cérémonie. 400 verres de couleur et 200 bougies illuminaient l'église…ce jour-là, on bénit une partie du cimetière qui venait d'être augmenté

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BREVANDS – Registre de délibérations de la fabrique (1822-1874) – notes J.B.L.

18 octobre 1844: érection d'un premier chemin de croix

5 octobre 1856: Considérant que Mr Jules-Adolphe Pavie, peintre et vitrier à Isigny (Calvados), maintenant décédé, ayant fait en 1840 et 1841 pour 700 francs de travaux dans l'église.

1er mai 1859: décision d'employer une somme de 1 253,38 francs en travaux d'embellissement de l'église

janvier 1865: charpente et couverture des deux chapelles de l'église sont à refaire, vu leur mauvais état.

Janvier 1868: décision d'achat d'une lampe, de trois nappes, six souches, quatre torches, une exposition.

19 avril 1868: achat d'une bourse pour porter la sainte hostie.

19 avril 1870

La couverture du clocher côté nord nécessite une couverture neuve. La couverture de la nef est irréparable. Les charpentes sont bonnes.

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De la Séparation de l'Eglise et de l'Etat à nos jours

BREVANDS – Bulletin paroissial (notes J.B.L.)

Décembre 1932, p. 4

Pichon (curé arrivé en 1930) a changé la disposition des stalles pour permettre à tous…de voir l'autel

Il a placé les deux lions – restes du vieux château – sous l'autel

Il a acheté la bannière des hommes

En 1927, deux vitraux ont été mis dans le chœur, et une statue de sainte Thérèse de Lisieux.

Juillet 1933, p. 4

Projet de remplacer la chaire actuelle par une belle chaire romane.

Juillet 1934, p. 4: chaire nouvelle posée par Raymond Lemonnier, sculpteur à Montebourg, en chêne massif.

Août 1935, p. 3-4: histoire locale

Selon une légende, la Vierge à l'Enfant a été trouvée sur le bord de la mer, à la brèche de la Vierge, sur le bord des polders, entre le Feu et le Chatelet. Alors qu'on voulait la transporter à Carentan.

L'Enfant porte un costume de matelot et tient un oiseau. Couronne à douze étoiles brisée en 1793.

…l'édicule qui la supporte a été offert en 1896 par Melle Bathilde Leterrier.

Février 1936, p. 1: deux statues anciennes d'évêques de l'autel du transept sud sont parties chez le statuaire Bouet de Caen, pour restauration (complétées et restaurées).

Juillet 1942, p. 1

Projet de nouveaux vitraux

Août 1943, p. 3

Les vitraux de la Vie de la Vierge sont en cours d'exécution sur un dessin de Henri Pinta. Peintre sur verre: Tastemain. Jeune verrier chargé du travail matériel: Pierre Cellier. Cinq vitraux et la rosace sont terminés. Le curé revient de l'atelier, à Paris.

Décembre 1943, p. 2

Le 7 novembre, on a béni un nouveau chemin de croix, en chêne.

Juin 1945, p. 3

Les vitraux sont enfin arrivés.

Septembre 1946, p. 2

15 août: bénédiction des vitraux

Août 1947, p. 3

Vitrail de l'Assomption, qui ne donnait pas satisfaction comme coloration, a été renvoyé à Paris chez le peintre-verrier. Tout en conservant le même dessin, la plus grande partie va être refaite avec des verres de couleur beaucoup plus riches et éclatantes.

Juillet 1950

Quête prochaine pour replacer un autel dans la chapelle de droite

Décembre 1950

Compte rendu de la souscription pour l'autel de Ste Thérèse

Mai 1951, p. 3

Pose des fonts baptismaux, a coûté 3 500 francs

La transformation du meuble de la sacristie a coûté 12 000 francs

La pose de vitraux a coûté 25 160 francs

Janvier 1953

Projet de remplacer les verrières du chœur

 

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Recherches en archives /CAOA/ J.Pagnon/février 2002